Les dents de la plage
Retour en forme – et aux sources du cinéma de ses débuts – pour le talentueux Rizal Mantovani avec ce film de monstre "Jenglot Pantai Selatan" après le décevant "Taring" l'année passée et plusieurs mélodrames depuis.
C'est via sa propre boîte "Maxima Pictures", qu'il tente de faire frissonner son public – et franchement, si "Beach Creature" reste très mauvais en comparaison avec les standards internationaux et rappelle davantage les séries B et Z du cinéma ricain des années 1970s, il est carrément salutaire dans le genre de l'horreur en Indonésie depuis le début de l'année.
Parce qu'il faut admettre, que le niveau n'est franchement pas folichon depuis quelques mois. L'absence des gens de talent comme Rudy Soedjarwo se font cruellement sentir, KK Dheeraj occupe toute la scène de ses productions médiocres et même Nayato a succombé à l'engouement pour des comédies d'horreur pas drôles. Marre des nains, travestis et autres bellâtres face à des pocongs et autres Kuntilanak et les scènes de cul tout sauf érotiques !!!
"Beach Creature" renoue donc avec un cinéma indonésien plus ancien, celui des années 1980s et 1990s avec un monstre toc, mais terriblement efficace dans l'éviscération de ses pauvres victimes. La création du shaman du coin, qui change d'apparence et de taille en fonction de l'angle de la prise de vue: tantôt caniche affublé d'une combinaison en caoutchouc, tantôt poupée en plastoc agitée par des comédiens peu convaincants, tantôt un nain grimé en gollum, il fait à la fois rire et à la fois peur…parfois. Les meurtres s'enchaînent à un bon rythme, l'intrigue est aussi mince que les algues flottant dans les quelques plans sous l'eau (marrant, elle paraissait plus limpide en surface) et le restant du temps, Rizal est occupé à filmer la plastique avantageuse de ses acteurs (!!) et actrices sous tous els angles pour plaire à son jeune public adolescent et tenter de créer le buzz en titillant la colère des groupes extrémistes islamistes…qui ont effectivement fait pression dans certaines régions de Province, mais ont été loin des mobilisations habituelles envers les productions Maxima (il est vrai que dans ce film, aucune actrice du X à l'horizon).
Bref, un efficace "creature movie" avec des magnifiques invraisemblances, comme cette fâcheuse habitude des jeunes à vouloir à tout prix fouilles des étroites ouvertures caverneuses pour se faire bouffer tout cru ou la séquence de fin, où l'héroïne réussit l'exploit à mettre le jenglot dans un sac pour ensuite simplement l'assommer avec un poêle. Elle n'aura finalement, que ce qu'elle mérite !!