drélium | 3.75 | Leçon de sorcellerie HK 80's. |
A la place d'un moine boxeur surréaliste, Bewitched se veut beaucoup plus terre à terre dans ses démélés, dans la tradition de Black Magic. Il faut donc parcourir une petite première heure inégale avant que tout n'explose.
Kuei Chi Hung préfére garder une base la plus réaliste possible à son récit, selon les plans bien huilés du cinéma d'horreur Italien, mais en bon expérimentateur qu'il est, après nous avoir fait sourire de ses couples nanars épris d'érotisme un poil censuré ou de sa sorcière joueuse de pipeau qui fait voler les crânes et les paniers à légumes devins (!!!!), il finit non sans détour par brillamment monter en puissance tant au niveau de sa mise en scène radicalement plus précise quand l'horreur approche que de la motivation de l'équipe qui respire la passion du genre. Évidemment, c'est kitsch, les effets spéciaux rudimentaires au possible, les scènes d'exposition baclées, mais Kuei Chi Hung a du talent et au milieu de ce gentil petit bordel, surgissent de plus en plus de scènes d'horreur brutes de décoffrage. Un sorcier Thailandais particulièrement retors nous expose quantité de méthodes de tortures maléfiques par des moyens bien de chez lui (attention au poulet dépecé vivant pour le plaisir de vomir), des vers trempés dans le liquide nasal putréfié d'un cadavre frais enceinte (!!!), puis flambés afin d'obtenir un liquide qui au contact de la peau développe le système pileux (!!), ou encore... etc, etc.
Suite à son intro rapide, Bewitched passe en mode décontracté, avec des allures de documentaire touristique peu inspiré. Pourtant, ses fondations ne cessent de se craqueler au fil des affrontements mentaux entre protagonistes pour finir par exploser dans une gerbe de liquides visqueux et colorés qu'on vomit ou s'extirpe du ventre. L'effet moins surdosé comparé à sa suite se veut pesant et cherche davantage à provoquer le malaise. Le résultat est probant, il est seulement dommage que la cohérence du scénario tout comme une bonne moitié des personnages soient eux des plus accessoires.
Bewitched montre sans mal qu'il est bien le digne prédécesseur du plus grand film de sorcellerie HK. Boxer's Omen n'a fait que pousser jusqu'au bout la folie de cette plongée dans les esprits maléfiques Thaïlandais. Rien que pour ça, il mérite son 4 (enfin presque...). Malgré une première moitié pas facilement abordable pour le non habitué, voir plus simplement assez longuette, la dose massive de sorts incroyables qui s'en suit révèle un nouveau Kuei Chi Hung de plus au panthéon de l'horreur HK.