Déjà-vu en (beaucoup) mieux
Enième chronique urbaine asiatique, Betelnut Beauty n’a pas grand intérêt, si ce n’est nous montrer un aspect étonnant de la ville de Taipei : des jeunes filles vêtues de mini-jupes et décolletés affriolants installent de petites échoppes illuminées au bord des rues commerçantes pour vendre des noix de betel, l’équivalent des marrons grillés dans nos contrées. Pourchassées par les autorités du fait de leur côté provoquant et racoleur, elles sont sujettes aux reportages malhonnêtes de journalistes (un gros titre « une vendeuse de betel sans culotte » lance une rumeur infondée…) et attirent une faune plus ou moins fréquentable de petits truands et maquereaux. C’est dans ce contexte spécial que se rencontrent les 2 personnages principaux du film avant de tomber amoureux : un couple sympathique pendant la première partie du film, avec une craquante Angelica Lee et un Chang Chen que l’on est amusé de retrouver après Happy Together et Tigre et Dragon.
Mais les choses se gâtent par la suite : la relation amoureuse semblant avoir tout dit au bout de 45 minutes, le réalisateur se concentre sur une succession de scènes moins intéressantes où la fille est repérée par le milieu artistique de l’île (cinéma, musique) tandis que son copain dérive lentement vers la criminalité. La crédibilité de l’ensemble décroît proportionnellement avec l’attention portée au film, jusqu’à un final loin d’être convaincant. Au final, il ne s’est pas passé grand chose, ça n’a jamais été palpitant, c’est décousu et relativement convenu, paresseux et très banal. Dans le même genre, Tsai Ming-Liang et Wong Kar-Wai ont fait largement mieux, peut-être parce qu’ils avaient plus de choses à dire et une personnalité bien plus affirmée…
Magnifique
Beaucoup d'émotion se dégage de Betelnut Beauty . Les acteurs, tous superbes, jouent avec finesse et légèreté . Rafraichissant par moment, le film montre surtout la dureté et la superficialité de la grande ville qu'est Taipei et les désillusions qui en découlent .
Noix de bétel et spleen moderne
Betelnut Beauty est le deuxième volume d’un cycle qui en compte six (le premier était Beijing Bicycle), et intitulé Contes de la Chine moderne, qui tend à faire un constat de la Chine contemporaine, les aspirations de sa jeunesse, au travers des productions des cinéastes locaux les plus prometteurs. Mais la Chine est multiple et Taïpei est encore plus cinégénique que Pékin.
Betelnut Beauty est un film intéressant mais très scolaire. A y regarder de plus près, il en dit long sur les forces et les faiblesses du cinéma asiatique actuel, soit une capacité à filmer au plus près les corps (et ce qui y est lié : la sueur, la fumée de cigarette) et leurs mouvements dans une mégalopole polluée, archi bruyante et en constant grouillement, de jour comme de nuit, mais aussi une tendance lourde à ne pas savoir étirer un scénario en longueur (et surtout en originalité) et à se focaliser sur la matérialité et la futilité superficielle des rapports amoureux. Evidemment, là sont les ingrédients basiques d’une tentative de captation de l’air du temps, et de discours sur une jeunesse qui jouit, comme partout, de dépassements de forfaits et de découverts autorisés. Mais face à Betelnut Beauty en particulier, règne un sentiment de Wong Kar-Wai du pauvre, de déjà rerevu, et de fausse poésie urbaine, désespérée, avec passages obligés érigés en poncifs (ballades en moto dans les tunnels, filmés en accéléré, pop locale de supermarché…).
Comme Beijing Bicycle, Betelnut Beauty fournit quelques anecdotes sur la société et ses membres, par exemple sur l’étonnant travail des vendeuses de noix de Bétel, guindées comme des prostituées et attirant le chaland à coup de racollage, en bord de route ; le sens profond de cette activité doit échapper à l’entendement européen, et il est bien le seul élément non-conventionnel du film.
Trop moyen...
Moi j'ai aimé moyennement, peut-être manquait-il quelque chose... trop peu de rythme non ? L'histoire part assez vite mais elle freine de plus en plus dans le film, jusqu'à pratiquement faire du surplace dans la dernière demi-heure...
C'est domage, surtout que la fin n'est pas mauvaise et boucle le scénario par une bonne idée. Enfin moi je reste un peu mitigé, à chaud c'est pas évident de dresser une critique objective, mais si je devais donner une note à Betelnut Beauty, ce serait aux alentours de 2,5/5 ...
Les acteurs jouaient pas mal, mais sans plus non plus. La jolie Sin-Je et CHANG Chen ne transpercent pas l'écran... l'interprétation est tout ce qu'il y a de plus classique.
Même du côté réalisation le travail est moyen, sans originalité mais sans fausses notes non plus, il faut le reconnaître.
Bref pour conclure, bien qu'il s'agisse là d'un film taïwanais qui sort un peu des nationnalités asiatiques les plus exportées (on a que rarement l'habitude de voir des films taïwanais), il ne se démarque pas assez. D'ici quelques semaines, je ne me souviendrai plus de ce film que ces fameux
bétels, toute l'histoire sera sortie de ma mémoire...
film sympathique!
un film agreable malgre la duretee du monde dans lequel vivent nos deux personnages:elle vend a la maniere d'une prostituee du betel pour pouvoir vivre!peut etre que le titre du film veut nous montrer que la vie est belle quand on est aime belle malgre le monde autour de soi!
j'avais aussi beaucoup aime son troublant sweet degeneration(un film sur l'amour entre un frere et sa soeur).
09 septembre 2001
par
jade
ennuyeux
une fois n'est pas coutume, un film taiwanais qui manque de rythme (oui il y avait déjà HHH avec Millenium mambo par exemple, et même yi yi qui n'est pas des plus rythmé), celui ci étant dans la moyenne du genre, c'est à dire avec quelques qualités formelles, une ambiance sympa, mais un scénario décidément trop pauvre, copie à revoir à ce niveau là.
City Blues
Il faut adhèrer au drame urbain, genre essentiellement développé en Asie. D'une lenteur désespérante pour beaucoup, il s'agit de faire durer les plans, filmer des petits riens, les silences, comme un baîllement ou une eprsonne perdue dans ses pensées. Plans poseurs, mais dans le bon sens du terme (plans "refléchis").
L'histoire a déjà été vue maintes fois et ce dans l'ensemble du cinéma asiatique : un Wong Kar-Wai a ouvert la brèche (HK), un HHH l'a suivi au pas de course (Taiwan), Tran Anh Hung (Vietnam), etc...
Une histoire d'amour fou, exprimé par un minimum de gestes, mais rendant leur liaison d'autant plus forte; une histoire d'amour à la dérive, des protagonistes condamnés d'avance. Une société oppressante les entourant, qui aura tôt fait d'étouffer leur amour, puisqu'il n'y a pas de place à l'espoir dans la grisaille de la vie...
Des scènes de petits riens; de "defouloirs", soit en criant dans la rue ou en dansant frénétiquement dans les boites de nuit.
Un côté documentariste, aussi bien par la mise en scène, caméra à l'épaule et scrutant petits gestes, regards et sous-entendus, que par la présentation des points de ventes des noix betel. Côté réaliste, qui bascule finalement dans la fiction complète (amorcé d'ailleurs lors de la transformation en artiste de la protagoniste principale...procédé de mise en scène ultra-judicieux pour annoncer la "fictionnalisation" du film en cours !!!) par une finale aussi brutale, que classique, que stylisé (lumière, mise en scène), qui n'a rien à envier à bon nombre de films HK.
Rien de bien neuf, mais je ne peux être objectif : je me laisse toujours prendre par l'ambiance envoûtante, m'identifie pleinement à l'un ou l'autre protagoniste par des propres expériences vécues similaires par rapport à quelques points et surtout le sentiment de la "génération perdue"...
J'aime beaucoup ce film, tant par rapport à l'atmosphère, que par la mise en scène irréprochable, que par les acteurs, tous formidables et débordant de naturalisme.