Amusé
Les chats du Louvre, c'est chouette, mais c'est un peu le "Paprika" de Matsumoto. Tout comme pour le dernier film de Satoshi Kon, ceux qui connaissent bien son oeuvre se trouvent en terrain connu. Trop, il y a redite. Et l'on peut trouver le final un poil niaiseux. Pour autant, cette oeuvre de commande du musée à l'artiste évite largement l'écueil de l'hagiographie plan-plan. L'auteur de Sunny s'approprie le Louvre, le visite avec ses personnages et sait apporter de la magie à un thème éculé. S'il n'évite pas les artifices d'une "Nuit au musée", sa poésie proche de celle de Grimault et Prévert sur Le roi et l'oiseau - qu'il m'a donné envie de revoir - fait mouche. La passerelle France - Japon est également réussie à travers les splendides couleurs apportées a posteriori par Isabelle Merlet. A aucun moment elle ne trahit ou n'étouffe le crayonné de Matsumoto. Lui-même impose le Japon via un personnage, le vieux chat qu'on croirait comme importé d'un vieux manga de Go Nagai.
La BD m'a paru un poil trop cadrée donc, comme un tableau accorché au mur. Un comble, car le héros y entre et en sort comme il veut. Mais ça reste du pur Matsumoto, avec ses échappées aériennes, ses personnages parfois ambivalents, sa cruauté passagère et son style unique.