Question Zen
A l'instar d'un Mandala qui lui donna un début d'exposition en Occident, Viens, viens plus haut fait partie des Im Kwon-Taek traitant du bouddhisme. Très apprécié par une critique locale ayant souvent tendance à considérer la décennie 80 comme l'âge d'or du cinéaste, le film offre une vision du bouddhisme bien plus passionnante que la carte postale festivalière d'un Printemps, été, automne, hiver et printemps. Il questionne le bouddhisme et affectionne l'ambiguité plutôt que de chercher absolument à asséner un message. Mais de notre côté on a plutôt tendance à lui préférer l'approche cinématographiquement plus iconoclaste d'un Pourquoi Bodhi Dharma est-il parti vers l'orient? datant à peu près de la même époque.
Le grand sujet de Viens, viens plus haut, c'est la confrontation du bouddhisme à la modernité, du monde religieux reclus et du monde extérieur. Autour de ce sujet, le scénario développe des thèmes aussi passionnants que la vocation religieuse, l'idée de sauver un individu dans ce qu'elle peut impliquer de plus extrême, le désir de quitter la vie monacale, la place du Bouddhisme dans la Corée contemporaine. Mais le film souffre de longueurs et n'est pas assez souvent touché par la grâce.
Du coup, même si le film est emballé dans le style faussement académique du cinéaste, cette vision du Bouddhisme à travers des regards de femmes n'a pas la force des meilleurs films du cinéaste. Mais il offre un beau complèment à Pourquoi Bodhi Dharma est-il parti vers l'orient? pour qui s'intérèsse au sujet.