Rémède aux maux d'amour
Des fois, je me pose franchement des sérieuses questions quant à préférer des drames asiatiques pourtant franchement inspirés des productions françaises, que je m'obstine souvent à refuser de regarder. Sans doute est-ce par pur élitisme ou en réaction contestatrice puérile envers ma femme, plus friand du cinéma français que de l'asiatique que je tente obstinément à lui faire aimer.
Me voilà donc à me hâter à la séance diffusant "Solace" malgré son pitch résolument tourné vers le mélodrame…et dont les premières minutes renvoient irrévocablement vers le cinéma français – notamment avec une sous-intrigue d'adultère (un "must" dans tout film français contemporain…Heureusement, mon objectivité reprend bientôt le dessus et je me remets à raisonner à la troisième personne.
Soit un drame romantique, comme en pullule par dizaines dans le cinéma coréen contemporain, où deux personnes d'un âge mature vivent en amour apparemment impossible.
A mise en scène épouse un style quasi documentariste, le scénario est fait des petits riens qui jalonnent le quotidien et l'entier film repose entièrement sur les épaules des comédies talentueux; sauf que pour délivrer une performance mémorable, il leur faut matière à interpréter ou du moins à pouvoir accorder leur carcasse à des mises en situation dignes d'intérêt
Le réalisateur et scénariste Byeon Seun-wook omet malheureusement autant à tailler ses personnages, qu'à les intégrer dans une intrigue digne d'intérêt. Soit des stéréotypes mis face à des vides scénaristiques avant qu'un trop-plein de clichés ne s'abatte sur eux. Il pleut alors des révélations gratuitement cachées de ses spectateurs auparavant ou alors des soudains drames très peu réalistes (tel la mort de deux personnages coup sur coup pour faire pleurer dans les chaumières). Des personnes comme Lee Yoon-ki ("This charming girl") ou même Oh Seok-Gun ("Love is a crazy thing") y sont arrivés dans une certaine mesure. Byeon rate son coup dans les grandes largeurs. Et fait même du personnage du frère handicapé (formidable interpration de son comédien) un autre cliché uniquement présent pour renforcer la dramaturgie du récit – sans être développé en tant qu'individu à part.
Un film destiné à un public adulte, qui manque singulièrement de maturité!