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20th Century Boys

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 1.75/5

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13 critiques: 2.52/5



Ghost Dog 1.25 Un produit de consommation médiocre et puéril
drélium 1
Aurélien 1.5 Ne convainc pas, la faute à une mise en scène cheap et un rythme mal géré
Xavier Chanoine 2.75 Aventure bien écrite mais parfois précipitée et cheap...
Astec 2.25 Transposition
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Aventure bien écrite mais parfois précipitée et cheap...

20th Century Boys est l'exemple parfait du film inégal. Étonnante aventure que celle vécue par Kenji et sa bande ou l’art du cinéaste d’amener le spectateur à croire à une histoire improbable au possible par le biais d’une narration emprunte d’une aura « réaliste » : des mecs comme vous et moi, un contexte banal où le héros bosse dans une supérette avec sa mère hystérique et une collègue à la diction maladroite, le gosse de sa sœur à sa charge, une enfance tout ce qu’il y a de plus normal, un paysage tout sauf lunaire. Difficile de voir très clair dans cette entreprise qui se calque sur le manga best-seller de Urasawa lorsque l'on a pas lu une seule page, mais force est de constater que le cinéaste s'efforce à fluidifier la narration à travers de nombreux flash-back dans une optique de clarté évidente, donnant une certaine importance à l'ensemble des personnages même si Kenji reste le plus important : brassant les époques sur plus de trente ans (si l'on oublie l'introduction se déroulant en 2015 dans une prison glauque), le spectateur est invité à suivre une bande de potes d'une dizaine d'années dans leurs aventures quotidiennes faites d'écritures un peu folles où il est question de fin du monde à l'aube du 21ème siècle et de réunions en tout genre dans un repère dans les hautes herbes. Puis de les retrouver 30 ans plus tard et se rendre compte que leurs histoires prennent forme. Premièrement cet emblème créé de leur main retrouvé sur le coin d’un mur qui est à présent la marque d’un grand gourou masqué illuminé défenseur de la bonne parole auprès de centaines –des milliers ?- de fanatiques ralliés à sa cause, et deuxièmement, un peu plus tard, l’arrivée d’une immense machine venue terroriser la ville avec son gaz mortel. Des faits qui coïncident étrangement avec les récits des gamins devenus à présent des adultes plutôt bien insérés dans la vie active : rassemblements autour de quelques bonnes tables, costume de rigueur, retrouvailles toujours sympathiques pour les fans de « films sur l’amitié », chemin balisé à la Ca de Stephen King donc potentiellement génial. L’une bosse dans la brigade des stups, l’autre trade en Allemagne. C’est toujours sympathique de recroiser des « vieilles branches » après des années d’absence. Mais le sympathique a des limites et ce ne sont pas ces quelques moments misant excessivement sur « l’humour à la japonaise », à savoir un festival de gueules et de dégaines pas possibles issues du manga (dont un caméo de Takenaka Naoto tirant une tronche pas possible le temps de se faire poignarder par un fidèle d’Ami) comme pour palier à un manque de matière, de substance, tant 20th Century Boys ressemble à une attraction lancée à 2000 à l’heure et qui ne sait pas très bien où elle va sur plus de 2h20.

Appréciant en général les long-métrages compte-à-rebours, 20th Century Boys joue dans cette cours sans pour autant faire preuve d’une véritable tension sur toute la ligne, bien au contraire même il pourrait être appréhendé comme un film « cool ». C’est d’autant plus dommage que le potentiel catastrophe est plutôt bien traité, avec des scènes de panique intéressantes dont l’arrivée en masse des fidèles d’Ami dans la superette de Kenji pour lui voler son gosse, scène qui n’aurait presque rien à envier au Zombie de Romero dans sa partie « envahissement » et « impuissance face au nombre », hélas traitée là aussi avec un ton trop léger. Idem pour la séquence en plein concert de Visual Rock sectaire où la panique et l’isolement face à une bande de dévoués se transforme en séquence de slam « cool ». Qui plus est l’apparition du gourou sur scène est cheap. On retrouve ce côté « cheap » dans une mise en scène manquant clairement de moyens et qui surligne à peu près tout. Certains passages en vue subjective durant tel ou tel dialogue apportent un peu d’originalité et de variété, mais dans l’ensemble on se croit plus dans un drama à rallonge que dans un film avec un projet de cinéma derrière. Les cadres très BD et la galerie de personnages visuellement travaillés (les jumeaux vilains, la bagarreuse Yukiji, Donkey et sa serviette à morve, la mère de Kenji…) apportent ce vent de fraîcheur pop pas dégueu mais restent au stade de distractions visuelles comme pour combler un manque. Une faiblesse que l’on retrouve aussi dans le score soit trop illustratif (à coup d’envolées pompières) soit carrément hors sujet (du beau Hisaishi-like lyrique durant la séquence d’intro en taule). Le fait que le film raconte une large aventure dans un laps de temps restreint ne joue pas non plus en sa faveur, il manque une explication, un « truc » qui ne laisserait pas le spectateur (celui qui évoluerait en terrain inconnu) sur la touche. On sent la précipitation, la séquence d’apocalypse finale et son saut dans le temps en guise d’épilogue est effectivement salement torchée bien que son ultime plan évoque déjà une situation de « jeune dans le vent » sans peur, incarnée par la petite choupinette du film ici adolescente et qui donnera sans doute plus de souffle au film dans son second segment.



16 janvier 2009
par Xavier Chanoine




Transposition

Evènement dans le milieu de la japanime et des amateurs de mangas en ce mois d'août 2008, le premier volet de l'adaptation live de The 20th Century Boys (2000), le palpitant manga d'URASAWA Naoki (Monster), véritable "thriller d'anticipation nostalgique", avait son avant-première exclusive programmée en France, avant le Japon... On imagine bien que ce n'est pas pour faire plaisir aux fans de l'hexagone qu'une telle inititative était programmée, bien qu'avec un prix du meilleur scénario à Angoulême et des chiffres de vente excellents le manga soit populaire chez nous, mais bien pour préparer au mieux la sortie dans les salles japonaises avec une campagne de com' plus glamour dans le cadre de notre belle capitale. Ainsi, la conféfrence de presse qui suivit la projection de presse se déroulait-elle au Louvre, avec la Joconde en fond, accrochée juste derrière les deux acteurs principaux... De belles images pour la TV japonaise et les bonus DVD.

 Pour ce qui est du film, plus ambitieux projet d'adaptation live d'un manga au vu du budget des 3 films réunis (60 millions de US dollars environs pour l'ensemble de la trilogie) et de la popularité énorme du titre et de son auteur au Japon, il ne s'en tire, à la reflexion, pas si mal que ça. Ça aurait pu être pire. On ne peut pas dire que dans le domaine des adaptations de gros succès mangas ou anime l'industrie du cinéma japonais se soit montrée à son avantage ces dernières années. Hollywood a mis plus de 20 ans pour trouver la bonne carburation au niveau adaptation de comics, on ne peut donc pas complètement jeter la pierre aux japonais. Ceci dit, ce premier volet de 2h20 (un montage plus long existe) s'en tire avec les honneurs au vu de la complexité du matériau d'origine. Première raison, un casting qui colle quasi parfaitement à celui du manga. Les lecteurs habitués à jongler avec la galerie de personnages créée par URASAWA auront à n'en pas douter un coup au coeur en les découvrant "en vrai". On sent que ce poste a été une des grosses priorités de la production. Et c'est bien vu dans le sens ou les amateur du manga auront d'autant plus de facilités à connecter émotionnellement au film. Et ça aide, il faut malheureusement bien l'avouer... Mais restons encore un peu dans les impressions positives : on retrouve, tout comme dans le manga dont ce premier volet adapte les 8 premiers volumes sur 22 (plus 2 autres qui concluent l'ensemble titrés 21st Century Boys), tous les éléments du scénario qui font l'intérêt et la richesse de l'histoire originale. Le réalisateur TSUTSUMI Yukihiko s'est appliqué à transposer à la lettre le récit d'URASAWA, dialogues clés et secondaires compris, opérant juste quelques changements histoire de rendre l'intrigue très touffue plus abordable. De même, la photo, le montage, ont été quasiment calqués, tout comme le casting, sur l'oeuvre papier. Une intention de mise en scène assumée qui a fait du manga un storyboard. Ça se voit, ça se sent.

Mais ce qui fonctionne complètement dans le manga ne fonctionne plus sous la forme d'un film, si ce n'est l'espace de quelques plans dont l'émotion à bien plus à voir avec des souvenirs de lecture ravivés qu'un exploit de mise en scène. Sur ce plan le film manque clairement d'ambition, la démarche et le résultat souffrant de la comparaison avec le manga. Il aurait fallu une équipe artistique d'un autre calibre pour réellement adapter 20th Century Boys et ne pas se contenter de le transposer. A ce stade, le film ressemble bien plus à un super-drama réussi qu'au concentré d'émotions et de tensions qui font tout l'intérêt du manga. Trop bavard, trop statique, filmé trop "plan plan" une fois sorti des cases du manga... A se demander comment pourrait être accueilli le film par quelqun n'ayant jamais lu le manga, ce qui n'est pas possible au Japon où il est un best-seller incontournable. Ceci dit, tout lecteur du manga devrait y trouver un minimum d'intérêt. A voir si les deux autres films - les deux premiers ont été tournés "back to back" et le second va l'être sous peu - sauront un peu élever le niveau de mise en scène. 20th Century Boys n'est clairement pas foiré (du coup vous avez évité le titre de critique genre "20th Century Bouse"...), mais ce n'est pas non plus l'adaptation de manga du siècle.

Sortie de ce premier volet chez nous annoncée pour janvier 2009 (il est en salle depuis le 30 août au Japon), tandis que le second volet pointera son nez dans les salles de l'archipel fin janvier également, le troisième et dernier film étant quant à lui programmé courant 2009.



31 août 2008
par Astec


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