Elise | 4.5 | Attention on taille |
Ici, on casse sur le dos de la France. Bien sûr, les français n'y sont pour rien, mais comme tout film qui taille sur certaines décisions gouvernementales finit par donner influer sur le visage de tout le pays. D'ailleurs, les acteurs du documentaires ne cachent pas leur mécontentement contre la France en général. Coréen 2495 parle de la collection de livres coréens qui a été pillées dans un temple vers la fin du 19ème siècle (en représailles du massacre de missionaires français) et qui reste stocké depuis à la BNF. En 1992, Mitterand, lors de son premier voyage en Corée du Sud, promis de rendre toute la collection, ce qui est passé par un marché conclu par la vente du TGV. Malheureusement, la BNF a refusé de rendre ses livre, et un seul, codé « Coréen 2495 », apporté en cadeau, demeure en Corée (illégalement puisque finalement aucun accord n'a été signé).
Le réalisateur a mis plus de 10 ans pour réaliser ce film, remontant le fil des événements qui devaient conclure à la restitution de la collection, mais dont les négociations ont échoué de manière plutôt honteuse. Les acteurs, dans leur description de la BNF, parlent en gros d'une institution qui pratique une sorte de masturbation intellectuelle en gardant des tonnes de livres juste pour dire qu'ils les ont, sans pour autant les étudier vraiment (la preuve ; la collection a été retrouvé, par hasard, au fond bien caché des oeuvres chinoises). De plus, il s'applique à bien mener son enquête en allant cherchant des informations historiques en Angleterre et au Japon, permettant ainsi de tuer l'argumentation un peu trop politiquement correcte de l'ambassade français de Corée du Sud.
Un documentaire finalement d'un intérêt immense qui fait montre les mauvais détours politiques honteux de certaines institutions...