Pari loupé pour Tsui Hark et son A Better Yesterday...
Voici le troisième et dernier opus de cette saga...enfin si l'on peut dire, car on ne sait pas trop ce que vient faire ce film aux côtés des deux autres. En effet, les seuls points communs résident dans le personnage de Mark (Chow Yun-Fat), sa découverte de la violence et l'origine de sa panoplie. Tout cela dans une contradiction et une omission de tellement d'éléments des deux premiers opus, qu'on en vient à se demander si Tsui Hark, suite à son différend avec John Woo, n'a pas délibérement souhaiter saborder sa saga. On voit donc un Mark découvrir tout des armes et du monde de la pègre, alors qu'il disait lui-même avoir fait son premier coup avec Ho (cf la scène au début du 1, dans le bar) et même que "ce fut la première fois qu'on pointa un flingue sur sa tête"......ce qui arrive à peu prés dix fois ici. On nous présente son cousin (Tony Leung Ka-Fai), son oncle, mais pas à un moment tout ce petit monde ne mentionne Ken, le frère jumeau de Mark (celui du 2)...une petite allusion au détour d'une réplique n'était pas chose compliquée. Durant le film, les personnages ne font qu'un court détour par Hong Kong, avant de retourner au Vietnam où la majorité du film se déroule, alors que la ville de Hong Kong, ses bars et ses triades contribue largement à l'essence de la saga. Le passage à Hong Kong n'est ici qu'un prétexte pour justifier le passage du thème musical à leur arrivée.
En tout cas vous l'aurez compris, en ce qui concerne la continuité de la série, c'est zéro. Alors que sans changer grand chose, quelques petits clins d'oeil aurait pu éviter cette désagréable impression de suite bâclée. Pourtant le film était potentiellement intéressant, mais la romance entre Chow Yun-Fat et Anita Mui Yim-Fong
n'est pas assez developpé et de ce fait ne touche pas malgré son importance dans l'histoire. Seul l'espoir desesperé qu'ont Mark et les siens de s'enfuir du Vietnam se ressent vraiment, et Tsui Hark retranscrit tout de même très bien cette montée de la peur et de la violence, ce chaos grandissant, presque palpable qui devait régner à Saigon en 74 (Tsui a grandi au Vietnam même si il a émmigré avant, en 67). Les gunfights, sans être à la hauteur de ceux de maître Woo, sont toutefois très honnêtes, notamment un final au double M16 ! La musique est assez jolie, et la chanson d'Anita est plus ou moins dans la lignée de celles de Leslie Cheung Kwok-Wing, mais encore une fois, un léger cran en-dessous.
Le 2 également décevait par sa baisse de régime dans beaucoup de domaines mais se rattrapait par une énergie débordante, ici l'intrigue est tellement plate qu'on ne sent presque jamais impliqué par les motivations des personnages, notamment dans les scènes d'action. C'est au fond trois choses qui plombe réellement le film : son manque de liens avec la série, sa demi-heure de plus que les autres qui en ressort plus longue qu'intéressante parce que trop peu fouillée, et
ce petit frisson qu'on espère voir arriver en vain jusqu'à la fin.
En Bref, je suis certes un peu dur mais la déception est plus forte avec l'attente, et on attend forcément beaucoup d'un troisième volume de A Better Tomorrow....
Voila donc un film pas si terrible que ça jugé objectivement, mais jugé dans son ensemble, voila une suite bien médiocre.
Demain est un autre film
Texte concernant la version longue.
Grâce en partie à
Anita Mui,
A Better Tomorrow 3 (ABT3) recèle en son sein des trésors vivifiants en même temps qu’il se gaufre dans la catégorie « préquelle » aux films cultes de
John Woo. La philosophie de
Tsui Hark est jubilatoire à suivre ; ses idées, messages et autres subtilités disséminées tout au long du métrage ne pourraient plus, actuellement, figurer dans un métrage HK post-rétrocession tant on assiste à un festival de rébellion humaine, de résistance face à toute forme d’institution établie. Notre triangle amoureux
Chow Yun Fat -
Tony Leung KF - Anita Mui évolue à Saigon et au-delà, régulièrement gêné dans son envie de plaisirs simples par, en vrac, des douaniers corrompus, des militaires qui le sont tout autant, des hommes d’affaire assassins et autres hordes parasites tenant chacun leur tour le rôle de super vilain. L’absence réelle de gros Bad Guy a l'avantage de mettre en avant la méchanceté facile, la bêtise ordinaire de tout un chacun. De celle, vous savez, que l’on repère facilement à sa forte propension à sans cesse vouloir revêtir l'uniforme. De nos jours, le SARFT lui aurait déjà coupé les cojones à ce film-là ! Encore qu’il eut de la chance, Tsui Hark, il tourna son film en 1989 en même temps que les évènements historiques de la Place Tian'anmen se déroulèrent
(*), ceci rendant ce film impossible possible et, de nos jours, d’autant plus puissant ce final fait d’un homme à lunettes blessé s’en allant, seul, affronter un tank. Gonflé. Puis à nos héros de fuir la folie des hommes à bord d’un hélicoptère, priant avec force hurlements leur ami vietnamien, resté au sol, d’enlever son uniforme. Ce qu’il fera, tout sourire.
En haut à gauche, Mark (CYF) descend de l'avion précédé d'une belle inconnue (Anita Mui) ; en haut à droite et toujours la clope au bec, Mark est assis près de son cousin Mun (Tony Leung KF) ; en bas à gauche Mark a troqué ses deux flingues contre un M16 ; en bas à droite la belle inconnue ne l'est manifestement plus tant que ça.
Plutôt qu’une préquelle aux
Syndicats du Crime 1 et
2, on peut préférer voir dans cet ultime segment une séquelle fantasmée du
Prison on Fire premier du nom, tourné par
Ringo Lam deux ans plus tôt. Au début d’ABT3 (ou SDC3, c’est vous qui choize) CYF s’en va chercher son cousin pote de toujours, TLKF, à sa sortie de prison. Il s’agit des deux mêmes acteurs et de personnages assez proches. L'un est rebelle, plutôt sanguin et physiquement fort ; l'autre, également rebelle mais rayon intellectuel, en impose nettement moins physiquement. Je vous laisse mettre les bons monsieurs dans les bonnes cases. Dans ABT3, leur amitié, déjà forte, n’est pas justifiée par un flash back explicatif, aussi peut on aisément piocher dans le film du réalisateur de
Full Alert ce lien, à cet endroit fort bien développé.
Les films de John Woo ? Tsui Hark n’arrive jamais à s’en dépêtrer, contredisant complètement les quelques pistes narratives développées auparavant (cf. critiques de mes camarades) tout en trouvant un semblant de naissance laborieuse aux icônes cultes que sont les lunettes de soleil de Mark, son trench coat ou encore son habileté aux flingues. Pire que tout : à vouloir imiter la mise en scène de Woo pendant les gunfights, Tsui Hark se ramasse lamentablement. Il arrive au mieux dans la première fusillade à rendre planante plutôt que dynamique une scène bourrin à grand renfort de ralentis maladroitement gérés, au pire à nous pondre un second gunfight final aussi long qu’ennuyeux. Son style à Tsu-Tsui ça n’est pas ça - en confèrera
Time and Tide.
ABT3 s’en sort avec les honneur pendant sa première moitié, à Saigon. Les images y sont superbes, la mise en scène ample, les couleurs à tomber, avec un Tsui Hark s’essayant quelques fois à ces fameux filtres qu’il utilisera à fond les ballons dans
Green Snake et
The Lovers. Le rouge à lèvre d’Anita Mui en impose, les quelques chansons sont aériennes, on plane complètement dans un délire visuel parfois proche d’un film de
SARTSANATIENG Wisit. ABT3 se révèle alors un opus à l’ambiance éthérée, une évasion surréaliste qu’on peut rapprocher d’une envie qu’aurait eu le réalisateur d’évoquer de beaux souvenirs de sa jeunesse au Vietnam plutôt que d’essayer de récréer une austère réalité historique.
L’arrivée de nos protagoniste à HK signe la baisse qualitative du film avec l’intrusion d’une narration qui peine à savoir dans quelle direction aller. Sauvons largement la scène du bar, superbe, lors de laquelle la rivalité amoureuse des deux hommes explose à ce point génialement que le schéma pourtant surexploité du triangle amoureux s’en trouve remis sur un glorieux piédestal ultra glamour. La scène se clôture par un travelling arrière pertinent sur le visage tourmenté de la très expressive - ainsi que très regrettée - Anita Mui. Ensuite, on s’enlise dans la mélasse d'un scénario en roue libre, concession malheureuse à la franchise, jusqu’à ce que l’affrontement contre le tank et les quelques derniers plans autour de l’hélicoptère viennent redorer le blason de ce Syndicat du crime 3, globalement un bon film si tant est qu’on en arrive à négliger la filiation voulue par le titre, plus évidente dans
Une balle dans la tête, la seule et unique préquelle à ABT.
Dire de Tsui Hark qu’il a pompé le concept d’une balle dans la tête de John Woo est exagéré : tous deux avaient quelque chose à dire quant à leur jeunesse et chacun l’a dit d’une façon différente, avec dans les deux cas une sacrée dose de romantisme autour de la guerre mais, avouons-le, une approche beaucoup plus politicienne – donc plus courageuse ? - chez Tsui Hark, qui via le personnage de Tony Leung KF aborda alors un fort désir de militantisme. Notre producteur en chef de la
Workshop y reviendra souvent. Voilà un pamphlet déguisé de plus, pour un titre français cette fois franchement hors sujet alors que l'anglais tient, lui, plutôt bien la route. "De meilleurs lendemains".
(*) cf. ITW de T. Hark disponible dans le coffret HK Vidéo.
Un mélange moyennement réussi du Syndicat du Crime et d'Une Balle dans la Tête.
Commençons par situer le film dans la série. Filmé en 1989,
c'est le plus récent, mais son histoire se déroule avant les deux
premiers. De plus, c'est Tsui Hark
et non plus John Woo qui réalise
le film. On ne retrouve qu'un personnage commun aux Syndicat du Crime, j'ai nommé Mark, interprété par Chow
Yun-Fat. Le film sent un peu la récupération d'une suite à
gros succès commercial. Tsui Hark a inséré quelques idées
pour faire du film un élément de la série, mais il aurait très
bien pu s'en passer sans altérer son film.
Les raccords avec les deux autres films sont la musique et le personnage
de Chow Yun-Fat. Le thème musical du
Syndicat du Crime est utilisé une fois, ainsi qu'un autre petit thème.
Pas de quoi se relever la nuit. Le reste de la musique est composé par
Lowel Lo, à qui on doit entre autre celle de The Killer. Je ne sais pas si c'est lui qui a composé celle des Syndicat
Du Crime, mais le style est différent. L'arrivée de courts passages
des thèmes des deux premiers films est donc un peu déplacée.
Concernant Mark, on assiste à un espèce de parcours initiatique,
puisque Mark est encore vierge de toute violence au début du film (il
ne sait même pas tenir une mitraillette correctemment, mon Dieu...).
Le film va le voir s'aguérir, et acquérir quelques uns des objets
cultes de la série : les lunettes de soleil et l'imper. Chow
Yun-Fat arbore aussi de temps en temps une cigarette ou une allumette
dans la bouche. Et il finit bien sûr par avoir un pansement sur le front.
Tout cela est fort sympathique mais n'apporte rien à l'histoire. Tsui
Hark aurait pu facilement s'en passer et nommer son film simplement 'Love
And Death In Saigon'. Au niveau de l'intégration du film dans la
série, je suis donc déçu.
Le film en lui même est plutôt bon, mais sans plus. Le ton est
très différent des deux premiers films, puisque c'est une intrigue
amoureuse qui est au centre du récit. Celui-ci s'inscrit dans un contexte
historique, à la manière de Une balle dans la tête de John Woo.
On retrouve les personnages tentant de régler leurs problèmes dans
un environnement qui peu à peu sombre dans le chaos. Tsui
Hark n'aborde pas autant de thèmes que John Woo. Beaucoup d'amour,
un peu de vengeance et un soupçon d'honneur forment les thèmes
du film, et le traitement est assez mélodramatique.
On parle aussi d'une récupération d'éléments
du scénario d'Une balle dans la tête
par Tsui Hark, qui s'est brouillé avec John Woo à cette époque.
C'est vrai que les deux films ont des pointes communs...
Concernant les scènes d'action, Tsui Hark n'est pas John Woo pour les
gunfights (oui, je sais, je compare, je compare, mais il avait qu'à ne
pas prendre la suite). Quand il tente d'imiter les gunfights de John Woo,
le résultat est toujours en deça du Syndicat du Crime 2. Les fusillades
sont assez nombreuses et vous en donnerons pour votre argent. Anita
Mui, Tony Leung et Chow Yun-Fat distribuent
beaucoup de plomb, et quelques scènes sont très réussies. Mais
il manque le petit quelque chose qui fait des gunfights de John Woo ces ballets
visuels époustouflants. La musique de Lowel Lo n'est pas aussi adaptée
que dans le Killer, et l'ensemble reste donc en
deça des meilleurs extraits du genre.
Donc au final, j'ai été déçu par le film, Tsui
Hark m'avait habitué à mieux. L'histoire d'amour ne m'a jamais
vraiment ému, alors qu'elle est au centre du film. Déception
donc pour un film de bonne qualité néanmoins.
Un film assez mou, surprenant de la part de Tsui Hark.
François l’explique très bien ci-dessous, le 3ème opus signé Tsui Hark est une déception, notamment lorsqu’on le compare aux 2 premiers épisodes réalisés par John Woo. Les frissons occasionnés par les fusillades dantesques ou les images chocs (l’allumage de cigare avec un billet de banque qui brûle, l’enfilage d’imper au vol…) ne sont ici plus au rendez-vous. Toute l’action, qui se déroule au Viet-Nam, semble en fait littéralement plombée par une bande son larmoyante et une romance à laquelle pas même Hark ne croit, si bien que l’ennui fait son apparition au bout de 10 minutes… C’est tellement inhabituel pour un film de Tsui Hark, l’auteur d’œuvres sauvages et démentes comme
Zu et
The Blade, que ça pourrait presque en devenir une curiosité !
Pas inoubliable mais dans la bonne moyenne quand même
Loin d'être mémorable mais il y a quand même pas mal de choses à sauver dans ce film. Quelques plans sur les héros dont Tsui Hark a le secret, et puis surtout Anita Mui qui flingue ça donne une touche esthétique et ça change de Chun Yun Fat qui est bien calme dans ce film. Bon, sérieusement, ça se laisse voir mais c'est quand même pas du premier monsieur Hark. Ah les troisièmes volets des trilogies...
Moins soufflant, un troisième opus glamour et tragique
Tsui Hark reste toujours producteur de la série mais passe ici à la réalisation avec ce dernier volet de la série du Syndicat du Crime, pur produit de fan-service comme on en rêve. Franchement, s'il n'est pas exempt de défauts, on est en face d'un vrai objet de tous les plaisirs, de la dégaine de Chow Yun-Fat à la sortie de l'avion à l'ultime plan couleur feu du haut d'un hélicoptère, grand moment de glamour à la Hongkongaise. Ce Syndicat du Crime 3 est d'ailleurs un pur objet de glamour : le trio Chow Yun-Fat, Anita Mui et Leung Ka-Fai rappelle combien les grandes heures de l'âge d'or du cinéma Hong-kongais manque de nos jours. On ne retrouve plus les plans -plus poseurs tu meurs- mettant en valeur chacun des héros (sauf peut-être encore chez Johnnie To), on ne retrouve plus cet esprit de guerre et d'amitié qui donnaient vie à une simple histoire de cousins paumés perdus à Saigon, aux oubliettes les slow sous les saxo de Lowell Lo ou de James Wong, tout comme cette photographie parfois écarlate, brillante de ses lumières et couleurs délavées. Doit-on aussi parler de Tsui Hark, qui nous manque lui aussi? Même si le barbichu est toujours en activité, les premiers échos de son retour après Seven Swords semblent être négatifs. Comment tirer la langue à son travail toujours aussi reconnaissable parmi tant d'autres, ces incalculables plans en contre-plongée, ces courts travellings avants, rapides comme l'éclair, cet objectif fixe qui se déclenche dans un balai de gauche à droite ou de droite à gauche comme un automatisme que les fans apprécient chez lui. Même ses films les plus mauvais ont toujours un petit quelque chose drôlement efficace (excepté l'horrible The Master) et pourquoi ce Syndicat du Crime 3 dérogerait à la règle? Il ne bouscule pas les codes du maître de HongKong, mais sans doute aurait-on préféré plus de panache dans les fusillades, une logique lorsque l'on succède à John Woo, ni plus ni moins qu'un pionnier dans le genre. Pourtant, l'oeuvre n'est pas avare en séquences marquantes, comme cette deuxième fouille à la douane implicant toute la famille ou les quinze dernières minutes proprement géniales. Oui, les moments les plus forts ne sont pas ceux que l'on pense.
Le mec qui attend au coin un Tsui Hark animé d'une envie de faire du John Woo peut encore attendre des heures, des jours, des mois voir des années. Tsui Hark se permet un virage, terrible pour le fanboy évidemment, en posant le rythme et en créant une véritable rupture de ton avec les anciens épisodes qui jouaient sur leur côté volontairement expressionniste et jusqu'au-boutiste dans une démarche d'amplification. Les émotions sont amplifiées dans la scène finale du premier opus, elles sont amplifiées lorsque Chow Yun-Fat, véritable réincarnation d'un Bouddha du cinéma, cabotine au sujet d'une histoire de bouffe dans l'extraordinaire second opus. Et dans ce troisième, alors? Amplification d'une époque glamour tout simplement. Amplification du côté dark de Tsui Hark, le côté poseur. Il faut voir en effet Chow Yun-Fat rouler des mécaniques lorsqu'il fait face à la caméra avec ses lunettes d'aviateur reprises depuis quelques années par cette horrible mouvance faussement glamour -justement- de jeunes péteux. Yun-Fat a une classe que d'autres n'ont pas, même avec des lunettes. Et ce qui fait qu'un acteur est grand, c'est lorsqu'il se fagote comme le dernier moins que rien : Leung Ka-Fai, charismatique et touchant, fait pourtant office de sidekick du pauvre affublé de ses grosses lunettes rafistolées au sparadrap. Pourtant on aime ce personnage, on aime la forte amitié qu'il entretient avec son cousin (séance photo chapeaux pointus au Vietnam, jeu de la peinture à leur arrivée à Hong-Kong), on aime ces moments tellement ringards et cuculs sous la musique qui l'est tout autant. Mais que voulez-vous, Tsui Hark est le cinéaste du flexible, aussi bien un vrai chef d'entreprise capable de pondre des oeuvres au potentiel commercial important qu'un créateur à part entière. Le Syndicat du Crime 3 mélange un petit peu tout ça, inégal mais regorgeant de morceaux de bravoure d'une époque vraiment révolue. Et si on reproche au film de ne pas avoir suivi la trame des deux autres opus, trouvons lui un autre titre !
Rien a voir avec le premier ! ! ! MOYEN
Je m'attendais a visionner un bon polar(comme les 2 premiers) mais ce film est plutot un drame. Certaines scènes sont simmilaire a celles d'UNE BALLE DANS LA TETE de John Woo (Beaucoup mieux!). Fan d'action s'abstenir!
A voir comme un film à part entière
En effet, tout fan des 2 "syndiats du crime" de John Woo ne peut être que déçu face à ce film, tant les thèmes abordés sont différents, et tant le personnage de Mark est réduit à néant.
Non pas que le rôle soit inexistant, mais il n'a plus rien à voir avec le rôle de Mark dans le premier film. Le personnage en devient même totalement incohérent.
Maintenant, essayons d'oublier ce titre racoleur et de regarder le film comme étant à part. Le triangle amoureux, même s'il reste classique, est bien traité, et se révèle assez émouvant, en particulier grâce à Anita Mui et Tony Leung Ka fay.
En effet, même en oubliant les 2 précédents opus, Chow Yun Fat reste le principal problème. Non pas qu'il joue mal, mais son rôle est bien trop inintéressant pour être attachant, et il ne parvient pas à dynamiser les enjeux quand il le faudrait.
D'où l'intérêt du triangle : le film ne reposant pas que sur lui, l'intensité dramatique est sauve.
Il n'y a que peu d'action, et les fusillades sont moins impressionnantes que ce qu'on voyait déjà à l'époque, mais elles sont marquées émotionnellement, et donc implicantes, ce qui les rend marquantes malgré tout.
Finalement, on suit avec intérêt les péripéties de nos héros, et même si le film ne tient la comparaison ni avec le premier syndicat (le deux n'étant pas strictement une réussite je trouve) ni avec "une balle dans la tête" avec lequel il partage certains points communs, reste un divertissement très agréable et bien réalisé.
A voir sans trop en attendre, mais sans à priori non plus, et à apprécier à sa juste valeur!
Passion, tragédies et bains de sang à Saigon
1989. Brouillé avec son collaborateur John Woo depuis quelque temps pour des raisons artistiques mais aussi personnelles, Tsui Hark se dispense des services de l'auteur de
The Killer et opte pour la réalisation d'un troisième volet de la saga
Le Syndicat du Crime qui constituera au final le prologue du diptyque mis en scène par Woo. L'action se déroule à Saigon puis à Hong Kong et illustre une étape marquante de la jeunesse de Mark (Chow Yun-Fat) tout en renvoyant sur certains points au propre vécu de Tsui, lequel a effectivement passé son enfance au Vietnam avant d'émigrer à Hong Kong. Il semble donc infondé de prétendre que le génie barbichu s'est approprié certaines idées inhérentes au script de son homologue formant la genèse de
Bullet in the Head – film avec lequel il partage le même lieu d'intrigue ainsi qu'un caractère intimiste comparable et dont la date de production demeure pourtant ultérieure –, ce que beaucoup ont avancé sans réelles sources valables.
L'accueil public et critique très froid réservé à cette œuvre, de même que la réputation peu flatteuse dont elle souffre aujourd'hui encore, réside en partie dans le fait que Tsui Hark ne s'est guère attaché à respecter la continuité du scénario vis-à-vis des deux autres opus: à aucun moment du récit n'est mentionnée l'existence du frère jumeau de Mark, ce dernier représentant tout de même l'un des personnages-clés du
Syndicat du Crime 2 – pis encore: Mark lui-même déclare lors d'une réplique du premier épisode qu'il ne fut qu'une seule fois braqué au moyen d'une arme à feu, chose qui se produit ici à de nombreuses reprises. Plutôt qu'y voir des bourdes narratives, on pourrait déceler là-dedans une volonté de démythifier l'univers bâti et noblement honoré au sein des précédents métrages de la part de Tsui. En effet, le protagoniste joué par Chow Yun-Fat n'a en l'occurrence rien du gangster dur à cuire découvert dans
Le Syndicat du Crime premier du nom. C'est le rôle de femme forte incarné par la regrettée Anita Mui qui va entreprendre de forger le caractère de notre ami et de lui enseigner l'art du tir.
Le Syndicat du Crime 3 se présente ainsi comme un film d'hommes et de femmes là où ses prédécesseurs se voulaient avant tout de vrais films de mâles. Il ne s'agit en définitive non pas d'une simple trahison du matériau scénaristique de base mais d'une mouture bien plus subtile et intelligente qu'il n'y paraît, développée par un Tsui Hark comme souvent incompris.
Hors du cadre narratif et psychologique, c'est également dans son traitement et son aspect formel que cette troisième bobine tranche avec l'approche de ses aînés. Ici, les plages sentimentales du trio Chow Yun-Fat - Anita Mui - Tony Leung Ka-Fai importent au moins autant si ce n'est davantage que les séquences d'action suggérées dans l'intrigue. De tels passages intimistes ralentiront la cadence aux yeux de certains, quitte à nuire à l'efficacité du récit, mais on s'aperçoit plus lucidement qu'ils intensifient la profondeur dramatique du film et permettent un attachement très fort des personnages principaux. En outre, la mise en scène de Tsui Hark transcende celles des deux premiers
Syndicat du Crime réalisés par Woo qui se montraient assez classiques, voire un tantinet plan-plan dans leur ensemble. Là, en sus d'une maîtrise absolue des angles de vue et du montage, la caméra frétille grâce à un enchaînement de travellings virtuoses et parfaitement calculés sans que tout ceci ne bascule dans l'esbroufe inutile. Marque de fabrique d'un génie de la mise en images qui se sera surpassé d'œuvres en œuvres jusqu'à l'apothéose visuelle de son
Time and Tide. Judicieux, Tsui Hark sollicite, pour les besoins de la musique de ce prologue, le très bon Lowell Lo (à l'origine de la divine bande originale de
The Killer), qui signe une vaste gamme de thèmes mélancoliques quelquefois proches de certaines partitions d'Ennio Morricone à l'époque de son tandem avec Sergio Leone. Venons-en à la composante spectaculaire du film: moins copieuse que dans
Le Syndicat du Crime 2, lequel nous avait gratifié d'un dégommage de clôture titanesque, mais nettement plus soignée et mieux intégrée au sein de l'action même, elle conjugue élégance et efficacité dans les fusillades (habile jeu de plongées / contre-plongées, utilisation mesurée du ralenti, violence plus brute que cartoonesque des impacts produits par les coups de feu) tout en réservant un frénétique « bullet ballet » final qui nous cloue à notre siège et où flingues des familles, M16 puis bazooka pétaradent à qui mieux mieux. Ce bouquet ultime prouve que Tsui n'a rien à envier à Woo lorsqu'il s'agit de filmer les gunfights.
Beau morceau de cinéma que
Le Syndicat du Crime 3. Sclérosé dans le contexte de ses deux grands frères dont il brise la logique narrative, ce
prequel laisse sujet à de multiples discussions – qui peuvent se solder par des conclusions aussi bien péjoratives que favorables –, mais une fois pris à part, nul doute que l'on tienne là une œuvre majeure. Un «
heroic bloodshed » passionné et atypique, de la classe de cadors du genre tels que
The Killer et
Bullet in the Head.
Une déception...et elle a tout simplement un nom : Tsui Hark !
Si les deux premiers opus étaient très bons, John Woo n'y était pas pour rien ! De plus, je pense qu'un troisieme opus était déjà un opus de trop...
Mais voilà, T.Hark, qui ne faisait plus que de la production, ne s'entend plus avec J.Woo et il décide de réaliser ce 3eme opus, profitant de la renommée des films de Woo...non content de cela, il va même jusqu'à puiser ses idées chez Woo, comme le contexte du projet de Woo, Une Balle Dans La Tête (très très bon)
T.Hark aura beau bien s'entourer au niveau du casting, le film est une déception à tous les points de vue, il n'est certes pas misérable, mais avec un tel titre, il se devait d'être à la hauteur !
Dispensable..
Une préquelle mise en scène par Tsui Hark, qui n'atteint malheureusement jamais les 2 superbes premiers épisodes.
Histoire d'amour sur fond de guerre du Vietnam, on retrouve ici Mark et on voit son premier contact avec la violence, ce qui pouvait paraître intéressant sur le papier mais, qui a l'arrivée loupe l'essai.
Pas un mauvais film non, juste carrément loin derrière ses prédécesseurs ; et même temps que film à part, c'est assez inégal...
Visuellement en revanche c'est assez bon (Hark quand même), et y'a de bonnes choses, mais voilà quoi, vraiment mitigé :/
LE MOINS BON DE LA TRILOGIE MAIS CORRECT TOUT DE MEME
T.HARK réalise ici un film qui n'est pas baclé mais qui reste le moins captivant des trois. La génèse de la série n'était peut-être pas utile. A voir par curiosité.
ABT III
A Better Tomorrow III, réalisé par Tsui Hark et non plus John Woo, est totalement détaché des deux premiers volets de part sa forme (une prequel) et son traitement - le genre polar/action est délaissé pour un drame sous fond de guerre et Mark, personnage icône du Better Tomorrow premier du nom n'est pas ici le personnage central (rupture qui a surement biaisé les critiques). Ainsi il faut considérer ce film comme une oeuvre entière, sans liens avec les deux précédents, voire même les "oublier" pour l'apprécier à sa juste valeur - Tsui Hark aurait d'ailleurs du supprimer le "Better Tomorrow" du nom du film et trouver un titre plus approprié afin d'éviter au spectateur toute comparaison et autres sentiments d'incohérence à l'égard des deux opus de John Woo.
Tsui Hark s'éloigne ainsi fortement de l'approche de Woo sur les personnages et leurs relations ainsi que sur la trame policière. On assiste donc à la jeunesse de Mark (Chow Yun-Fat, ai-je besoin de le préciser ?) chez son oncle, au Vietnam - suite à des affaires peu légales, Mark et son cousin (Tony Leung Ka-Fai se lient d'amitié avec Cheung Chi-Mun (Anita Mui), créeant ainsi un trio amoureux au centre de l'histoire.
Très peu d'éléments nouveaux à se mettre sous la dent pour les fans de la série, Tsui Hark montrant uniquement dans une scène Mark recevant des mains d'Anita Mui l'imperméable et les lunettes mythiques qui font partie du "style" Mark Cheng - d'où leur mécontentement compréhensible.
Assez bien construit, bien réalisé et surtout formidablement interprété (Anita Mui en tête), ABT 3, sorti du contexte des deux oeuvres de John Woo, s'avère être un très bon drame avec tout de même un gunfight (ahhh ..) quasi-final confrontant Mark et un Japonais (toute aussi saignant bien que moins travaillé qu'une scène de gunfight à la John Woo).
Une réussite peu reconnue et/ou peu appréciée des amateurs de ciné HK, qui se consoleront de ce film et du départ de Woo de la Workshop avec Bullet In The Head , aussi sur fond de guerre, mais bénéficiant du traitement des personnages propre à Woo.
Saïgon mon amour...
La série tend à virer cérébrale avec la mise en scène de Tsui Hark, les gunfights ne sont que prétextes à installer une ambiance résolument auteuriste. Tsui Hark revient sur les lieux de son enfance, il est à la fois Mark pour son côté héroïque mais également tout le reste... La fin évoque le prix qu'ont à payer les éxilés. Il verse une larme sur un pays qu'il laisse livré au chaos. Tsui Hark reprend ce qui lui revient de droit, il donne une âme à ses héros.
Différent et original
Inférieur aux 2 premiers, le film est un mélodrame qui reste intéressant, sans plus. A voir à l'occasion, sans ésperer retrouver l'esprit des autres épisodes, mais plutôt en ésperant voir une triste histoire d'amour.
Le chant du crépuscule <3
Nous avons tous, passionnes du cinéma Asiatique, nos films fétiches, nos coups de cœur personnels, ceux qui nous retournent plus que de raison. Il suffit parfois d’une scène, d’une musique où de l’intensité d’un jeu pour que telle ou telle œuvre se glisse dans notre cœur pour ne plus jamais en sortir.
Le Syndicat du Crime 3, aka Le Chant du Crépuscule, est de ceux-là, pour ma part.
Prequel aux 2 films précédents de la trilogie de John Woo, avec qui il s’est brouille, Le dernier opus des A Better Tomorrow réalisé par Tsui Hark n’a quasiment plus rien à voir avec le reste de la saga mafieuse lancée 3 ans plus tôt.
Nous retrouvons ici le personnage de Mark (mort dans le 1) dans sa jeunesse au Vietnam, en 1974. Et il sera le seul lien avec le reste de la trilogie. Pas un mot sur Ken (même pas une petite ligne de dialogue l’évoquant, était-ce si dur ?) Exit donc tous les personnages familiers, on fait table rase de ce qui a été mis en place. Tsui Hark monte son film. Et il y met ses tripes, ses questions et ses angoisses.
L’action du film se déroule en majeure partie dans un Vietnam au bord de l’explosion. La scène ou Mark et son cousin Man, traversant la ville en cyclo et tombant sous le charme de deux jeunes femmes en scooter, n’est pas sans évoquer l’une des scènes d’Une Balle dans la Tête de John Woo, qui sortira l’année suivante. Le contexte des deux œuvres est à peu près similaire : la jeunesse de personnages innocents, qui vont être projetés dans l’enfer de la guerre, murir trop vite, et devoir se battre pour s’en sortir. Tsui Hark ayant passé sa jeunesse au Vietnam, on peut aisément y voir un parallèle sur sa propre enfance et son immigration à Hong Kong. Ici, chacun veut fuir, s’en sortir avant la chute et emmener ses proches avec lui.
C’est une des obsessions du métrage : La préservation de la famille à travers les épreuves. Toute l’histoire se met en place lorsque Man (formidable Tony Leung KF) organise le départ de son père, un vieil homme réticent à l’idée de laisser sa boutique derrière lui après tant d’années. Aide par son cousin Mark, qui n’est alors qu’un jeune homme insouciant incapable de tenir une arme en main ; ils vont alors rencontrer Chow Yin Kit, le personnage central de ce film. Au contraire des deux précédents volets qui étaient des films résolument « masculins », où les femmes n’avaient que des 3e voir 4e rôles ; c’est ici une femme autour de qui tout va graviter ici.
Anita Mui, sublime et pleine de grâce, incarne une femme d’affaires, tout en charisme et en détermination. Tour à tour impitoyable puis fragile, combattante puis amoureuse, son personnage est génial, subtilement interprété. Dans l’attente de son mentor en fuite, elle va redécouvrir les joies de la vie simple au contact des deux cousins, l’amitié puis l’amour. Jusqu’à ce que Ho ( Saburo Tokito), celui qui lui a tout apprit, refasse surface et se joigne à la galerie des personnages. L’affrontement est inévitable.
Loin des fresques mafieuses et des prises de pouvoir au sein de clans comme ses deux aines, A Better Tomorrow 3 est plus centre sur l’aspect psychologique des personnages. Aucun n’est inintéressant : que ce soit le père de Man ( Sek Khin) où bien Bak, le jeune vietnamien recueilli par ce dernier ; Chow Yin Kit, Ho, Man ou bien Mark, chacun apporte sensibilité et émotions, lors de scènes intimistes poignantes (le départ, les retrouvailles à Hong Kong). De ce fait, les scènes d’actions les impliquant sont très intenses et prenantes, et on a peur pour chacun. Loin des débordements ultra-violents et des centaines de figurants tombants comme des mouches, les gunfights du film sont moins chorégraphiés, mais tout aussi spectaculaires. Ils servent l’histoire.
A Better Tomorrow 3 n’est pas qu’un film sur la guerre du Vietnam : c’est aussi une magnifique et poignante histoire d’amour. Celle de Mark et de Kit, ces deux âmes qui vont se trouver et s’aimer dans un pays au bord du gouffre. Les deux acteurs sont sublimes, et leur alchimie traverse l’écran sans difficulté pour venir me happer le cœur. Toute l’ouverture du film, où ils se croisent à l’aéroport, est vraiment réussie : pas une ligne de dialogue, juste un doux rêve où Mark est subjugue par la beauté froide de Kit. Il tombe amoureux ainsi, en un regard, tel un adolescent, avant d’être rappelé à la réalité par la douane vietnamienne. Mis à nu dès les premières minutes, dépouillé et frappe, Tsui Hark semble vouloir briser le « mythe » construit autour de Mark et du 1er volet, faisant du héros un jeune homme naïf et un peu insouciant ; se chamaillant avec son cousin au sujet des filles et empote dès qu’il à un revolver dans la main au début de l’aventure. Il démystifie tout (dans le 1er volet, Mark disait n’avoir eu un revolver braque sur la tempe qu’une seule fois, ça arrive au moins 5 fois ici) et s’approprie complètement le film avec ses règles.
Nous suivons l’évolution psychologique de Mark, jusqu’à ce que Kit fasse de lui ce qu’il fut. Car savoir le personnage mort, tout en suivant sa jeunesse, apporte une plus-value émotionnelle à mon avis. Arrivant avec la naïveté de la jeunesse, il repartira, à la fin, éclaboussé par la dure réalité de la vie, de la guerre, et du sang plein les mains.
Anita Mui ne fait pas que jouer dans le film, elle signe également le thème principal de l’œuvre, comme Leslie Cheung l’a fait 2 fois avant elle. D’une puissance rare, tout en émotions et en nostalgie sur une instrumentale divine, la chanson marque les esprits (ça va faire 13 ans qu’elle tourne en boucle dans mon mp3). Tout le reste du film est accompagné par d’intenses passages musicaux, et même des thèmes repris des 2 premiers opus.
Film à part et totalement indépendant ; A Better Tomorrow 3 Le chant du crépuscule est un film nostalgique, empli de questions sur le futur d’une jeunesse en fuite ; mais aussi débordant d’amour et de sacrifices, de violence et de regrets ; porte vers le haut par un réalisateur qui signe là, à mon avis, l’une de ses œuvres les plus intimes, les plus belles, les plus marquantes.
Alors autant mettre tout le monde au courant, ce 3ème volet censé raconter la jeunesse de Mark, n'a aucun lien (d'après moi) avec le personnage des films de John Woo, à part le fait que c'est Chow Yun Fat qui reprend le rôle. Mieux vaut pour bien apprécier l'histoire, prendre ce film comme totalement indépendant et n'ayant rien à voir avec "les syndicats du crime" de John Woo. Cependant, cela n'empêche pas Tsui Hark d'en faire un grand film. Une bien belle histoire d'amour (triangle amoureux de Tony Leung Ka Fai, Chow Yun Fat et la belle regrettée Anita Mui), qui se terminera dans les larmes et dans le sang. Tragique. Avec pour background, un décor de cauchemar: le Vietnam en guerre. Tout le génie de Tsui Hark réside dans le fait de retranscrire à l'écran, toute l'incertitude de la condition humaine, ses rêves, sa gloire, sa petitesse. Un grand film.
La lutte finale.
Avec le Syndicat du Crime 3, la scène où Hark et Woo se toisent historiquement s'expose dans toute sa difficulté historique. Comme, beaucoup plus tard, dans Time and Tide. Car de part et d'autre c'est le même problème: voir comment, depuis les concepts dérangés de la Nouvelle Vague HK, déplacer l'esthétique dont John Woo est aujourd'hui le dernier héritier - ces années 70 sanglantes et illimitées où la caméra, impavide, savoure le carnage sur les corps. Cette réflexion proprement identitaire dont Hark s'est fait le docte critique ? Souligner la sensualité du sang et des larmes plutôt que ce qui s'y joue comme drame - sensualiser encore la tragédie ? Mais est-ce possible ? N'y a-t-il pas là la trop forte tentation d'une surenchêre qui se perd dans cet excès ? C'est possible. Mais Hark, dans ce film comme dans Time and Tide, essaie tout, essaie trop, et échoue.
La genèse du perso culte de Chow Yun Fat...
Pour ce troisième et dernier opus de la trilogie, c'est une refonte totale qui sera opérée, à tous les niveaux. Prequelle de l'histoire, le film prend place en 1974, à Saïgon. Mark Gor, alors jeune homme, va se démener pour venir en aide comme il le peut à sa famille, quitte à traiter avec une jeune femme aventureuse et peu recommandable, dont il tombera vite amoureux.
Changement absolu de cadre, d'époque, de ton, d'ambiance et surtout de réalisateur! C'est donc Tsui Hark, qui avait déjà mis son grain de sel dans le précédent film, qui dirigera cette fois ci entièrement l'ultime volet de la saga. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le bougre s'appropriera l'oeuvre dans les grandes largeurs, en apportant une foule de détails qui feront au final un gros tout. L'histoire s'ancrera donc dans le contexte politique de l'époque, à savoir au beau milieu de la guerre du Viet Nam et du destin de la ville de Saïgon. Armée, militaires, mercenaires seront de la partie. A cela viendra s'ajouter une personnalité féminine forte, visage jusque là absent de la saga, et pour cause, Une « femme » ne saurait s'immiscer dans les viriles histoires d'amitiés et d'honneurs indefectibles que véhiculent les codes de l'Heroic Bloodshed. Et pourtant, cette femme, la regrettée Anita Mui, les bousculera, permettant au réalisateur d'affirmer un peu plus sa poigne sur le film d'une part, et d'autre part, d'introduire une romance entre les deux protagonistes principaux, là encore dans un soucis de s'approprier l'oeuvre en lui donnant son propre ton. En résulte une jolie trame Historico-Romantique made in Tsui Hark (ce dernier ayant grandi dans le Saïgon des sixties, on comprend vite à quel point ce projet lui est personnel, ne serait-ce que pour son expérience vécue), où les scenes d'action maîtrisées laissent place aux scenes d'amours lyriques et poétiques, ces deux genres s'entremêlant l'un dans l'autre sans problèmes.
C'est donc dans un ton totalement opposé au reste de la saga que se déroulera ABT3, qui conservera tout de même son acteur phare : Chow Yun Fat. S'il est appréciable de retrouver le duo CYF/ Tony Leung Ka Fai deux ans après Prison on Fire, les rôles seront ici inversés par rapport à l'oeuvre de Ring Lam, puisque c'est naturellement Chow Yun Fat qui aura la tête d'affiche. Ainsi nous apprendrons de quelle façon le gunfighter le plus revanchard des triades à apprit à tirer, et nous aurons même droit à la scene ou Mark endosse pour la première fois sa mythique veste. Dit comme cela, on pourrait croire que A Better Tomorrow 3 est un peu à Mark Gor ce que les dix premières minutes d'Indiana Jones et la Dernière Croisade sont au personnage d'Harrison Ford. Et bien vous savez quoi? ...c'est exactement cela.
Tellement éloigné des deux films de John Woo que l'on se demande si c'est réellement un A Better Tomorrow, ce troisième opus reste un très bon film qui remplit là encore parfaitement le contrat : de l'action maîtrisée, des personnages fouillés, et une ambiance qui marque et accroche, fut-elle de Tsui Hark. Une fresque politico-amoureuse de qualité, un film d'amour sur fond de guerre, un film d'action sur fond de romance? A vous de voir. Toujours est-il que c'est un bon film, et c'est bien là tout ce qui compte.
Inutile
Un épisode complètement décalé du style John Woo des 2 précédents, et surtout d'une qualité assez médiocre malgré le grand homme qui se cachait derrière la caméra, les quelques rares bons passages ne suffiront pas à ce 3ème A Better Tomorrow d'être digne des précédents
deception !!!
apres m'etre regalé avec les deux premiers opus
quel deception de voir ce volet baclé..
je saiss que mon avis ne fera pas l'unanimité mais
personellement c'est peut etre le pire film HK qui
m'ai ete donné de voir
Love & Death in Saigon
Préquelle intéressante aux 2 films cultes de John Woo, cette-fois ci réalisé par Tsui Hark, qui semblera décevante si on la compare à ses grands frères.
Le meilleur moyen d'apprécier ce film est de le prendre comme film à part entière et de ne pas le confronter à A Better Tomorrow1&2 pour la simple bonne raison qu'à part le thème musical joué pas plus 10 secondes et le personnage de Mark interprété par Chow Yun-Fat, le réalisateur a décidé de ne mettre que très peu de connections par rapport aux précédents films, donc oubliez si vous vouliez tout connaître des relations entre Mark et Ho (Ti Lung dans A Better Tomorrow1&2) ou bien entre Mark et son frère jumeau. Le film aurait dû s'appeler seulement Love & Death in Saigon.
Pour ce qui est du film en tant que tel, on a à faire à un bon film d'action-heroic bloodsed avec une grosse dose de mélodrame se passant à une période marquante de l'Histoire (le Vietnam dans les années 70), la première partie, assez prenante, faisant la part belle à la présentation des divers personnages dans le contexte historique et du triangle amoureux entre Chow Yun-Fat, Tony Leung et Anita Mui, tous convaincants dans leurs rôles, la deuxième partie vire du côté de l'action avec des scènes engageantes et divertissantes, le tout bien réalisé par Tsui Hark.
En résumé un bon film avec le toujours très bon Chow Yun-Fat, une belle histoire de famille, d'amour et d'honneur, des scènes d'actions tout à fait satisfaisantes, du moment qu'on ne le met pas en parallèle aux 2 chefs d'oeuvre de John Woo.