Texaco pour toxicos
Une entrée un peu moins forte émotionnellement dans la série des "Below the lion rock" par Ann Hui, que celles de "The boy from Vietnam" ou "The Road" – même si l'on peut une nouvelle fois s'étonner du traitement d'un tel sujet choc et réaliste (surtout à cette période) au cours d'une émission TV diffusée à l'heure d'une grande écoute.
Cette fois, Ann Hui s'intéresse donc au programme de réhabilitation mise en place par les autorités hongkongaises pour secourir notamment les femmes, très souvent accros à l'opium à l'époque. On y suit donc l'internement d'une femme assez âgée, qui – après une dépendance de près de 4 décennies – décide de décrocher pour finir tranquillement ses jours et surtout préserver sa petite-fille de connaître pareil destin. L'aide-soignante décide par la même occasion, que la femme renoue lien avec sa fille, restée dans la grande maison familiale à la campagne et rend visite à cette dernière. Elle remarque à l'occasion, que la fille aussi est dépendante et se battra pour la faire interner à son tour…
Comme souvent dans les films d'Ann Hui, le destin de ses personnages (très simples) est motivé par ce qui a PRECEDE; soit une fille toxico, parce qu'elle n'a jamais connu sa mère autrement que défoncée et qu'elle a pu avoir accès elle-même facilement à l'appareil et à la drogue…Mais c'est justement le relais à la petite-fille, que la mémé et l'aide-soignante décident de prévenir: influer sur le futur sans rien changer aux valeurs tradiitonnelles, là encore, une constante dans l'œuvre d'Ann Hui, ici métaphorisé par le clivage entre la grande ville (où se trouve la clinique) et la campagne (demeure des trois générations de femmes).
Une petite histoire assez poignante, portée à bout de bras par ses interprètes féminins, parmi lesquels une toute jeune Carol Cheng (aka "Dodo Cheng").
