Bonne ambiance
On reconnait bien là le réaisateur de The Eye qui tourne un thriller assez tendu, bon sur l'ambiance et ne relevant pas de clichés particuliers. Certes, certains effets de suspense sont assez grossiers, mais en général, ca fonctionne plutôt sur l'intrigue et l'avancement de l'histoire, coupant net pour repartir bien plus violent sur la suite. Coté snuff, même si ca n'a pas la poigne déroutante de 8 mm, c'est quand même assez bouleversant et réalistiquement bien foutu. Bonne interprétation également des deux actrices et la chute n'est vraiment pas téléphonée, ce qui permet de garder bien le suspense jusqu'au bout. Bon film en général, donc.
Too-Normal Movie
Avec Abnormal Beauty, il est évident qu'Oxyde Pang se trouve en terrain familier. Tout comme dans ses autres réalisations, les sens ont leur importance, avec ici la vue, puisque le personnage principal est photographe. On se rapproche un peu de The Eye, la touche fantastique en moins, surtout que la structure du récit montre la même construction et surtout la même faiblesse. Car si le film se montre techniquement fort convainquant et dramatiquement plaisant durant une heure, il vire ensuite un peu de bord pour son dernier tiers. Envie de surprendre? Manque d'inspiration? La seconde solution semble hélas plus plausible.
Il y a pourtant de nombreuses raisons de se réjouir avec ce thriller. Techniquement, le film est évidemment très soigné, avec une réalisation très recherchée, jouant beaucoup sur la mise au point comme souvent avec les frères Pang, parfois un peu clipeuse, mais parfois également bluffante (voir la scène où Jin se balance dans le vide). L'interprétation est correcte, car si on avait tout à craindre des 2R, les deux jeunes débutantes s'en tirent fort honorablement. Ce qui n'est pas le cas des seconds rôles pas assez développés et surtout sans intérêt dramatique. On pense tout particulièrement au poulain d'Universe, Anson Leung, qui hérite d'un rôle encore plus inutile que celui du psy dans The Eye. A ce niveau, il reste encore un peu de travail aux frères Pang. Surtout que l'idée de base permet au film de tenir debout pendant une heure, puis il faut hélas relancer la machine. Comme dans The Eye justement, où le final "film catastrophe" venait un peu comme un cheveu sur la soupe. C'est la même chose ici, et le défaut principal qu'on reprochera au film.
D'autant plus que la première heure réussissait à mixer à la fois la forme avec un minimum de fond, sans jouer un seul instant la carte des compromis commerciaux. On en venait alors à espérer une réflexion sur les traumatismes déguisée en thriller hi-tech Categorie III avec des chanteuses de pop dans de vrais rôles. Mais le manque de développement des personnages secondaires et de l'intrigue en général mène à une heure de film, pas plus. La dernière demi-heure consiste en un thriller beaucoup trop conventionnel (on devine qui est l'invité mystère sans aucune difficulté), qui clôt le film de manière tout à fait convenable certe, mais peu cohérente avec les thèmes abordés dans la première heure.
Abnormal Beauty n'est donc pas un thriller horrifique mémorable, mais on peut tout de même apprécier le virage pris par Universe. Après des Death Curse et autres films d'exploitation des Twins peu recommandables, la maison de production Hong Kongaise a décidé d'opérer un virage en 2004 grâce à One Nite in Mongkok, virage que Abnormal Beauty confirme. Les compromis commerciaux restent minimes ici, les popstars 2R ont de vrais rôles qu'elles s'appliquent à jouer, le film est un category III, sans touche d'humour déplacée, très sérieux et noir dans son développement. Il manque tout simplement un peu d'idée et de matière pour en faire un thriller de choix. Un défaut de jeunesse probablement, que les frères Pang corrigeront un jour, espérons-le.
Deux bonnes raisons de le voir
Face à l'echec de son frère avec
Leave me Alone, Oxide allait-il confirmer qu'il était des deux Pang celui qui était à la base de leur réussite? Vu sous cet angle, Ab-Normal Beauty permet sans aucun doute de répondre oui. Oui car la maîtrise technique et l'enchaînement narratif des scènes est bien là même s'il a parfois tendance à vouloir faire un peu trop mode. Cela suffit-il à faire d'Ab-Normal Beauty un grand film? Non, essentiellement à cause d'un scénario qui malgré sa volonté trop affichée de surprendre, manque de profondeur. Reste qu'à coté de la satisfaction esthétique, ce film est indispensable pour une chose: l'interprétation des 2R. Je n'ai en mémoire aucun exemple d'une progression dans le jeu aussi rapide. Certes ce n'était pas leurs apparitions dans
Anna in Kung Fu Land ou
Love is a Many Stupid Things qui permettaient de juger de leur talent. Mais trop habitué à voir des pop stars propulsées en haut de l'affiche dès leurs premiers succès musicaux avec en conséquence des prestations longtemps médiocres, la surprise est ici de taille de retrouver ces demoiselles avec une sobriété de jeu et une présence à l'écran que même le plus optimiste (comme moi) ne pouvait imaginer. Si donc les futurs films d'Oxide Pang resteront à suivre avec intérêt, c'est avec impatience que j'attendrai la future prestation de ce duo de charme et de choc.
'Snuff said !
Oxyde s'en va une nouvelle fois sur des chemins solo (après ses "Who's running" et autres "One Take Only", contrairement à ce que laisse entendre Jean-Pierre Dionnet sur son commentaire - cette fois - peu avisé) pour réaliser ce curieux véhicule aux stars "2R" - car retrouver les deux soeurs WONG dans une CAT. III a de quoi décontenancer leurs plus endurcies de fans...
Cette classification n'est pas volée, tant le film dérape dans une atmosphère poisseuse et glauque à souhait dans son dernier tiers. Visions cauchemardesques rehaussées par le méticuleux travail d'Oxide, qui use de ses techniques apprises sur le tournage de clips vidéo en numérisant entièrement son film et en re-colorisant les images. Il en atténue certaines teintes pour plonger certaines parties dans une déprimante grisaille et fait ressortir d'autres couleurs plus symboliques (rouge sang...).
Ces trouvailles visuelles confirment une nouvelle fois sa réputation d'esthète - ses films ressemblent de plus en plus à des articles couchés sur du papier glacé, mais ses scénarios manquent toujours autant d'âme.
"Abnormal Beauty" ne déroge pas à la règle. Après vingt premières minutes vraiment convaincantes, le film s'enlise dans un pépère rythme de croisière à l'apparition de la jeune (piètre) star Anson. L'intrigue tourne en rond et se rabat sur un douloureux flash-back, gimmick utilisé dans nombre des longs métrages des frères et sans aucun suspense pour le spectateur. Seul le dernier tiers relève quelque peu le niveau en mettant en scène un macabre final haut en couleurs, mais exagérément cabotin et hors de propos. Le début du film avait réussi à mettre mal à l'aise, parce qu'il tentait de traduire un mal-être adolescent récurrent dans la vraie vie - tout comme la morbide fascination pour la mort. La fin s'apparente à une sorte de slasher, une pauvre récusée des films d'horreurs américains des années '70/'80's, malheureusement hors du propos avec ce qui précédait. Un manque d'originalité flagrant, une autre production HK rapidement emballée, alors qu'il y avait matière de réaliser un authentique thriller psychologique de la plus belle forme.
Surtout que le jeu des actrices est réellement convaincant - notamment Race Wong, qui tient là son plus beau rôle à ce jour.
PS.: A noter l'"amusant" caméo d'Ekin Cheng en tant qu'accidenté de route au cours du film - rôle qu'il tenait parallèlement au tournage d'Oxide dans le film tourné en solo par Danny PANG, "Leave Me Alone"...
bien emballé
Abnormal Beauty m'a séduit par ses qualités formelles; connaissant le réal le contraire aurait été surprenant. ici la maîtrise graphique est impressionnante, une fois de plus, avec une cohérence et une photo très travaillée. quelques scènes dégagent une ambiance morbide bienvenue, surtout après la vague Ring, the EYE....ici c'est un peu plus gore que d'habitude, mais ça ne suffit pas, car ça tourne un peu dans le vide malheureusement. bref le film est bien fait, très soigné, mais il ne fait pas plus flipper qu'un Dark water ou autre, dommage, il manque de la tension pour être plus percutant.
Ab-normal Beauty:
Après un The Eye 2 quelque peu décevant, les frères Pang (ou tout au moins Oxide) remet le couvert dans Ab-normal Beauty. Le film a exactement les mêmes que les oeuvres précédentes de leurs auteurs.
D'un côté, la direction artistique est très réussie: le montage, les effets de caméra et surtout les éclairages sont visuellement très intéressants. Malgré tout, le style très MTV pourra déplaire à cetains.
Là où le bât blesse, c'est que le scénario ne passionne pas véritablement et que le film, qui est censé faire peur, n'est pas du tout effrayant. Néanmoins, contrairement à The Eye, le film ne traite pas de fantômes mais de l'entrée dans la folie d'une jeune fille passionnée par la mort.
Les détracteurs des 2 frangins vont pouvoir s'en donner à coeur joie puisque ces derniers recyclent encore certaines idées et certains films (notamment Videodrome et Massacre à la tronçonneuse 2004) sans y ajouter une once d'originalité.
Une bonne surprise cependant: les 2R s'en sortent très bien, probablement bien mieux que si les Twins avaient interprété leur rôle.
On est donc encore dans le cadre d'un film sans génie mais correctement emballé par des auteurs qui connaissent bien les ficelles du genre. Intéressant mais sans génie aucun.
Ab-Normal Beauty
Le tout dernier film Pang Brothers met en scène les pop-stars du moment à Hk, c'est à dire les 2R, ce qui peut déja faire peur pour un film d'horreur (haha).
Mais grande fut ma surprise quand je vis Rosanne et Race Wong si à l'aise et si juste dans leur jeu (surtout Race, dans le rôle principal). Anson Leung reste très mauvais, ça on le savait déja, mais on le voit assez peu.
Les Pang Brothers restent quant à eux fidèles à eux mêmes, assurant plus sur la forme (sublime) que sur la forme (errm), avec un bien meilleur support par rapport à The Eye 2 (et certes plus original).
A voir pour la prestation de Race, et pour un bon petit film d'horreur (quoique "horreur" soit un peu usurpé), bien loin des standards du genre.
Sur le papier l'idée n'est pas mauvaise, d'autant que l'actrice principale est plutôt bonne. Le film se traine un peu pour finir en banal torture-porn très soft en plus.
Sans plus pour ma part.
Bel écrin vide
Nouvelle production des frères PANG, là c’est Oxide qui s’y colle à la réalisation.
AB-NORMAL BEAUTY étale dés les premières minutes ses qualités formelles, la maîtrise technique haut de gamme allant de pair avec des choix esthétiques bien marqués : une photographie ultra soignée avec des images aux couleurs saturées, des cadrages parfois virtuoses, une musique qui tombe toujours au bon moment, bref l’impression permanente d’être face à un beau film.
Le hic, c’est que cette pensée ne quitte jamais l’esprit et finit par occulter tout le reste, vu que si l’écrin est superbe, il est aussi terriblement vide.
Car voilà une intrigue qui s’étire pendant plus d’une heure autour d’une jeune névrosée marquée par un traumatisme infantile influençant son comportement morbide actuel marqué par une sexualité ambiguë. Le rythme est d’une lenteur accablante, générant un ennui de plus en plus profond, multipliant les effets d’annonce et les pseudo mystères sans vraiment rien concrétiser, jusqu’à une cassure totale dans le déroulement, le film changeant alors de registre dans une dernière partie beaucoup plus resserrée et forte, créant un sentiment de malaise puissant, avant une conclusion aussi improbable que peu crédible.
AB-NORMAL BAUTY oscille entre plusieurs genres, et c’est là ou le film perd toute homogénéité. D’une trame vaguement fantastico-psychologique, il part vers le thriller malsain incluant des séquences de snuffmovie, mais sans jamais pouvoir relier tout cela de façon cohérente. En fait, c’est aux fameux Giallio italiens des années 60 et 70 (les premiers Dario ARGENTO ou les polars de Mario BAVA) qu’il fait le plus référence : mélange de baroque sanglant et d’érotisme noir, d’outrance scénaristique et de plages intimistes ou rien ne se passe, Oxide PANG y ajoutant un enrobage clippesque plus conforme aux tendances actuelles.
En choisissant les starlettes Race et Rosanne WONG pour interprètes, PANG accentue encore le plaisir visuel du spectateur, les filmant avec une caméra amoureuse avant de casser leur image de jolie poupée au cours des derniers moments du film pour les faire entrer dans une sexualité bien plus trouble et violente. Les deux filles s’en tirent plutôt bien, même si elles manquent un peu de présence et d’expression.
La grande capacité des frères PANG à produire des œuvres visuellement riches est désormais reconnue, mais avec AB-NORMAL BEAUTY le fond est un peu oublié en route, donnant au final ce long-métrage pas complètement raté, mais trop artificiel et prévisible pour vraiment convaincre.Attendons de voir si la suite de leur filmographie inverse la tendance.