Un premier faux-pas pour Park-Ki-Hyung
Attention quelques spoilers !
Présenté au Festival du Film Fantastique de Gérardmer, Acacia présente de nombreuses affinités avec le lauréat du Grand Prix 2003 de ce même évènement, un certain Dark Water.
Outre qu’il fait partie du tsunami horrifique venu d’Asie pour déferler sur les festivals occidentaux après le succès de Ring, sa structure et ses thèmes sont étrangement similaires à ceux du film de Nakata Hideo.
Dans les deux cas, tout part d’une faute (presque un péché originel) commis inconsciemment par une mère. Un mauvais choix duquel procède une soudaine dramatisation du quotidien cristallisée à travers un objet anodin (ici l’acacia, là l’eau courante) et qui contamine finalement les personnages à propos desquels on ne saurait dire avec certitude s’ils sont à l’origine ou au contraire les victimes du chaos qui gangrène l’univers environnant. Les deux œuvres jouent énormément avec la notion de fantasme chez les personnages des parents et amènent à douter sérieusement de la réalité des manifestations surnaturelles auxquelles on assiste (surtout dans Acacia qui finalement n’est pas un film fantastique au sens strict du terme).
Malheureusement, là où Nakata se montrait stupéfiant de subtilité et de maîtrise des mécanismes cinématographiques de la peur, Park Ki-Hyung déçoit franchement en n’usant que de très grosses ficelles et au final, à aucun moment son film n’est réellement effrayant. De plus, force est de constater qu’il échoue tout à fait dans sa tentative de faire aller la tension crescendo tout au long du film. Au contraire, il tente d’impliquer le spectateur mais ne lui livre pas la moindre question ou possibilité d’interprétation avant l’ultime scène. On doit donc se résoudre à assister à la long cheminement vers la vérité qui n’en est pas réellement un puisque la plupart des personnages détiennent déjà toutes les tenants et aboutissants de l’histoire qui devrait nous occuper. Que reste-t-il alors à se mettre sous la dent en attendant la révélation finale ? Pas grand-chose, tout au plus une réalisation élégante et le personnage intrigant de l’enfant que le scénariste a le mauvais goût d’escamoter au milieu du film.
Et quand arrive enfin le climax (facile puisque la tension dramatique était quasi nulle jusque là) difficile de réprimer sa déception puisque la divulgation tant attendue des clef de l’ « intrigue » n’apporte en fait strictement rien et que soudain, horreur, le filmage se fait inexplicablement pompier, la musique sirupeuse à souhait, la photo clippeuse… Bref le final, c'est-à-dire la seule scène qui aurait dû receler un quelconque intérêt, est proprement irregardable. N’est pas Nakata qui veut…
Pas terrible.
Disons que ca n'a pas de réelle originalité. On se doute assez de ce qui va arriver à quelques choses près ; je dis "à quelques choses près" parce que le film m'a quand même un peu surpris vers la fin ; faut dire que c'était tellement telephoné que ca pouvait être ca. Enfin je me suis particulierement ennuyé, le film est long et l'ambiance n'est pas là ; ça reste plat.
Dommage !
14 octobre 2004
par
Elise
Coup d'épée dans l'eau
Avec Acacia, Park Ki Hyung offre un film fantastique ne se distinguant en rien du tout-venant de la production coréenne. Le film reprend en effet les moteurs narratifs de Dark Water. L'acacia remplace ici l'eau comme élément naturel révélateur des tourments des personnages. Et comme Nakata Park Ki Hyung utilise l'état mental des personnages principaux afin de jouer sur la frontière réel/fantastique. Du coup, le film devient très vite extrêment prévisible et ses passages intimistes aussi passionnants à suivre qu’un mauvais film d’auteur français. Le coup de théâtre final n'arrive en outre pas à apporter un peu de surprise vu que le scénario s’y emmêle alors les pinceaux. Mais le plus décevant, c'est que le traitement formel n'arrive même pas à rattraper les limites scénaristiques du film. Les choix formels de Park Ki Hyung se limitent en effet à une compilation de recettes usées du cinéma fantastique même pas déclinées de façon efficace. On a ainsi droit à la musique hitchcockienne de base censée stresser le spectateur et à un travail sur le son à la Nakata en nul formant des ficelles horrifiques ultragrosses. Qui plus est, l’alliance ralenti-musique pompière tue complètement la force dramatique des scènes dans lesquelles ils sont employés. Pour le reste, la photographie est horrible et la mise en scène oscille entre platitude et fausse audace. Les flashs tandis que le regard de la caméra se substitue à celui de l'appareil photo sont ainsi un bel exemple des coups d'épée dans l'eau esthétiques qu'offre le film. On est triste de voir une Shim Hye Jin si inspirée dans Green Fish s’être compromise dans une telle galère. Acacia n'est même pas du gâchis de talent, juste un film fantastique post-Nakata de plus.
Ça faisait un bail que je m'étais pas fait quelques frissons dans mon canapé !
En fait, malgré de très nombreuses lenteurs, Acacia m'a paru finalement assez bon dans son genre. Je pense que ce succès vient essentiellement de la performance grandiose du petit garçon et de la fillette. Leurs regards sont vraiment terrifiants, j'aimerais pas être leur parents lol !
La mise en scène est bien faite aussi, les décors et le reste font du film une réussite, même si bien sûr on est très loin d'un chef-d'oeuvre. Mais bon, l'essentiel du film "angoissant" est là, à notre plus grand bonheur, et on passe un très bon moment (ou mauvais pour les cardiaques Clin d'oeil ) devant Acacia, soyez-en sûr :)
Ouaip..
Le film est pas mal dans l'ensemble, mon petit coup de cœur dans ce film a été le montage et la réalisation des 15 dernières minutes (sauf la musique qui aurai fait fureur dans un film de Cow-boy). Sinon pour le reste, je ne peux vraiment pas dire qu'il m'a fait très peur. La tension du film est surtout concentrée dans l'atmosphère angoissante qu'il dégage, quand c'est maîtrisé à la perfection c'est excellent mais dans le cas contraire...
Alors mis à part quelques sons secs bien placés, Acacia ne provoque pas de grands sursauts.
Pour moi, Acacia narre un beau drame bien ficelé mais une épouvante mal exploitée.