Pour l'amour d'une mère
Plusieurs éléments ont de quoi séduire dans
Trimurti.
Tout d'abord, cette ambiance typiquement indienne peuplée de gourous, de superstitions, de prophéties et de déesses, renforcée par la résonance des voix qui semblent prononcées par des dieux, par la présence de l'inquiétant Mohan AGASHE dans un rôle de mafieux local rigolard qui lui sied à ravir, et par quelques mélodies entêtantes.
Il y a aussi ce mélange véritablement incroyable de genres du début à la fin, passant sans transition du film policier à la comédie romantique, puis à la comédie burlesque, au thriller et au drame psychologique. Un tourbillon de contre-pieds totalement assumés, mais qui finissent par donner le tournis et un étrange sentiment de joyeux bordel vaguement anarchique - voire dilletantiste...
Car voilà la grande faiblesse de ce divertissement : la durée standard de 2h50 (!) parait si lointaine à atteindre que le scénario se noie progressivement dans un maelstrum de quiproquos et de rebondissements à qui mieux mieux, s'avérant rapidement éprouvants et lassants. Avec une bonne heure de moins, une certaine cohérence aurait pu émerger tout en maintenant en rythme soutenu. Mais avec une telle dilution des moyens, le charme de la première partie s'évapore au fil des minutes, rendant ces retrouvailles fraternelles moyennement sympathiques.