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Ashura, la reine des démons

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les avis de Cinemasie

3 critiques: 2/5

vos avis

5 critiques: 3.25/5

visiteurnote
Kendoka 4.25
Bastian Meiresonne 4
Samehada 3.75
antigone 2.75
Anel-kun 1.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Fantastique japonais (réellement fantastique !)

Mélange réussi de fantastique et de médiéval japonais, ce film frappe avant tout par sa beauté plastique. Beauté des images, des décors, des costumes, des acteurs et des actrices : tout y est. Si le décor est japonais, le film s'inspire des histoires de fantômes chinois et possède la même énergie et le même charme (voir les effets spéciaux à la Zu) : on ne s'ennuie pas une seconde, les acteurs s'entendent bien, les méchants et les héros sont très sympas et certains seconds rôles (le patron du théâtre kabuki) sont délicieux. Une réussite !!

25 septembre 2006
par Kendoka


Demon Lover

Drôle de petit grand film, qui recèle de bien de qualités sous une première apparence un peu… ridicule… "Ashura" s'inspire des classiques pièces du théâtre kabuki en général; le rôle principal est d'ailleurs tenu par le fils d'un populaire interprète de cet art, ICHIKAWA. Le fil conducteur de l'intrigue rappelle bien des tragédies d'amours contrits en s'attachant à l'impossible histoire d'amour entre un démon et un humain, chasseur de goules à ses heures perdues, ce qui n'est pas pour arranger leurs petites batifoles. Côté mise en scène, TAKITA semble avoir disposé d'un budget conséquent pour mettre le paquet – et il s'en donne à cœur joie dans une multitude de différents décors surchargés en détails minutieux. Renforcés par des CGI en-veux-tu-en-voilà à chaque coin de plan, costumes et nombre de figurants complètent la perfection… un tantinet trop proprette pour être totalement convaincante. Bien loin également la survoltée mise en scène, qui – dès les premières images – tente de charmer le public adolescent accro de jeux vidéo et de sensations fortes, comme semblent le penser les producteurs en ayant passé commande du film. Des chasseurs de démons se donnent donc à cœur joie dans un massacre que n'aurait pas renié le bon vieux "Blade", surtout que les viles bébêtes de l'enfer éclatent en de joyeux geysers verts-fluos, arrosant copieusement les protagonistes principaux. Fortement inspiré de l'univers des jeux vidéo, mise en scène et les nombreux effets spéciaux sont tout entiers dévoués à ce qu'en attend le public. Et pourtant, le curieux mix musical entre anciens airs de la musique traditionnelle japonaise et des beats électroniques aurait dû préparer au prochain revirement du réalisateur. L'histoire n'est plus très long à la rigolade, comme en témoigne un très joli revirement scénaristique lors d'une rencontre inopinée, qui aura pour conséquence l'abandon de son métier d'un des personnages et un flash forward de cinq ans. Et un premier changement de mise en scène. En vieux routier du métier, TAKITA profite de son expérience pour détourner le genre et d'oser une audacieuse remise à jour de l'ancien théâtre kabuki. Non seulement donne-t-il le rôle principal à un authentique acteur de cet art ancestral, mais il fait également intervenir le personnage de Tsuruya Namboku IV, inspiré d'un dramaturge de théâtre ayant réellement existé. Ce dernier suivra toute l'histoire pour la retranscrire en … pièce kabuki, pardi! L'intérieur – et la scène même – d'un théâtre deviendront même le principal lieu de l'action et à TAKITA de brouiller quelque peu les repères entre fiction et réalité (du film). Les personnages se comportent pas mal comme les codes de cet art l'exigeaient, le scénario en exploite les principales ficelles et au fur et à mesure de l'intrigue, les décors deviendront de plus en plus théâtraux. Malheureusement, TAKITA reste loin du génie d'un ICHIKAWA sur "Vengeance d'un acteur", aussi bien dans sa mise en scène (parfois franchement mal assurée), que dans son audace à expérimenter avec les genres. Comme si rappelé à l'ordre ou de peur de décevoir ses commanditaires, il revient constamment à vouloir amuser son principal public d'adolescents. Mise en scène se transforme alors en pénible copier/coller de nombreux jeux vidéos, les interprètes principaux débitent des banalités ou mauvaises blagues et le réel intérêt du film retombent vite. Il n'empêche, que derrière les apparences, l'envie d'inventer et d'innover est bien palpable. A d'autres moments, le trop-plein de spectacle rappelle furieusement le cinéma kitsch des années '80s – "La Légende des 8 samouraïs" en tête. Clou du spectacle : la chanson du générique de fin, qui n'est autre que "My Funny Valentine" par Sting. Un amour personnel immodéré pour cette chanson ou une décision commerciale imposée par les producteurs? En tout cas, la chanson est totalement hors de propos par rapport à ce qui a précédé. Curieux mélange, qui mérite franchement un lecture à plusieurs niveaux et – au moins – deux visions pour pleinement apprécier le spectacle. Tiraillé entre le très bon et le très mauvais – à chacun de s'en faire sa propre opinion.

05 septembre 2006
par Bastian Meiresonne


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