Un étonnant Miike, loin de ses nullités les plus connues.
Si le film éclipse sans le moindre mal les dernières productions de Miike, c'est parce qu'il fait preuve de sincérité et de générosité. Jusque là, les oeuvres les plus connues du réalisateur intenable que sont Ichi The Killer ou la bonne blague de trilogie des DOA faisaient toutes preuve d'un je-m'en-foutisme total, les rendant ainsi superficielles et inintéressantes. Heureusement que subsistent ça et là deux oeuvres fantastiques telles Bird People of China ou bien encore ce fameux Blues harp, dédicace éclairée et pessimiste des rêves de jeunesse et de films de gangster.
Si l'histoire ne fait pas forcément preuve d'originalité dans le sens où l'amitié entre un dealer et un yakuza a déjà été maintes fois adapté au cinéma, on y trouve néanmoins toute la richesse du pan cinématographique nippon de la fin des années 90. Des jeunes paumés qui par rien peuvent devenir des grands, des yakuza finalement humains, des bastons dans des night-club et de l'amour. Miike en partant d'un pitch finalement classique, transforme son film en magnifique oeuvrette au message bien construit. Même si l'opportunité de devenir une star s'offre à nous, il ne faut pas oublier son passé de petit caïd et qu'un jour ou l'autre cela se retourne contre nous; c'est le cas ici du jeune Chuji.
Il ne faut pas s'y tromper, Blues Harp est un film pessimiste (la dernière scène en dit long), doublé d'une critique sociale ravageuse, là où le japon est pourri par la pègre. Il n'y a pas de pitié, il faut savoir payer l'addition cash quand on met les mains là où il ne faut pas (trafic, aide à yakuza, vengeance d'un clan, chantage). Là où Blues harp fait aussi preuve d'originalité, c'est dans sa mise en scène, plutôt réussie alternant les discussions ternes et les chansons de bar; on se retrouve presque en face d'une comédie dramatique musicale sous fond de polar...un étrange et étonnant mixage de genres, réalisé par un Miike calme et conscient de l'étendue de son projet. On y trouve les facettes du Miike tordu avec montage ultra rapide et un déversement d'images subliminales plutôt violentes. Un prémisse à ses futures productions? Sûrement.
Esthétique : 3.5/5 - Montage étonnant, ambiance dark et crade. Semble être tourné en scope.
Musique : 4/5 - Chansons rythmées et musiques d'ensemble de bonne facture.
Interprétation 3.75/5 - Hiroyuki Ikeuchi et Mickey Curtis s'en sortent à merveille.
Scénario : 4/5 - Critique sociale poignante, scénario classique mais maîtrisé.
Un des meilleurs Miike
Chuji est barman dans une boite qui donne des concert de Rock/Blues, c'est ici et pendant cette même soirée qu'il rencontra Kenji, un yakusa réfugié en sang dans la boite alors qu'il avait un clan adverse aux trousses et Tokiko, une cliente deviendra sa petite amie.
En parallèle a son travail, Chuji deale pour se même clan dont Kenji a été victime et quand on a un pied chez les Yakusas, on ne peut en ressortir sans dégâts...
Du Yakusa sur un fond Rock/Blues, Excellent que dire de plus.
Blues Harp, un
Miike qui ne fait pas dans le décalé, pas de personnages tape à l'œil comme dans bons nombres de ses autres films, mais qui n'est pas dépourvu d'intérêt et trône sur un piédestal.
L'interprètaion de Hiroyuki Ikeuchi est excellente, a la fois sauvage et attachant son perso dégage une belle aura, il prend la vie comme elle vient et a un coté admirable. La musique (Terrible!!) ajoute une touche entraînante et colle parfaitement à l'ambiance.
Très belle histoire, excellente réalisation de Miike, Blues Harp est un Film a posséder a voir et a revoir.
Un trés beau film de Miike.
Miike réussit avec
Blues Harp une oeuvre forte, profonde et réflechie. Les personnages sont réellement attachants grâce à une mise en image trés sincère de la part du trublion japonais. D'ailleurs, celui-ci ne cède jamais à ces caprices de gamins, ne péte jamais les plombs, et le film en tire au final une trés belle cohérence jusqu'à un final douloureux. Un final, où Miike, sûrement autant ému que les spectateurs, préfère ne rien montrer et en revenir à son thème de prédilection qu'est l'enfance perdu... Un trés beau film plein d'émotions, de musique, d'amour et de désespoir.
Loin de l'exentricité laborieuse à laquelle il nous a habitué, Miike nous sert un film beau et simple!
Objectivement le meilleur film de Miike que j'ai vu (je n'ai pas à ce jour vu Bird People in China).
On rend compte avec ce Blues Harp à quelle point la frime tracho-autheurisante de Miike est vaine et stérile, tant il réussit ici à impliquer le spectateur, à suciter de vrais émotions, à parler simplement et dignement de choses simples (il s'agit d'une sorte de variation sur Kids return de Kitano (sortit deux ans plutôt), d'une histoire d'amitié entre un gangster et un jeune gars passionné, avec le blues à la place de la boxe). C'est touchant, juste, et pour une fois on ne prend pas à lorgner anxieusement la minuterie du lecteur. Pour moi que Miike fait bailler ce film m'a plu mais m'a surtout fait regretter que Miike ait pris la voie qu'on sait et ait délaissé ce style limpide dans lequel je le trouve beaucoup plus convaincant, à se demander s'il n'est pas obligé de se forcer pour jouer les trublions tant à coté de ce film tout ce pan (le principal quantitativement) fait toc et sent la tentative.
Bref un film à voir pour tout ceux qui n'aiment pas Miike afin de découvrir le personnage simple qu'il y a en lui et qui sait parler simplement sans scatophilie.
MIIKE did it again
une fois de plus je ne suis pas surpris d'être étonné par MIIKE, réalisateur finalement incontournable de par sa singularité. ici on a affaire à la face "calme" du réal, style "LEY LINES", bien qu'encore une fois BLUES HARP est unique comme chaque MIIKE.
la violence est bien présente, quelques fois élliptique ou hors champ, souvent directe et brute. le personnage principal est attachant, la bande son très sympa.
en fait ce qui freine un peu le film c'est un certain manque d'intensité, d'emphase et quelque fois de rythme, c'est le seul reproche que je ferais. tout le reste est très bon et l'ambiance est assez originale et réussie pour faire de BLUES HARP un film à voir.
ps: la fin m'a un peu décontenancé, on dirait que MIIKE a voulu s'en débarasser, une impression de pas réellement travaillé.