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Desert Moon

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 0.62/5

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17 critiques: 2.87/5



Ghost Dog 1.5 Est-ce bien toi Shinji?
Marc G. 0 Encéphalogramme plat
Ordell Robbie 0 Extension du Domaine de la Pose Auteurisante
Yann K 1 J'ai tenu une heure...
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Est-ce bien toi Shinji?

Comment, en l’espace de quelques mois, un réalisateur aussi brillant que celui de Eureka peut-il signer un long métrage aussi mou, moraliste et convenu que Desert Moon? Ah, triste, triste dimanche après-midi lillois, oh mes frères, où après le non-sensique H Story je dus me taper 2 heures interminables de ce pamphlet anti-capitaliste grossier prônant les vertus de la famille, avec un flingue sur la tempe s’il vous plait !

C’est simple, on ne croit pas une seule seconde à l’intrigue de Desert Moon, faute à des acteurs vraiment pas convaincants et à un scénario qui ne tient pas la route. Ce personnage de prostitué pour femmes qui se découvre une mission, celle de réconcilier un PDG de start-up avec sa femme (après l’avoir baisée), et qui aime rire en voyant brûler le carton qui lui sert de refuge ? Ridicule. Le PDG qui l’implore de le tuer pour ne pas vivre à la campagne avec sa famille, puis qui change radicalement d’avis dans la minute qui suit ? Stupide et grossier. Le meurtre du père d’un des copains du prostitué ? Lamentable et vide de sens.

On l’attendait au tournant, Aoyama a bel et bien défoncé la glissière de sécurité pour plonger dans le ravin. Son thème sur la famille et la non-communication entre ses membres méritait beaucoup mieux. Conclusion : revoyez Eurêka !



21 octobre 2001
par Ghost Dog




Extension du Domaine de la Pose Auteurisante

Alors qu'avec EurekaAoyama évitait le plus souvent de gâcher son talent, il offre avec Desert Moon un film suramplifiant ses limites en tant que cinéaste. Aoyama ne se contente pas ici de réaliser les scènes de bureau comme n'importe quel téléfilm et d'offrir une direction d'acteurs proche du zéro. Il ne fait pas que se regarder filmer à chaque fois qu'il tente un mouvement de caméra sortant un peu de l'ordinaire. Il ne ne tente pas non plus seulement de faire du sous-Nakata. Non, en bon lecteur du manuel du parfait "auteur", Aoyama Shinji a AUSSI quelque chose à dire. Certes, le cinéma japonais contemporain faisait déjà dans la prétention avec un Kurosawa Kiyoshi qu'une certaine critique proclama trop rapidement nouveau Kitano. Sauf qu'Aoyama réussit ici l'exploit de le battre à plate couture avec des dialogues et un commentaire social légers comme une enclume. On y apprend entre autres que:

- La réussite sociale n'est pas la vraie vie.

- Si un patron licencie c'est à cause de ses actionnaires.

- La microinformatique a été inventée pour asservir les masses laborieuses.

- La famille c'est plus important que la culture d'entreprise de la réussite à tout prix apprise dans les pays anglo-saxons

- La réussite sociale est un mirage.

- Prostitution et capitalisme c'est pareil (Ou Godard version light mal digérée).

- On est mieux avec les poules.

Sauf que la satire de la culture d'entreprise a été faite avec beaucoup plus de subtilité par Michel Houellebecq dans son roman Extension du Domaine de la Lutte et que la question du noyau familial a été mieux traitée par... Aoyama Shinji dans Eureka. Un monument poseur.



10 juin 2003
par Ordell Robbie




J'ai tenu une heure...

La présentation du film à Cannes a remis les pendules à l'heure et fait retomber le gros buzz autour de Aoyama Shinji. Quelques personnes criaient encore au génie, mais déjà beaucoup moins que pour Eureka, alors qu'à l'inverse, la majorité s'était ennuyé sévère.

Personnellement, j'ai tenu une heure. Je dis "tenu" car j'ai trouvé le film mal joué, truffé de clichés, de tics pseudo auteur dans l'utilisation de la musique et d'une mollesse terrifiante, aux limites de la daube intégrale. A la je-ne-sais-plus-combien-tième apparition des grands parents de la jeune femme, en "flash visuel" avec le gros son de film d'horreur qui les accompagne, il n'est pas interdit de rigoler en se demandant si, finalement, Aoyama ne pourrait pas devenir un bon réalisateur de nanars. Le film est aussi bavard et sans intérêt visuellement que Eureka était silencieux et beau, aussi cliché dans son propos ("le capitalisme c'est pas bien, la famille c'est mieux") que le précédent était audacieux.

Il parait que ça s'améliore dans sa deuxième partie. Fort bien, mais s'il faut supporter la première pour en arriver là, non merci!



16 octobre 2001
par Yann K


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