Un Wu Xian Pian assez abouti, mais Wang Yu pousse un peu le bouchon du patriotisme
L'histoire fait bien sûr penser aux sept samouraïs et emprunte
aussi divers éléments aux films de Sergio Leone. Mais c'est
surtout l'occasion pour Wang Yu de jouer à nouveau un rôle
de chevalier solitaire et vengeur. Ce dernier ne rate d'ailleurs pas
une occasion pour se mettre en valeur à chacune de ses apparitions.
La première partie est très réussie. Wang Yu pose l'intrigue
et installe ses personnages. Il recrute ainsi des mercenaires aux noms et
aux techniques de combats plutôt originales (par exemple Hung le tonnerre
qui se bat à l'aide de deux énormes boucliers, ou encore
Lee la lance d'or) en vue de préparer l'affrontement imminent.
Celui ci arrive sous la forme d'une grande scène de bataille rythmée
par les tambours de guerre japonais. De par sa longueur, celle ci donne l'impression
d'être filmée en temps réel.
De plus on est littéralement plongé au coeur de l'action
avec des centaines de figurants qui n'hésitent pas à se
découper, s'empaler ou s'ébouillanter à tour
de bras. Au milieu de tout cela des chevaliers qui volent dans les airs et
font des bonds prodigieux viennent pimenter l'ensemble.
Cependant dans cette mêlée de combattants, Wang Yu ne peut pas
briller complètement. Il s'offre donc un duel final avec le général
japonais qui va bien sûr essayer de gagner par la triche (se servant
de ses sabres pour éblouir son adversaire). Wang Yu parviendra à
le tuer après un combat spectaculaire, avant de mourir à son
tour.
Ici encore Wang Yu nous démontre sa haine tenace envers les Japonais
qui sont vus uniquement comme des pillards et des assassins. Ainsi certaines
scènes inutiles au déroulement de l'histoire comme celle
de l'exécution de l'oncle de Hsiao Feng ne servent finalement
qu'à donner une image négative des japonais. De même,
Wang Yu prend un malin plaisir à ridiculiser ces derniers, notamment
lorsque les troupes japonaises doivent ramper comme des insectes pour éviter
les pièges cachés sur une plage.
Par rapport au Roi du Kung Fu, seul autre film de Wang Yu que j'ai
vu jusqu'à présent, Le Dieu de la Guerre est beaucoup
plus aboutit, avec dans l'ensemble une réalisation et une histoire
mieux maîtrisée. En revanche le personnage que joue Wang Yu avec
son idéologie parfois douteuse finit à la longue par devenir
vraiment antipathique.
22 octobre 2000
par
Ryoga
Une bonne introduction au Wu Xia Pian pour soirées pluvieuses
Nous sommes dans le film typique du Wu Xia Pian, avec un fond historique,
le héros qui arrive et des combats à chaque fois que c'est possible.
Mais attention, comme dans tous les bons films, il y a une histoire et une
narration. Ce n'est pas simplement un enchaînement sans raison de batailles,
comme dans les westerns on retrouve la prise en compte du danger par la population,
les lâches, les têtes fortes et les bras droits.
Comme il a déjà été dit, cette histoire montre la rébellion
d'un village au cours des nombreuses guerres entre la Chine et le Japon (un
peu comme la France et l'Angleterre, sauf qu'on n'a jamais colonisé l'Angleterre).
Cette rébellion est coordonnée par un agent extérieur, le héros,
qui va faire avancer le processus. Et ceci va finir par un combat majestueux
sur la plage des dieux de la guerre, à côté du village. Combat
assez intéressant, surtout dans l'utilisation du moulin à vent.
Je ne cacherais pas qui des japonais ou des chinois va gagner...
C'est un bon film pour aborder le Wu Xia Pian (merci HK
Video), juste un poil trop long si vous n'accrochez pas dés le début.
Sous les tranchés, la plage…
Dans ce Wu Xia Pian sauvage et violent, les amateurs de combats orchestrés avec savoir-faire seront ravis puisqu’ils occupent sans même le temps d’une pause l’entière deuxième partie du film : des centaines de morts tranchés secs, des maîtres d’armes impressionnants (Wang Yu et sa voix posée faisant penser à Clint Eastwood, l’homme aux 2 boucliers ou encore le chef japonais dont la puissance explose à l’écran), un lieu clos propice au massacre et des astuces guerrières réjouissantes, il n’en faut pas plus pour classer Le Dieu de la Guerre au rang des classiques du genre.
L’intrigue, calquée sur les 7 Samouraïs de Kurosawa, fait ressortir le courage et le sacrifice des quelques héros prêts à donner leur vie pour sauver un village de l’envahisseur japonais, ainsi qu’un nationalisme chinois au message très clair qui sied évidemment bien dans le contexte politique de l’époque, à savoir l’ère Mao. J’insiste sur le fait qu’il s’agisse de nationalisme et non de racisme comme certains l’admettent un peu trop facilement en analysant le film.
Mais l’influence prédominante du Dieu de la Guerre reste, comme le rappelle François, le western spaghetti : quelques scènes ou quelques indices sont constamment là pour l’indiquer. Ainsi, l’arrivée dans le village de Hsiao avec son chapeau lui couvrant une grande partie du visage, rappelant le chapeau de Charles Bronson dans Il était une fois dans l’Ouest, ou encore le passage musical comique accompagnant des japonais rampant sur la plage pour éviter les pièges, sont autant de petites touches supplémentaires aidant à apprécier l’œuvre pour autre chose que son côté barbare.
Scénario classique mais efficace, beaucoup de combats de très bonne qualité, et Wang Yu, plus macho que jamais...
Jimmy Wang Yu n'a jamais dévié de sa ligne directrice: incarner le héros chinois qui combat le mal (c'est à dire les étrangers
le plus souvent) même au mépris de sa santé ou de sa vie tout court. Chinese Boxer, son premier film de combats à mains nues l'oppose à des japonais implacables. Le Dieu de la Guerre le met à nouveau au prise avec des ennemis du pays du soleil levant. Simplement maintenant, Wang Yu a pris de la bouteille. Terminé le petit chinois qui se prend sa raclée au début puis s'entraîne dur. Ici, il est déjà le maître.
Son expérience de sabreur, notamment dans les One Armed Swordsman de Chang Cheh, est à nouveau à l'épreuve ici, puisqu'il s'agit d'un Wu Xia Pian. Pas de kung-fu, que du sabre. Le scénario rappelle Les 7 Samourais et sa version américaine, Les Sept Mercenaires. Le village attaqué par des méchants japonais, le héros chinois qui recrute des maîtres d'armes possédant chacun leur style, le tout avec un côté western spaghetti. Un mélange assez intéressant et très distrayant. La trame générale est très simple et le film ne manque pas d'affrontements. Le premier d'entre eux fait très western, avec Wang Yu et son chapeau et la musique qui rappelle les westerns spaghetti. Si on voulait faire une comparaison un peu hasardeuse, on pourrait dire que Wang Yu est au Wu Xian Pian ce que John Wayne aurait été au western spaghetti s'il en avait tourné un.
On assiste ensuite à d'autres démonstrations lorsque Wang Yu recrute son équipe d'experts. Ici, on se réjouit de voir différentes qualités martiales affichées. Chaque maître possède sa technique et son arme, facile à identifer et facilitant la tâche au spectateur. Vient ensuite l'affrontement final, particulièrement long et varié. Une véritable boucherie où s'affrontent des dizaines et des dizaines de combattants. Une demi-heure de combats non-stop, c'est l'orgie après un début plus calme.
La réalisation et l'interprétation sont très correctes. Les personnages sont monolithiques, mais Wang Yu fait très bien le gros dur. Pour les fans, c'est toujours un plaisir de le voir défier trois ou quatres adversaires. Sa réalisation est efficace comme d'habitude, sans être géniale. Au final, c'est donc un vieux film qui a très bien veilli, et qui remplira sa tâche si vous voulez du combat. Comme j'aime le combat, j'ai bien apprécié le film, qui se laisse voir et revoir.
La dernière grande bataille de Wang Yu
S’inspirer du monument qu’est
Les 7 samourais de
Kurosawa, pour ne pas dire pomper un maximum de son histoire tout en tenant l'éternel discours anti japonais cher à Wang Yu, c’est déjà très gonflé. Ne pas s’arrêter là, s’éloigner du wu xia fantaisiste chinois, et tenter le réalisme visuel du chambara japonais ou des meilleurs wu xia de
Chang Cheh, c’est carrément très dangereux de la part du réalisateur Wang Yu. Lui qui développe le plus souvent des guerriers aux techniques improbables (
Le roi du kung fu) et n’est pas ce qu’on peut appeler un conteur d’histoire ou un créateur de personnages profonds, il pompe à tout va et livre son ultime réalisation mégalomane, bestiale et chaudement financée, sans grand génie.
Le problème du Dieu de la guerre c’est qu’il n’a vraiment rien d’original même à l’époque. Il reprend toutes les ficelles, les accroche ensemble sans aucune inventivité et s’en sort au final honorablement mais sans panache. L’histoire est réduite à son strict nécessaire. Les personnages sont rapidement mis en jeu, les chinois sont gentils, les japonais bêtes et très méchants, et advienne que pourra. L’attente se porte donc sur l’énorme bataille finale entre chinois oppressés et envahisseurs japonais, suivie par le duel à mort tous deux démesurément longs et sanguinaires. On ne peut pas dire que ce soit désagréable, en tout cas c’est toujours bien mieux qu’Azumi (lol), mais Wang Yu reste dans les sentiers battus, utilise trop souvent les mêmes plans (zooms, travelling, plans fixes, plans larges). Ce n'est pas un innovateur en tout cas.
Les reprises bien senties, la galerie de guerriers spécialistes, le général japonais toujours interprété par le bestiau sarcastique du Roi du kung fu, les moyens mis en œuvre, la réalisation très correcte et la violence barbare font beaucoup de bien à cette ultime grosse réalisation du vice roi du kung-fu, que je trouve personnellement plutôt médiocre autant à la réalisation qu'au combat. Son style est en tout cas bien trop pataud comparé au roi Bruce qui lui prit son trône en 1971, même s’il m’a semblé plus photogénique et dynamique au maniement du sabre, ce qu'il fait à 100% dans ce film.
Si seulement ils l'avaient appelé : "Le Moulin de la Colère"...
Aaaah... Le zoom nationaliste...Le visage de Jimmy Wang Yu a ceci de particulièrement inexpressif que la seule façon de donner un sens à l'expression butée de son visage rondouillet est de zoomer sur lui, genre jimmy-pas-content-ça-va-chier. Le jeu martial du bon Jimmy a ceci d'inexpressif qu'un affichage seul des signes et attributs du héros chinois parvient à nous convaincre que le personnage se trouve au sommet de la "pyramide martiale" du film : tout le monde l'admire avec de grand yeux mouillés, il déteste les officiels corrompus presqu'autant que les japonais, qui le craignent, il est joliment vétu de blanc, avec le ruban assorti, il n'intervient dans le film que lorsqu'il sied au héros de le faire et à la fin...bah, oui, arrive ce qu'on devine depuis le début...
C'est usé jusqu'à la corde, et ce n'est pas dénué de savoir faire..On sait gré à Jimmy-le-réalisateur de ne pas abuser du zoom, même à sa gloire, et de nous filmer de longs plans où des dizaines de figurants s'étripent lentement, mais avec conviction (faut dire, des chinois déguisés, tonsure en plastique comprise, ça motive).
Mais bon, on s'emmerde, aussi, et peu d'idées viennent pimenter le film...un combattant armé seulement de ses deux boucliers...mouais...bof....Jimmy combattant accroché aux ailes d'un moulin...c'est mieux, mais c'est bien tout...
A voir, sans trop en attendre, à part peut-être des japonais rigolos mal imités, ou pour faire cette découverte : un cinéma aussi génialement foutraque que celui de Hong Kong peut receler comme des "non-perles", du n'importe quoi,certes, mais, paradoxalement, sans imagination.
19 février 2003
par
Ronan
Les 7 samourais-mercenaires de HK.
Malgre des decors, une photographie et des combats magnifiques, ce film est tres (trop) largement base sur "les 7 samourais" de Kurosawa.
Si c'etait le seul probleme ca irait mais certains acteurs et le message anti-japonais de Wang Yu (comme souvent chez lui d'ailleur) rendent le film vraiment trop manicheen.
Certains vont me dire "ouais mais dans la fureur de vaincre aussi" peut-etre mais a mon humble avis Bruce Lee et Wang Yu n'ont rien de comparable. Bruce Lee est un vengeur fou tandis que Wang Yu interprete une sorte "d'Alexandre Nevski" chinois trop monolythique et sensé être raisonnable.
Un bon wu xia pan
Un film très agréable à regarder, wang yu excelle dans l'art du sabre (ce qui n'est pas le cas au niveau du kung-fu), les combats sont impressionnants et très violents, le scénario est plutot riche comparé a d'autres films de wang yu.
On regrettera comme d'habitude le racisme qui y est très présent mais avec wang yu il faut s'y habituer.
Un Wu xia pian à l'ancienne par Wang Yu himself
Une bonne dose de racisme, un scénario minimal, et 1h d'action pure. Rien de nouveau mais les combats sont nombreux, variés et sympas (bien que lents). Un film correct, pour amateurs de chevalerie chinoise seulement.
pas oublier film de 1973
film que j'ai vus au cinéma il y a ...passons et bien je l'ai revu dernierrement et je dois vous avouez c'est pas mal du tout wang yu fidele a lui meme(quelle"gueule""de dur)le dieu de la guerre est un wu xia pian qui malgré son age se laisse voir et revoir
un film de facture classique mais bien mené, et beaucoup de combats!
Après les délires visuels du "roi du kung fu", Wang yu semble se calmer un peu (beaucoup même) en revenant au genre qui a fait sa gloire, le wu xia pian.
C'est un peu douteux comme procédé, plutôt commercial, et quand on voit le résultat, on se dit qu'il n'est pas allé chercher son idée bien loin.
C'est justement le principal défaut du film: classique.
Classique dans l'approche, dans la réalisation, dans le déroulement, dans les personnages... dans tout en fait.
Rien ne surprend dans ce film, ce qui est dommage, mais en même temps, puisqu'on sait à quoi s'attendre, on n'est pas vraiment déçu. Surtout que passé la première partie d'installation avec quelques petits combats par ci par là, on a droit à de l'action non stop, avec une bataille d'au moins une demie heure suivie d'un duel final.
Comme les combats sont dans l'ensemble de bonne qualité pour l'époque, on n'est pas déçu de ce côté là.
Donc Wang Yu prend le parti de ne plus surprendre mais de plaire de nouveau à son public, ce qui est dommage (le roi du kung fu s'avérant bien plus fun et inventif), mais permet de l'action en quantité.
On peut reprocher beaucoup de choses à Wang Yu, mais ses réalisations sont quand même de qualité, soit inventives et folles, soit classiques mias bien menées, et surtout, il y a toujours beaucoup d'action.
Donc un divertissement sympathique, malgré un message anti japonais un peu fou (on les traite de barbares inhumains du debut à la fin, mais eux reconnaissent tout le temps la sagacité des chinois...)
Les Sept Chinois
Tout a déjà été dit dans les autres critiques : une intrigue par trop calquée sur "Les Sept Samourais" (mais bien loin du génie de Kurosawa), une réalisation empruntant à d'illustres prédecesseurs (Leone pour le côté western-spaghetti; Chang Cheh pour les habits blancs/noirs, les zooms appuyés et les geysers de sang, bien d'autres films des Shaw pour les cadrages et les choréographies) et un patriotisme exacerbée.
Principal reproche quant au scénario : les différentes parties bien trop dés-equilibrées : l'exposition (le recrutement des différents guerriers) est trop long et paradoxalement les différentes personnalités pas assez développées; ensuite on passe à l'entrainement, expédiée en deux temps, trois mouvements pour arriver au final au long affrontement entre chinois résistants et japonais envahissants. Le combat est assez impressionant, notamment de par le nombre de figurans à l'écran, s'affrontant dans un joyeux chaos, pas toujours très lisible. Le tout dure près d'une heure, certains gimmicks étant répetés plusieurs fois (l'apparition fugace du Maître Leng et ses couteaux), la réalisation pas toujours très soignée (coup portés bien trop à l'évidence à côté des victimes, montage pas très lisible); étionnant également à ce que certains coups fatals soient élipsés, d'autres ponctués par des énormes geysers de sang, si chers à Chang Cheh...
Le plus regrettable dans le manque d'exposition serait encore l'approfondissement des différents personnages : en-dehors de leurs "spécialités" d'armes (couteaux, sabre, lance et boucliers), les personnages ne sont pas explicités, ni les rélations qu'ils pourraient développer entre eux; si bien que l'on suit le combat sans s'ennuyer, mais ni en s'identifiant, ni en se souciant pour l'un ou l'autre combattant. La mort de deux d'entre eux n'a donc pas plus d'importance, que s'il s'agissait de l'un des nombreux figurants...
Pour finir, l'affrontement final entre Wan Yu et le chef de file japonais est assez mémorable, même si je n'ai pas vu l'utilité de s'accrocher aux ailes du moulin autre que pour le spectacle des yeux...
Rien de bien neuf, mais pas un désagréable moment non plus...