Falaise oser la faire celle-là ! Rouge de honte je suis. Ca tombe bien, en cette page on cause plus de « Red Cliff », « Falaise rouge », que de Ponyo sur une falaise. La falaise est rouge de colère, rouge du sang montré sur un écran de cinéma qui y est accroché, rouge vacillant à cause de ces andouilles de marins ayant eu la bonne idée d’installer le projecteur en haut du gréement d’un des nombreux vaisseaux tanguant en contrebas !
Trèèèès bon film, qui, comme l’a souligné notre ami Scalp, marque le grand retour de John Woo. Qu’on se le dise. Le monsieur a vieilli, il a mûri, son cinéma avec lui, ses visions du monde aussi ainsi que ses ambitions artistiques. Le projet Red Cliff sert complètement notre John Woo cuvée 2008, car cet affreux recul de l’âge, vous savez, cette redondance habituelle de tout grand cinéaste qui, un beau jour, semble se dire un « à quoi bon… » l’entraînant vers une pente descendante, un recul tel qu’il finit par s’éloigner de ses propres œuvres, de lui-même et de ses spectateurs, se préparant à la mort, doucement, lentement mais sûrement et… qu’est-ce que je raconte moi… ah, oui : la déchéance, donc, on l’évite grâce à la trame à multiples niveaux de Red Cliff, à ses nombreux personnages, d'un côté héros du terrain qui satisfont le spectacle belliqueux, de l'autre dirigeants politiques nous amenant par la main vers une sphère d’une toute autre ambition. Les têtes d’affiche se trouvant sur cette estrade là, l’intérêt principal de notre réalisateur – allez, à 70% à l’origine de Cinemasie.com ? – est évident. Car si l’action n’est plus maintenant qu’une concession obligée, toutefois magistralement exécutée grâce aux idées NOVATRICES de Corey Yuen et sa clique, les états d’âmes des grands de ce monde fascinent le réalisateur de The Killer au plus haut point, très inspiré pour mettre en image des discussions, des joutes verbales et autres subtils sous-entendus. L’introduction en est un bon exemple. Devant de nombreux politiciens courbés, on voit un jeune empereur en train de rêvasser, fasciné par un petit oiseau qui s’en vient voleter près de lui. L’homme est ailleurs, ennuyé par la routine. L’ambiance est paisible, calme. L’arrivée tonitruante de son « premier ministre », gros vilain de l’histoire, perturbe notre empereur, complètement dominé par le ton autoritaire de ce seigneur de guerre venu la réclamer de sa forte voix. Pour qu’il arrête de faire peur au petit oiseau, l’empereur lui dit oui... En quelques instants seulement, deux caractères sont magnifiquement définis et l’empereur (un peu) déresponsabilisé par la tournure de cette prise de décision. Bien qu’un « qui ne dit mot consent » prévale, l’honneur reste sauf et la Chine, sans doute, continue de cautionner le métrage. Le reste du film est du même acabit : un duel à coups de riffs de guzheng (cithare chinoise) remplace une demande d’aide militaire et ses usuelles négociations, la fabrication d’une sandale en paille permet de glorifier l’esprit d’équipe, les mouvements d’un éventail au premier plan singent des mouvements de troupes à l’arrière plan, un peu comme le font les transitions pub de France 2 tiens, illustrant ainsi l’ordre des choses, le gouffre qui sépare le troufion de base des cheftons...
On a surtout l’ambiance prégnante qui manquait à toutes les dernières chevaleries en date : un réel souffle épique, palpable du début à la fin de ce premier chapitre. Bien qu’il eut gagné à être accompagné de quelques morceaux différents notables plutôt que d’être régulièrement étalé, le très beau thème musical, galvanisant, accomplit son office, aidé d’un splendide renfort à la flûte traversière, joué par un jeune enfant. Composante de toute geste – on pense très fort au chant de Pipin dans Le Retour du Roi –, la scène de flûte conduit tout le film. Cet intermède est suivi d’une scène de foule mettant en avant les talents de management de notre salomonesque personnage joué par Tony Leung CW et d’une scène intimiste ma-gni-fique montrant la naissance d’un poulain. Rien n’est gratuit, tout se complète, John Woo maîtrise son sujet en dosant parfaitement ce type de trame souvent casse-gueule où tergiversations politiques et combats se mélangent(*). Ces derniers sont majestueux, m'sieur Woo y ridiculise un Musa dont les péripéties à la lance sont ici largement humiliées par de nombreuses passes ahurissantes ; il nous venge aussi de tous ces blockbusters illisibles dans l’action, mais également d’un Tony Leung montré en gros plan dans des fights chorégraphiés par Samo Hung, ceux alors zappés par la mise en scène de WKW dans le récemment ressorti Les cendres du temps… Tony Leung, qui moi m’a là singulièrement impressionné dans sa capacité à gérer les nuances, les subtilités, m’a rappelé que le plan de lui dont je me souviendrai toujours est ce mélange notable de sourire et de larmes qu’il nous avait pondu dans le A toute épreuve de ce même John Woo. Ils sont revenus, et en forme, tous les deux.
Appréhensions : ce « plus gros film chinois » fait que le scénario ménage parfois un peu trop tous ses intervenants, vilain y compris, ce qui peut minimiser considérablement les enjeux à terme – il faut prendre partie quoi prout ! - mais sachons espérer et deviner un texte sous-jacent prônant autre chose, tout comme l’avait fait Tsui Hark avec ses sept épées. Attention toutefois : l’amitié, l’honneur et l’émotion pure, les marques de fabrique de John Woo, peuvent être récupérées par toute forme de politique, quelle qu’elle soit. Souvenez vous du magnifique bras droit du bad guy de Syndicat du crime 2 et de cet autre d’A toute épreuve, vilains parce qu’empêtrés dans une allégeance faite d’un pacte de sang, au même titre que nos héros finalement ; ce contrairement à Tsui Hark et à ses bases à l’action bien souvent guidées par une réflexion militante, un concept beaucoup moins aisé à manipuler que l’émotif, beau donc nécessaire, certes, mais manipulable à souhaits. Le second volet nous en dira un peu plus sur ce point, et il décevra, peut-être, mais en l’état je reste convaincu par ce gros caillou rouge et ne demande qu’à découvrir sa suite, impatiemment.
(*) Chose qu’un FUKASAKU Kinji avait tout aussi bien réussi dans son jouissif Le Samouraï et le Shogun.
Grosse démonstration de force de la part de John Woo, Red Cliff signe le retour d'un cinéaste qui oeuvra dans le wu xia avant de délaisser le genre pour les classiques du polar qu'on lui connaît. Depuis son expatriation aux USA pour le meilleur (Volte face) et le pire (tout le reste), on attendait un jour ou l'autre le retour au pays de celui qui réinventa les codes du polar, tout comme le fan de cinéma asiatique attendait le retour de Jet Li ou de Tsui Hark là où ils ont débuté, à Hong Kong. A première vue, John Woo a mis les petits plats dans les grands pour faire de son wu xia (pas aussi "néo" que pouvaient l'être ceux de Tsui Hark, plus indigestes) un festival de couleurs et de barbarie plus touchants et prenants que les derniers films de sabre à la mode ou les derniers films "épiques" tout court, comme la trilogie du Seigneur des anneaux, pour ne citer qu'elle. Si les moyens mis en oeuvre sont plus grands chez Jackson, il manque et il manquera surtout à Hollywood des chorégraphies dignes de ce nom, et ce Red Cliff coiffe son collègue américain dans ce domaine grâce à de magnifiques empoignades à la lance, véritable fantasme que tout fan de wu xia attendait depuis l'inégal mais parfois formidable Seven Swords. Oubliez Zhang Yimou, il n'arrive pas à la cheville aussi bien dans la mise en scène que dans l'éxecution des combats orchestrées par un Corey Yuen en grande forme, bien épaulé par la caméra virevoltante et parfois audacieuse du duo Lu Yue / Zhang Li offrant tous deux de beaux moments de cinéma barbares. Red Cliff use du numérique, les scènes de combats sont ainsi particulièrement lisibles, fluides et dynamiques telles que l'on distingue la sueur et le grain de peau des protagonistes même en plein mouvement.
Bruit et fureur, utilisation remarquable de l'espace et du scope, travellings imposants, zooms juste ce qu'il faut et cadrage plus westernien lors des séances posées, le film vaut aussi pour ses séquences en plongée dignes du cinéma de Tsui Hark, à la limite d'être clinquantes, mais simplement essentielles pour exacerber la puissance des guerriers. Bien écrites sans pour autant prétendre à faire dans l'original, les séances de discussion n'apportent rien de plus au film confrontant plusieurs royaumes prêts à s'entre-déchirer, mais le charisme des acteurs suffit à palier les poncifs et les quelques facilités d'écriture, tout juste Tony Leung se voit gentiment éclipsé par la prestance de Kaneshiro Takeshi, Chang Chen, Hu Jun et Zhang Fengyi, admirables de volonté et de persistance. La nuance des interprétations empêche et n'incite pas à la comparaison (heureusement), mais leur présence à l'écran se ressent davantage que celle de Tony Leung, entre bon samaritain et chef d'équipe un peu endormi, tout juste excelle t-il dans les séquences plus intimistes avec Lin ChiLling ou lors de ce beau duel au cithare contre Kaneshiro rappelant que les auteurs importants du cinéma hongkongais savent se détourner de l'intrigue principale pour offrir des scènes qui n'apportent rien au scénario, juste là pour faire dans la frime et la contemplation zen. Certains paysages -factices- sont ce qu'ils sont, mais ils s'avèrent sublimes : lacs à profusion, collines verdoyantes et paysage maritime de nuit non sans rappeler les choix esthétiques de Chu Yuan (présence du bleu nuit, du rouge et du jaune). Mais c'est du numérique.
Du John Woo sous Mac, certes, mais si l'on se met à décrier de tels choix esthétiques, quand est-il des fables épiques que les cinéastes d'Hollywood nous proposent depuis que l'Heroïc Fantasy est à la mode? Il faut se faire une raison, John Woo ne retournera pas vingt ans en arrière, mais démontre qu'il peut toujours impressionner lorsqu'il a les pleins pouvoirs. Sans doute que la sensibilité pleinement asiatique est plus intéressante que ses récents thrillers, c'est une question de goût. Mais ce Red Cliff se distingue du tout venant aux sabres par sa photo à la hauteur de la fresque qu'il adapte, sa narration classique allant crescendo (introduction mémorable où certaines séquences rappellent l'épilogue guerrier des Sept samouraïs, préparation des plans et final dantesque), ses idées visuelles intéressantes (les boucliers qui reflètent le soleil pour aveugler les chevaux, les cordes équipées de gourdins à pique pour casser les remparts de boucliers) ou encore ses autocitations frimeuses à la limite d'être lourdes (les gerbes de sang, un plan-séquence complet avec une colombe) ponctuant le film dans son ensemble, déjà fort bien aidé par une bande-son de belle tenue flirtant avec le pompier sans pour autant décrocher les lances à incendie. Dernièrement Tsui Hark s'était réapproprié le film de sabre avec Seven Swords, John Woo va encore plus loin et semble bien parti pour faire de cette fresque un authentique divertissement Historique en espérant voir débarquer la suite rapidement, le "to be continued" de fin, frustrant, débarquant sans que l'on s'y attende vraiment, c'est d'autant plus dommage que le film aurait pu tenir les trois heures sans soucis. Jouissif et portant la marque d'un grand du spectacle au détriment du réalisme pur.
Red Cliff offre un bon moment de divertissement. Il colle tout à fait au roman dont il s'inspire et surprend par les mimétismes visuels qu'il opère avec la célèbre saga des Dynasty Warriors. Cependant, pour qui cherche du John Woo la déception risque d'être au rendez-vous. En dehors de deux, trois clins d'œil faciles et à dos de colombe, Red Cliff et l'archétype des productions chinoises lissées et sans âme et John Woo n’est qu’un nom qui pourrait en être un autre sans que rien ne change dans la mise en scène. Un témoignage de plus de la mort latente et progressive d'un cinéma (celui de Hongkong) qui nous faisait rêver de par la force de son caractère et de sa personnalité.
Passé la saveur amère de ce constat, il reste quelques déceptions encore. Le film a été tourné en numérique avant d'être gonflé en 35mm, ce qui entraîne régulièrement une saturation visible dans les mouvements de caméra. Les décors sont majoritairement en images de synthèse et décroche par moment du réalisme barbare que recherche le film. Bien heureusement, tout ce flottement esthétique fonctionne car rien n’échappe vraiment à cette logique, jusqu’aux personnages tellement stigmatisés par leurs habits qu’ils se passeraient très bien d’un jeu d’acteur de qualité.
Heureusement du reste car rien n’y fait, et si Chow Yun Fat n’aurait pas forcément été meilleur pour interpréter le génie stratégique Zhou Yu, Tony Leung ne colle ni au personnage ni au cadre de l’histoire. Preuve s’il en fallait une autre qu’il ne sort que difficilement des comédies auquel il est habitué où des rôles un peu morose des comédies "contemporaines". Pourtant la mise en scène, usant d’un faux suspense pour nous révéler le visage de l’acteur, insiste très lourdement pour faire entendre au spectateur que la star du film c’est lui, le héro c’est lui. Mais rien ni fait, Tony Leung n'a ni la carure d'un grand guerrier, ni la stature d'un génie militaire... Peut être trop loin du monde, trop adulé et emprisonné dans le monde illusoire du star system hongkongais (Hou Hsiao Hsien au temps des Fleurs de Shanghai avait expliqué dans une interview que Tony Leung ne pouvait jouer dans ce type de film car il vivait en dehors du monde, déconnecté de la réalité. C’était la raison de son choix et de sa requête « ne joue pas, soit simplement toi-même et laisse moi observer ») Tony Leung ne parvient pas à jouer, à tenir son personnage. Il n’est pas le seul à décevoir. Chang Chen, qui pourtant nous à habitué à de belles prestations, batifole inutilement dans le déjà-vue sans vraiment croire à ce qu’il fait et est tout simplement ennuyeux à voir.
Heureusement, le film profite pour le reste d’une bonne interprétation, un panel d’acteurs qui s’investissent à fond dans leurs rôles et donnent le souffle qui porte le film. Nakamura Shido offre au travers d’un jeu d’expressions simples mais efficaces une personnalité forte à son personnage. Guerrier puissant et fier, sa seule démarche suffit à convaincre le spectateur de sa ténacité. Takeshi Kaneshiro donne par la tenue de son corps, un jeu de regard et une retenu de sa voix toute la prestance qui siée à Zhuge Liang. En un geste, un pas, un mot nous sommes convaincus tant de l’intelligence de Zhuge Liang que de sa noblesse. Enfin, la jeune Lin Chi Ling est époustouflante. Son regard, empli d'amour et de respect est d’une telle force qu’on ne sait plus si c’est l’épouse qui est fascinée d’amour pour son mari (Zhou Yu), ou si c’est l’actrice qui est fascinée par son partenaire (Tony Leung). Chacun de ses gestes, de ses mots dégage une sensualité infinie et donne toute une existence au personnage.
En tant que premier opus d’une fresque, le film s’achève forcément sur un « à suivre ». Ce dernier est tellement brutal qu’en toute honnêteté je ne suis pas sûr… de suivre.
Deux après avoir vu ce film au cinéma dans sa version internationale de 2h20 je le revois, ou plutôt le redécouvre, dans sa version longue de plus de 4h40. Bien entendu, en étant deux fois plus long, ce film n’a plus rien à voir avec le souvenir que j’en avais. Là où à l’époque j’avais adoré ce que j’avais vu, aujourd’hui le plaisir a été décuplée tant la maitrise de Woo et l’histoire passionnante qui nous est contée en ressortent grandies.
Réputé inadaptable, Histoire des Trois Royaumes est un des romans les plus populaires en Chine et en Asie du Sud-Est. Impossible a mettre en image, John Woo se contente d’en raconter une petite partie a travers l’épisode célèbre de la bataille de la falaise rouge : Cao Cao, premier ministre de l'empereur Han, pousse celui-ci à attaquer le Royaume de Shu. Cao Cao souhaite s'emparer du trône une fois l'empire unifié. Liu Bei dirigeant de Shu propose une alliance au jeune seigneur du Royaume de Wu : Sun Quan par l'entremise de Zhuge Liang conseiller de Liu Bei pour se défendre contre la menace représentée par Cao Cao. Les deux armées s'affrontent lors de la bataille de la Falaise rouge...
De la version ciné, je me souvenais de batailles grandioses avec du vide autour. Les batailles grandioses sont toujours là, sublimées par des cadrages léchées et un rythme rapide soutenu par un découpage précis. Les divers généraux des armés ont chacun leur moment de gloire, bien servis par des plans iconiques a foison. Les ralentis, les plans larges, les contre plongés et les plans longs se succèdent toujours dans une grande classe et servent véritablement ces batailles chorégraphiées divinement. Très lisibles, une gageure de nos jours, chacune a sa propre identité et sa propre stratégie. La première est étonnante de par son coup des miroirs. La deuxième surprend par son utilisation d’une tactique connue mais rarement mise en valeur au cinéma ("La Tortue"). Mais le gros morceau de bravoure est bien sûr le combat final. 30 minutes non stop de fight, en plein nuit puis au petit matin, où tout explose pour notre plus grand plaisir. Et ce jusqu'à l’affrontement final contre Cao Cao plein de tension. Sans conteste l’une des plus grandes bataille vu au cinéma, tout simplement.
Mais ce film ce n’est pas simplement une succession de batailles. C’est aussi une trame teintée de politique, d’alliances et de stratégie. Et c’est ca qui était vraiment absent de la version cinéma. Du coup, l’alliance créée entre les armés de Sun et de Liu Bei devient plus limpide, les relations entre les personnages sont beaucoup plus naturelles et crédibles. Le contexte politique de l’époque est plus clairement exposé et malgré les quelques libertés historiques prises rien ne peut nous échapper. Les personnages en sont du coup plus développés, et certains qui apparaissaient secondaires deviennent incontournables (je pense notamment a Shangxiang et son espionnage dans le camp adverse). Et même dans ces scènes plus intimistes John Woo reste virtuose dans la mise en scène comme en témoigne la rencontre entre Zhou Yu et Zhuge Liang puis leur duel/duo de cithare. Les stratégies sont claires et bien expliquées et les scènes ou elles sont adoptées par les deux clans avec un montage en parallèle sont excellentes.
C’est surtout la parfaite symbiose entre ces deux éléments qui impressionne. Aucune scène n’est de trop et chacune a son utilité. Le récit n’en est que plus fluide et exemplaire. A cela il faut ajouter bien sûr un casting sans fausse note. Tony Leung, habitué de Woo et Takeshi Kaneshiro sont toujours aussi charismatiques et leur duo fonctionne à merveille. Zhang Fengyi campe un Cao Cao plus que convaincant. Chang Chen et Yong Yu sont impeccables. Et petite touche féminine avec la mignonette Zhao Wei et la sublime Lin Chiling dont c’est le premier rôle au cinéma.
Bref, John Woo livre ici ce qui est pour le moment l’un de ses meilleurs, si ce n’est son meilleur film. Une parfaite osmose entre une histoire riche et passionnante et des batailles monumentales, aidée par des acteurs au top et une mise en scène virtuose au service du récit.
Un film correct comportant des scènes de stratégie intéressante, néanmoins trop long et manquant du souffle lyrique pourtant cher au réalisateur. Une déception pour les fans de John Woo qui voyaient là un projet où il aurait pu potentiellement tirer un chef d'oeuvre, une oeuvre sympathique pour les autres qui ne nourrissaient pas d'attente particulière car l'ensemble est tout de même très bien réalisé.
Mister John WOO (réalisateur de pépites telles Le Syndicat du Crime, Une Balle Dans La Tête, The Killer, À Toute Épreuve...), adulé par les uns "pour son fabuleux parcours" et détesté par les autres "qui lui reprochent d'avoir vendu son âme au Diable ou plutôt à Hollywood", revient enfin, et comme on dit c'est pas trop tôt puisque nous l'attendions juste depuis Paycheck... Okay, mais qu'en est-il du film ? Sans être un chef-d'œuvre, LES 3 ROYAUMES figure néanmoins parmi les (plus grandes ?) réussites du genre, assurément. En effet John Woo signe une œuvre (durant laquelle on ne s'ennuie jamais, pas une seule seconde - ça c'est fait) qui n'est pas sans rappeler le HERO de Yimou ou l'excellent SEVEN SWORDS de Tsui Hark (qui est loin d'être (à moitié-)raté, comme certains ont tenté de nous le faire croire ici ou là) ou encore MONGOL, WARLORDS.... On pourrait dire que Les 3 Royaumes, en gros, est un mix des deux : la poésie des images (sublimissimes) de l'un, mélangées à la brutalité des combats (féroces) de l'autre. C'est-à-dire que c'est une histoire chinoise (filmée pour les chinois avant tout). Ne vous attendez pas à un film d'action "bourrin" à l'américaine donc. Alors certes le film n'est pas parfait, l'émotion n'étant pas toujours au rendez-vous et ce malgré la brochette d'acteurs (connus et reconnus pour leur talent), mais le film possède suffisamment de qualités je pense pour remporter notre adhésion à tous, tout du moins celle du plus grand nombre ! Ne serait seulement pour la qualité (la beauté) des images (décors somptueux, effets spéciaux...), des chorégraphies de combats ou encore des mouvements (aériens) de caméra, de mise en scène etc etc. Peut-être que le seul 'véritable défaut' des 3 Royaumes (si tant est que c'en soit un), c'est qu'il débarque après des films (réussis) tels Hero, Le Secret des Poignards Volants, La Cité Interdite ou encore Mongol.
Alors qu'est ce qu'il donne the red clif 1er du nom, après un warlord bien bourrin et un three Kingdom un peu failbard , nous voila un présence du nouveau film de mister woo.
Et John woo oblige les phases d'action en jette plein la vue, nous plongeant dans le coeurs des batailles. Par contre les passages stratégiques et plus posés sont entre le chaud et le froid. Ce que je veux dire, c'est que le passage posé ou est il question d'alliance Ect.... et comme m^me très longs entre les deux grande batailles du film, mais bon ça ne gache pas le plaisir du visionnage.
Quand au 2 acteurs pour ne citer qu'eux, Tony Leung et toujours parfait quel que soi sont rôle , Takeshi Kaneshiro et des fois un peu en difficulté dans sont rôle de stratège mais bon ça c'est pas trop ça fautes c'est ses dialogues de réflexion statégique qui son des fois assez ridicule.
Pour finir ce premier volet augure du bon pour la suite, si il se rate pas sur le 2 ème, car il assure un bon spectacle.
Je suis allé voir le film est espérant le retour virtuose de John Woo comme beaucoup l'ont évoqué...
Je me demande encore où est la virtuosité. Pour moi, John Woo essaye de filmer correctement un projet qui le dépasse et qui est trop lourd en matière de production.
Le film n'est pas irregardable loin de là mais bon...
Les statégies censées etre ingénieuses ne sont que l'oeuvre de miss météo joué par Takeshi Kaneshiro qui devine par exemple " le vent changera demain à 2h du matin car j'ai vu un serpent dans les nuages...". On est censé trouver ça balèze???
Le montage essaye de rattrapper difficilement les diffucultés de réaliser un tel film. Dans la scène final, il fait nuit. d'un coup il fait jour, et puis les gentils sont censés avancer sous les flammes qu'on nous montre de temps en temps lors d'inserts se passant de nuit, ou bien en répétant d'autre plans plusieurs fois...
Que Vicky Zhao aille faire l'espion parmis les hommes n'est pas crédible du tout puisque étant une femme elle peut plus facilement etre repérée...
Le coup des bateaux en pailles, heureusement que les flèches n'était pas enflammées...
Et la musique ultra répétitive qui en devient insuportable.
Les combats eux sont filmés de manière tres conventionnel meme si les chorés sont honnettes.
Voilà mon avis à chaud après la sortir de la séance.
John Woo back in town et ça fait plaisir, parce que bon bouffer du Yimou et compagnie ça va bien 5 minutes, et c'est peu dire que ce retour était attendu parce que bon sa carriere US loin d'etre honteuse est a mille lieue de ces films HK, et c'était le seul a pouvoir relever le niveau des WXP depuis le Seven Swords de Hark ( film avec laquelle y comporte vraiment pas mal de point commun ).
En retournant à HK Woo trompe son monde, tout le monde s'attendait a un nouveau polar et non il a s'attaque à l'histoire des 3 royaumes ( tres à la mode en ce moment ), le WXP il a l'a pas pratiqué depuis plus de 20 ans.
Une fois de plus on retrouve tout les gimmick de Woo ( iconisation a mort, ralenti qui tue, theme toujours aussi important de l'honneur et de l'amitié et bien entendu ces fameux plans sur les colombes, ici on a même droit à un plan sequence ).
Au depart j'avais un peu peur d'etre perdu avec tout ces personnages ( qui est qui, qui fait quoi ) en plus les sous titres sont super rapide sur le disc ( dur de s'y faire au debut ) et bein non c'est super limpide a comprendre ( et c'est bien le coté politique du truc est presque zappé, parce que bon ce genre d'intrigue ça devient vite lourd ).
Bon c'est sur que le scenario est assez basique : Cao Cao, premier ministre des Wei veut conquerir tout le territoire et du coup les Shu vont s'allier avec les Wu.
Le film commence direct par une bataille de la mort et une presentation des generaux des Wu et là attention c'est la classe absolu, chacun ayant droit a sa scene qui tue ( mention au plus vieux des 3, super classe et qui se retrouve prisonnier devant Cao ).
La suite du recit met en avant Kaneshiro, qui je dois avouer est carrement convaincant ici, qui va allez chercher de l'aide aupres des Wu, la rencontre Kaneshiro/Tony Leung est super classe ( le duo marche carrement mieux ici que dans le faiblard Confession of Pain ), et là Woo nous offre des scenes magnifique ( un magnifique duel au cithare ), ça fait plaisir de retrouver en tant que second de Leung l'excellent NAKAMURA Shido ( Fearless et Iwo Jima quand même ), le perso campé par Leung en impose vraiment en chef d'armé severe mais juste ( cf la scene du Boeuf ).
La casting est vraiment heteroclite donc : chinois, Hong kongais et japonais, dans le reste du casting on retrouve la belle Vicki ZHAO Wei en princesse guerriere ( qui j'espere aura droit à sa scene de fight dans la suite ), Chang Chen, YONG You ( Election et Triangle ).
Les 2h20 passe vraiment toute seule et le film ne souffre d'aucune longueur, et chaque scene a son importance ( ça promet une belle arnaque pour la version internationale ça, ça va etre dur de couper des scenes ).
Et pis surtout quelle finale !!!!! une bataille de masse qui n'a pas a rougir face au seigneur des anneaux et qui de toute façon est mieux choregraphié ( Corey Yuen oblige quoi ), on a droit à l'explication tactique vraiment passionnante,et y a toujours des idées visuelles intéressantes ( apres les boucliers qui reflètent le soleil pour aveugler les chevaux de la premiere bataille ici on les cordes équipées de gourdins à pique pour casser les remparts de boucliers et surtout une mise en place de la tactique super limpide et qui rend magnifiquement à l'ecran ) et une fois de plus les generaux ont droit à leur scene de combat et là c'est encore plus la classe, ça poutre carrement et ça atteint le niveau des Tsui Hark par moment, la camera virvolte et pis bon voila c'est exactement le genre de scene qui faudrait montrer a tout les handicapés de la camera incapable de filmer un fight sans le surdecoupé, l'alternance des plans aériens, rapproché, utilisation des cables ( même si par moment une fois de plus chez Woo on les voit ) plan large c'est la perfection, même Tony Leung a droit a une scene tres classe, manque plus que Kaneshiro ( dont le role devrait encore prendre plus d'importance dans la suite ) qui ne s'est pas encore battu. Les combats sont violent avec les gerbes de sang made in Woo, par contre c'est pas specialement gore ( pas une seule decapitation ou de membres qui volent )
Des la fin de la bataille la frustation arrive, on sent la fin arrivé et on sait qu'on va devoir patienter 6 mois avant de voir la suite ( et ça putain que c'est frustrant ).
Un film qui marque le retour de John Woo aux affaires et qui montre qu'il n'a rien perdu de son talent ( enfin j'en avais jamais douté ). Le WXP a encore de beau jours devant lui avec des real comme Woo et Hark.
Vivement la suite.
Critique basée sur la version (longue / normale) asiatique:
John Woo n'a jamais donné dans la finesse. C'est un faiseur d'images, qui réussit à susciter de l'émotion non pas par l'étude approfondie de la psychologie de ses personnages ou une mise en situation, qui se passerait de tout commentaire…non, il faut qu'il donne à voir pour pouvoir s'exprimer. De préférence en se servant de ralentis. Ralenti sur l'impact d'une balle pour suggérer la violence d'un affrontement, ralenti sur des larmes pour évoquer la tristesse liée à la perte d'un être cher.
Un procédé, qui a pris curieusement tout son essor dans la période "asiatique" de Woo; sans doute est-ce dû à l'habituelle flegme asiatique: visage fermé et immobile, difficile de saisir l'état réel d'émotivité d'un personnage – et surtout des personnages durs-à-cuire typiques du cinéma de Woo.
Dans le cinéma américain, ces ralentis sont souvent tombés à plat, jusqu'à atteindre un ridicule trop-plein dans l'incroyablement mauvais "Mission Impossible 2"; c'est qu'il n'y a pas davantage besoin de souligner l'émotivité des personnages, qui "expriment" leur état à l'écran.
Après évocation de ce petit préambule, on s'en prend donc à nouveau de plain-pied l'habituelle démonstration de force de Woo – mais avec un plaisir non dissimulé. Et comme libéré d'un poids, qui semblait lui peser aux USA, Woo s'en donne à cœur joie dès les premières images. Sa caméra se fait aérienne, survolant l'immensité des décors mis à disposition du réalisateur (qui bénéficie d'u plus gros budget chinois jamais alloué). Il s'envole et virevolte, puis ne tarde pas à rentrer dans le vif du sujet en mettant en scène une bataille de près d'une 15aine de minutes. Il n'y a pas à dire, il en met plein la vue à tous ces pseudo-faiseurs de gros spectacles, qu'ils s'appellent Zhang Yimou ou Feng Xiaogang. Il ressuscite en quelques plans les péplums américains à l'ancienne et prouve qu'en termes de combats, il sait troquer les revolvers pour des épées sans rien perdre de la superbe et de l'ingéniosité à filmer des affrontements. A filmer la chair meurtrie. A filmer la mort.
Superbe clin d'œil aux fans de sa première heure, dans la réalisation du sauvetage d'un bébé. Une séquence hallucinante, démesurée, mais qu'il fera passer comme une lettre à la poste: on tremble à savoir, si l'héros va s'en sortir vivant sans secouer de trop le petit être étrangement silencieux dans sa bandoulière.
Cette superbe, Woo tentera de l'induire dès qu'il pourra – jusqu'à l'excès d'ailleurs, par un trop-plein de combats, qui finissent par lasser et des scènes totalement inutiles, comme la chasse au tigre.
En revanche, cette démonstration de force, ben, elle est impossible à appliquer dans les parties plus "intimistes"…et il en faudra, car "Red Cliff" est avant tout une histoire de stratèges et de stratégies à penser. Une savoureuse partie d'échecs, où il faut intensément réfléchir à placer ses pions sous risque de se faire bouffer son fou, sa tour ou sa dame…surtout que l'adversaire détient encore toutes les pièces maîtresses en main et sait comment les placer.
Dans ces moments plus calmes, Woo ne sait pas quoi faire pour illustrer les propos. Il s'attarde sur des éléments du décor, il exploite la superbe des costumes; mais il n'a aucune idée à comment diriger ses acteurs pour leur indiquer quels émotions rendre. Alors, il trépigne sur place, laisse les acteurs ramer (Tony Leung n'est effectivement pas très à l'aise), tente de leur donner chair et humanité en imaginant des scènes aussi ridicules, que le joueur de flûte ou l'inutile scène d'accouchement d'un poulain…avant de s'évader à dos d'une colombe, libéré pour retrouver les grands espaces et la mise en place d'une future bataille, qu'il saura à nouveau emballer avec son indéniable savoir-faire.
Difficile de juger d'une œuvre complète en n'ayant vu que la première partie; mais aucun montage ne saura remédier à cette "lacune" du réalisateur, qui a depuis longtemps dépassé "l'état de grâce", qui le caractérisait à ses débuts fougueux dans le milieu du polar. A l'âge d'or du cinéma HK. Entouré de ses potes, qui étaient habité par une même fougue.
Quoiqu'il en soit, qu'est-ce que c'est bon de retrouver un Woo libéré après toutes ses années…et rien que pour ça, je prendrai encore plusieurs fois place au dos de sa colombe pour me laisser emporter sur les immenses champs de bataille, ultime terrain de jeu d'un grand réalisateur.