Coup d'épée dans l'eau
Critique avec SPOILERS
Si Jiang Hu n'est pas contrairement à sa réputation un sous-Infernal Affairs catastrophique, reste qu'il est pourtant très loin de convaincre, les meilleures intentions ne faisant pas toujours les meilleurs films. La comparaison souvent faite avec la trilogie mafieuse du tandem Lau/Mak provient probablement d'une reprise opportuniste d'une partie du casting déjà vue dans celle-çi mais elle s'arrete là. Meme si un vrai soin a été apporté à la finition, on n'est pas ici en présence d'un scénario ersatz hongkongais de Heat ( Infernal Affairs qui est pourtant bien meilleur à l'arrivée) ou des grandes sagas mafieuses US ( Infernal Affairs 2). Le scénario du film semble appliquer à un pitch de série B (identique à celui du Jiang Hu de Dante Lam) un des principes narratifs souvent vus dans les grandes sagas mafieuses made in USA, la communication entre deux époques différentes: alors qu'ils savent qu'un contrat est lancé contre l'un d'eux qui doit etre exécuté dans la nuit, le souvenir de leurs débuts dans les triades refait surface dans leurs tetes et dans la narration. Cette structure narrative voudrait faire ressentir une certaine nostalgie ainsi que le télescopage des souvenirs qui survient lorsqu'un homme sait sa mort proche possible.
Mais ce n'est pourtant pas là que se situe la touche asiatique du film: cette dernière se retrouve dans les flash backs dont certaines situations -la recontre avec une femme portant une perruque, les scènes dans la chambre- et le traitement formel -usage pas toujours judicieux des ralentis et des grand angles- lorgnent vers le cinéma de Wong Kar Wai. Quant à la scène finale, elle n'est pas sans évoquer Friend. Et meme si le style des passages au présent est le plus souvent plus classique (probablement pour créer un contraste) on ne se retrouve ainsi pas en présence d'un Infernal Affairs de plus mais d'un film tentant de répondre aux exigences du public hongkongais actuel (un cinéma de genre avec un scénario écrit et un soin apporté à la finition) tout en évitant l'imitation du cinéma américain. Les limites du projet se situent dans son exécution: si quelques rares choix de mise en scène fonctionnent très bien (l'effet "rembobinage" déjà vu chez Avary, le noir et blanc pour souligner un nouveau niveau temporel, l'ampleur de certains travellings, le bon usage des fondus enchainés), la mise en scène sombre le reste du temps dans le ridicule (les plans "mouvants" du repas), la gratuité (certains grand angles, certaines accélérations MTVesques), la lourdeur (le surlignage par le bruit) ou le pompiérisme (les ralentis lors des scènes de combats de rue ou de meurtre).
Le fait que le score soit peu inspiré et que le film manque trop souvent de rythme n'arrange rien. Et si Andy Lau est bon et Jackie Cheung potable, Shawn Yu et Edison Chen confirment leurs limites d'acteurs: ils ont beau cette fois tenter de vraiment jouer leurs personnages, cela ne suffit pas pour qu'ils soient à la hauteur de leurs roles et donnent aux scènes dans lesquelles ils jouent un minimum d'intensité émotionnelle. Dès lors, le déjà vu des parties en flash backs peine à etre transcendé et le supplément d'émotion que devraient apporter ces parties-là se trouve réduit à néant. Une autre grosse limite du film se situe dans son scénario: malgré sa structure censée contribuer au développement de ses personnages, ce dernier est très loin de réussir à faire que les rapports psychologiques entre les personnages deviennent un peu fouillés, dépassent un peu le mille fois trop vu du cinéma de genre. Bien sur, un traitement formel soufflant est parfois dans ce cas capable de faire qu'un film soit malgré tout réussi. Mais comme ce n'est pas le cas ici... Qui plus est, la mise au point finale fait tentative de faire son petit malin qui tombe à plat vu que son contenu pouvait etre facilement deviné avant.
Du coup, sans que le film soit une catastrophe, il devient très vite ennuyeux et perd le capital émotion qui faisait qu'un Infernal Affairs se laissait agréablement regarder. Il vient ainsi se rajouter à la liste déjà longue des tentatives post-rétrocession ratées de renouveler le polar hongkongais. Néanmoins, soyons un peu satisfait de voir HK essayer de revenir un peu à un des genres cinématographiques qui lui a permis de compter sur la mappemonde cinéphile après le trop plein de romances et de comédies la plupart du temps loin d'etre marquantes.
Mitigé
Enervant comme film, je veux pas dire décevant parce qu'il y a quand même beaucoup de bonnes choses, mais aussi toujours cette impression de trop peu. Beaucoup de choses sont esquissées mais manquent de développement. Le cas le plus flagrant est le parallèle entre la vieille géneration et la nouvelle. Le choix des acteurs était particulièrement judicieux, Edison Chen/Jacky Cheung et Shawn Yu/Andy Lau sont en dehors même du film, de par leur style même de jeu en pleine affinité, cette idée de casting était tout simplement géniale (essayer de mettre Nicholas Tsé à la place d'un des deux, et ça ne colle plus du tout sans que Nicholas soit inférieur pour autant). Mais voilà avec cette idée et ce casting idéal, Wong Ching-Po nous laisse entre deux eaux, bien sûr les parallèles sont nombreux mais la construction du film ne les mets pas assez en valeur. C'est cette même distance qui collait bien à un film comme Fu Bo, qui gène ici où l'on aurait aimé plus de présence. Pas la peine d'être négatif pour autant, car coté acteurs on a vraiment droit à des interprétations tops, les pauses d'Andy ça ne s'invente pas, les expressions sur le visage de Jacky non plus. Les petits jeunes ne sont pas trop à la ramasse sur ce plan là non plus, Edison dans un rôle assez classique pour lui et Shawn Yu assume bien ce personnage introverti. Mais le plus étonnant c'est peut-être l'inévitable Chapman To, à ne pas manquer. Question réalisation, l'image est très soignée, mais globalement il y a peu d'inventivité si ce n'est la "table mouvante" mais là ce n'était pas ce qu'on peut appeler une réussite.
Reste ce goût de trop peu qui pourri un peu le film, qui reste à voir pour son histoire et ses acteurs.
Une grosse production satisfaisante, malgré un évident manque de contenu
Avec un casting pareil, Jiang Hu est évidemment un film un minimum attendu. Où que l'on regarde, il n'y a des têtes connus. Jackie Cheung, Andy Lau, Eric Tsang, ce bon vieux Damian Lau (alias Tsui Siu-Keung), Edison Chen, Shawn Yue, plus des caméos en veux-tu en voilà. On revient de plus à un genre plus "noble" que la comédie commerciale, à savoir un film de triades. Alors, Jiang Hu, exploitation opportuniste du genre ou vrai film? Un peu des deux. Le film a reçu tellement de mauvaises critiques qu'il ne déçoit pas complètement, car nos attentes en ont été d'autant réduites. On a vu largement pire à Hong-Kong, surtout récemment. Le film est bâti autour d'une bonne idée de départ, avec les moyens nécessaires, mais manque tout de même de contenu pour être une franche réussite.
Passé un premier quart d'heure tout à fait satisfaisant, le film semble tourner un peu en rond et s'éterniser sur les dialogues de Andy Lau et Jackie Cheung. L'idée de montrer en parallèle les ambitions d'un jeune aux dents longues (Shawn Yue) et d'un caïd en fin de carrière (Andy Lau) est intéressante et le film tente de battir une montée en tension jusqu'à leur affrontement. Sauf qu'il n'y a pas de quoi faire deux heures de film, et cela se ressent un peu. C'est d'autant plus dommage que le jeune réalisateur tente des choses, au lieu de sortir une réalisation plan-plan comme on n'en voit que trop souvent. Certains effets sont de trop (des ralentis notamment), d'autres discutables (les fameux plans "mouvants" du repas). Mais il y a au moins une volonté de soigner l'aspect visuel, et la dernière scène se montre tout de même autrement plus impressionnante que la trilogie entière des Infernal Affairs. Sans parler de la version alternative du DVD qui est encore mieux montée.
Plus généralement, le dernier quart permet au film de reprendre du rythme et de l'intérêt. La construction en parallèle des personnages, à savoir Andy Lau, Jackie Cheung, Edison Chen et Shawn Yue porte alors ses fruits et donne de la profondeur aux évènements et aux personnages. Surtout que le casting se débrouille très bien, Jackie et Andy livrant des performances solides, alors que Shawn Yue confirme des dispositions certaines, avec une interprétation souvent touchante. Edison Chen hausse aussi le niveau de son jeu, mais reste un cran en dessous et a encore du travail à faire. Bien sûr, certaines ficelles scénaristiques sont un peu grosses, et le film perd sûrement de l'intérêt à la revision. Il manque aussi une dizaine de minutes pour développer les personnages secondaires, et uniformiser un peu la réalisation parfois trop surchargée. Il y avait certainement matière à mieux faire, mais si l'on juge le film par rapport à ses qualités intrinsèques et non par rapport à l'attente qu'on pouvait en avoir, on obtient un film de triades tout à fait honorable. A voir donc pour se faire une idée.
Concept intéressant, mais ça ne m'a quand même pas soulevé un enthousiame puissant.
Déjà de la première minute à la derniere je me suis ennuyé ; les événements se succèdent beaucoup trop vite et entre les deux faces de l'histoire c'est vraiment dur à suivre, il se passe vraiment beaucoup de chose pour 1h20 de film. Entre les deux boss qui sont menacés par quelques personnes et qui cherchent à éliminer la menace et les deux glands qui veulent rentrer dans un milieu pas très clair, ca y va sec sur les embrouilles ; et de toute cette incompréhension nait un ennui plus qu'évident. Les acteurs sont heureusement très bons, certaines scènes valent le coup, comme par exemple le long dîner entre Andy Lau et Jacky Cheung qui en dit long sur leur relation et leurs méthodes respectives, mais par ailleurs je suis plutôt saoûlé de voir que les réalisateurs utilisent à outrance leur nouveau petit effet à la mode : la caméra sous la vitre pour filmer sous le sol ; je n'y vois pas d'intérêt, ça n'apporte rien de particulier et le visage d'Edison Chen n'est pas plus beau applati contre le sol.
SPOILER
Pour repondre à Scaar Alexander, je dirais que le fait que Edison et Shawn soient en fait les débuts de Andy et Jacky est particulièrement évident à la dernière scène puisque bien explicite. C'est limite une insulte à notre intelligence ; je comprends qu'ils aient du rajouter une scène pour le dire puisque sinon c'est pas forcément évident mais ils auraient pu garder seulement Shawn et Edison sans avoir à les transformer en Andy et Jacky tous les deux plans (le gant et les noms suffisent) ; ça a moins de style que dans Infernal Affairs.
26 septembre 2004
par
Elise
Un bon polar-triade bien noir et pesant doté d'un très bon scénario
Voici Jiang Hu, le polar prometteur réunissant Andy Lau Tak-Wah et Jacky Cheung Hok-Yau ainsi qu'Eric Tsang Chi-Wai dans un petit rôle et surtout en tant que producteur lançant à nouveau un jeune réalisateur, j'ai nommé Wong Ching-Po (c'était déjà le cas avec Edmond Pang Ho-Cheung pour Men Suddendly In Black).
Ajoutez à cela la présence au casting de Shawn Yu Man-Lok & Edison Chen Koon-Hei et une bande annonce assez tendancieuse et la comparaison avec Infernal Affairs se fait de plus en plus évidente.
Et bien la comparaison et les points communs s'arrêtent là, à l'emballage volontairement ressemblant mais qui délivre pourtant un contenu totalement différent car purement axé sur les triades.
D'ailleurs, petit cours de l'origine des triades :
Jiang Hu (littéralement "rivière & lac", l'équivalent du "Milieu") est le mot désignant à l'origine le monde des épéistes et des assassins "légendaires" décrit dans la littérature chinoise et les films de Wu Xia Pan (exemple bien connu : Tigre & Dragon). Car en fait les triades (Hak Sei Wui en cantonnais), à l'origine, étaient des sociétés plus ou moins secrètes parfois menées par la religion mais la plupart du temps dirigé par des nobles ou des personnages importants dissidents à la cour en place.
Les triades, outre leur résistance au régime ennemi (pas pour toutes), s'imposaient parfois en "protecteur" de certains commerces ou quartiers en collectant un impôt ou dérivaient dans la contre bande.
Les triades les plus connus sont par exemple La Secte Du Lotus Blanc, Les Boxers, La Société du Ciel & de la Terre (Heaven & Earth Society, avec laquelle Fong Sai Yuk fut impliqué)....
Le temps et les moeurs changeant, ses sociétés sont devenus de simples organisations criminelles que l'on qualifie aujourd'hui de mafieuse, mais qu'on appelle toujours Hak Sei Wui et leur monde Jiang Hu en chinois.
Ensuite, on se rend compte dès les premières minutes que l'on est devant un polar très noir.
En effet, on nous présente un Andy Lau dans la peau d'un Tai Lo (Boss) très mystérieux qui vient apparemment d'essuyer une tentative d'assassinat (on l'apprend au début), sur qui on ne dévoilera au fond pas grand chose ainsi qu'un Jacky Cheung phénoménal dans son rôle de bras droit aux grands airs et à la loyauté douteuse et qui se révèle être d'une brutalité et d'une violence sans égal. Et la très bonne prestation de Jacky, aux côtés d'un Andy Lau presque décevant,
soulève d'ailleurs réellement le film car il se voit confier un personnage intéressant et quelques répliques de choix : il compare la hiérarchie mafieuse à la cour Impériale et dit qu'il faut parfois savoir se débarrasser des eunuques corrompus.
Cette intrigue principale est croisée avec un second récit. On y retrouve les deux jeunes Edison Chen & Shawn Yu qui se voient confier leur premier job dans le Jiang Hu (le Milieu).
Edison Chen n'est pas mauvais mais est à nouveau loin de son excellent collègue Shawn Yu qui confirme son statut d'acteur à surveiller de près.
La réalisation est plutôt classique mais offre quelques bonne scènes comme le plan du combat où les plans se superposent avec les cadavres qui s'entassent en arrière plan ou même l'essai de cadrage que se permet Wong Ching-Po (on aime ou pas) durant toute la scène où Jacky & Andy mangent ensemble.
La bande sonore est excellente au niveau des effets, mais on oublie vite les musiques.
En Bref, son scénario intéressant et le fait qu'il vienne combler nos vidéothèques en ces temps cinématographiques Hong Kongais bien maigres (quoique, ça arrive..) font de Jiang Hu un bon polar-triade à voir.
Un film sans grand intérêt
Pour qui aime Infernal Affairs, ce film aura au moins l'intérêt de réunir la quasi-intégralité du casting, histoire de bien attirer son monde. En effet, exception faite de Tony Leung et Anthony Wong, l'intégralité des interprêtes masculins du film d'Andrew Lau et Alan Mak sont ici présents.
Si l'on se concentre sur le film, on retiendra des images sortie d'un clip se voulant originales mais totalement inappropriées et gratuites, un scénario totalement téléphoné qui voudrait faire penser à L'impasse de Brian de Palma mais qui au final ne permet pas au film de dépasser le stage de produit marketing. L'ensemble, malgré ses moyens, évoque bizarrement davantage le téléfilm tourné à la va-vite qu'autre chose.
Terminons sur un point positif cependant ; les échanges dans le restaurant entre les deux personnages principaux sont bien écrits et Andy Lau réussi à rendre son personnage crédible sans en faire trop. C'est d'ailleurs grâce à la sobriété de son jeu que le film évite le naufrage intégral.
Moyen...
Mouais...
On devine très rapidement la clé du film, et du coup la suite n’a plus beaucoup d’intérêt. Dommage, car le reste est plutôt pas mal dans l’ensemble. De bons effets bien stylés, parfois tocs mais souvent chocs. Un montage nerveux et sec, et des acteurs charismatiques. Et une scène de combats de rue hallucinante ! Mais bon, ça reste quand même assez limite dans l’ensemble. Si on ne capte pas les relations entre persos dés le début, c’est clair qu’il doit être plutôt pas mal, mais ce n’est pas mon cas. Ca aurait vraiment pu donner quelque chose, mais non.
LE POLAR HK NOUVEAU EST ARRIVE?
[Précritique]
Jiang-Hu est un lieu symbolique de conception purement asiatique, basée sur une hiérarchie rigide et imperturbable. Par extension, le Jiang-Hu est aujourd'hui un certain Hong-Kong où les triades règnent en maîtresses de la faste Babylone. "Jiang-Hu", de Wong Ching-Po, sortie l'année dernière dans les cinémas de Hong-Kong, reprend le plot de base du "Jiang-Hu" de Dante Lam sorti en 2000, avec Tony Leung Ka-Fai et Carrie Ng: un soir, le parrain de la cité apprend que quelqu'un a placé un contrat sur sa tête et qu'il mourra dans la nuit.
A présent, Lau a remplacé Leung Ka-Fai, Jackie Cheung a remplacé Roy Cheung, une pelletée de stars fait son show à la "Infernal Affairs" (de Eric Tsang à Lam Suet), le nouveau bogosse Edison Chen ramène sa fraise pour ramener le public djeunz, et c'est reparti pour un tour.
On pourrait parler de remake (inutile) mais voilà: tandis que le film de Lam était une comédie maffieuse à la dimension décalée le rendant culte, portée par un Leung Ka-Fai hallucinant, quelques gags cultes, et en duplex une sacré ambiance de pur thriller nocturne, le "Jiang-Hu" nouveau annonce dès le début la couleur: fini de rigoler? Alors, au final, rigole t-on quand même?
Ben en fait non.
"Jiang-Hu" est un film charnière, à la fois élève vibrant du polar hollywoodien classieux des années 80, hommage crépusculaire aux grands thrillers HK, et incarnation absolue du top de la technique cinématographique actuelle et du cinéma Hong-Kongais hype. Ici, fini les chinois qui sautent dans tous les sens à la John Woo, fini les cadrages épileptiques, fini la lumière cheap: "Jiang-Hu" vogue clairement sur la vague "Infernal Affairs", avec succès. On pourrait donc s'en tenir là et applaudir le joli spectacle; mais encore une fois, il n'en est rien: "Jiang-Hu", en plus de mettre minable le film de Andrew Lau précité, devrait faire date dans l'histoire du polar Hong-Kongais, tant il conjugue par miracle Johnnie To (pour ses flinguages posés et ses gueules de pleine lune), WKW (dans sa photographie à se la mordre et la déconstruction viscérale de sa trame narrative) et Patrick Yau ("Beyond Hypothermia" avec LAu Chin-Wan).
Doté d'une atmosphère unique, réalisé par un futur grand de HK, techniquement bardé de figures de styles somptueuses rappelant parfois le cinéma japonais des 80's, basé sur un script-testament semant le spectateur et passant d'un genre à un autre, d'une émotion à une autre au détour d'une rue de la capitale perdue, porté en grâce par un Andy Lau égal à lui-même, un Jackie Cheung littéralement bluffant (revirement espéré?), et un duo de jeunes acteurs solides (Edison Chen bon pour la première fois), "Jiang-Hu" est une oeuvre maniérée et chiadée a la classe absolue, et parvient même à allier à sa stature quelque chose d'attachant dans son ton desespérément humain, évoquant un John Woo qui serait passé du côté obscur.
Encore un bluff assourdissant, ça ne manque pas cette année. Avec
"Memories Of Murder" et "Jiang-Hu", l'Asie réalise là avec splendeur le Thriller dans ses deux faces les plus antagonistes.
***NOTA BENE SPOILER***
Est-ce moi ou presque aucune critique n'a compris que Shawn Yue et Edison Chen ne sont personne d'autre que Lau et Cheung à leurs débuts?
***FIN NOTA BENE SPOILER***
Critique spoileuse à venir sur www.clan-takeda.com
WONG CHING PO. Retenez bien son nom surtout.
Ce jeune réalisateur est doté d'un talent de mise en scène et de créativité incroyable. Et je pense qu'il démarre une belle et longue carrière cinématographique ! LA VOIE DU JIANG HU est d'une sophistication incroyable qui fait parfois penser à du Wong Kar Wai, et le + étonnant quand on a vu le film, qu'on réalise le travail énorme qu'il représente, c'est qu'il a été tourné et monté en 7jours, et c'est pourtant une des oeuvres les + abouties que j'ai vu depuis longtemps. L'histoire est une histoire classique de triades. La manière dont le réalisateur (qui depuis a tourné l'étonnant et déroutant MOB SISTER, également sur les triades mais moins excellent) la traite, son formalisme, font qu'on a l'impression d'être entre un film de gangster et un film d'art et essai - qui malgré tout a été un énorme succès à Hong Kong. Vous verrez que Wong Ching Po fait ici des choses qu'on n'oserait pas ailleurs. Par ex : la scène au début où la caméra monte le long d'une fête et où l'on voit un cheval blanc dans une salle à l'étage... Mais c'est logique, vous comprendrez pourquoi. Ou bien à un moment les acteurs sont à table et soudain le décor se déplace autour d'eux. Ca pourrait être du formalisme pur et simple, en fait c'est bcp + compliqué. Ce que Wong Ching Po essaye, c'est à la fois de faire un film de genre et de rendre les états d'âme des personnages. Il est donc aux limites de l'abstraction et aux limites du réalisme. Je pense que le fait qu'un metteur en scène comme lui puisse avoir un succès (le film a été vendu partout dans le monde entier) donne grand espoir pour le cinéma, pour le retour à des films funs et ambitieux. Bref grâce à une atmosphère unique et un scénario semant sans cesse le spectateur, l'action passe d'un genre à l'autre. Andy Lau, Jackie Cheung et un duo de jeunes acteurs solides (Edison Chen & Shawn Yue) portent le film de façon magistrale et font de LA VOIE DU JIANG HU une oeuvre maniérée à la classe absolue.
Enfin du renouveau pour le thriller made in HK !
Un très bon polar, "esthétique", du jeune WONG Ching-Po que je ne connaissais pas du tout, et dont je vais désormais m'intéresser de plus près. J'espère voir "Fu Bo" prochainement pour me faire une meilleure idée du savoir faire de ce réalisateur.
Pour le casting de "Jiang Hu", pas de révélations, mais un plateau de stars qui tournent sur les films à gros budget (Johnnie TO, Andrew LAU...), et qui s'en sortent toujours plus ou moins bien dans ce genre de films.
deception
J'avoue avoir place quelques legeres esperances dans ce film, et je suis plutot decu du resultat. Car apres le visionnage d'une bande annonce plutot excitante, la vision du film m'a fait dechanter.
Le film, qui nous narre (spoiler) l'amitie de deux amis a des epoques differentes, manque singulierement de rythme, et les passages entre les deux epoques ne se font pas le plus discretement possible. Et de plus le decalage entre les deux epoques au niveau de la realisation ne sert pas vraiment le film (fish eye deformant pour les scenes du passee, et realisation plus posee pour les scenes du present). De plus, le manque apparant de budget laisse un gout d'inacheve au film (la bande son est vraiment pas terrible et frise l'amateurisme parfois).
Cote acteur, on a de nouveau une performance honorable de l'ami Andy, meme si elle n'apportera rien de nouveau a sa gloire, tandis que Jacky surjoue maladroitement son personnage de dandy mafieux. On n'a egalement le droit aux habituels cameos d'Eric Tsang et de Chapman To qui commencent a serieusement tourner en rond. Par respect pour eux, je ne parlerais pas des deux jeunots qui confirment leur incapacite a jouer autrement que de la facon qu'ils jouent dans leurs clips (incapacite deja prouvee dans Infernal Affairs II).
En resume, voila un coup pour rien dans la tentative du cinema hongkongais de renouveller ses histoires de mafias.
Et quite a voir un bon film ayant pour titre Jiang Hu, autant revoir le film homonyme realise par Dante Lam, et qui lui faisait preuve de plus d'humour et de second degre...
Très décevant!Pourtant le film possède un final totalement ébourrifant!
Extremement déçu!
Je ne sais quoi penser de cette production qui oscille entre moment de pure fulgurance(l'intro et le final,grandioses!)et moments d'un ennui profond!
Le scénario n'est pas neuf,loin de là,mais l pire,c'est qu'il n'y a aucun souffle,moi qui m'attendais a un fil a l'ambiance unique,avec les photos que j'ai pu voir de ANDY LAU,mais surtout JACKY CHEUNG avec son look fashion!
Malheureusement,a part la superbe intro,le film peine a se réveiller véritablement,j'étais fatigué,et ce n'est pas ce film qui m'a aidé a me réveiller,loin de là,a part la superbe séquence finale,peut etre l'une des plus incroyables que j'ai pu voir ces derniers temps!
Niveau mis en scène,c'est tout aussibizare,on dirait que 2 réalisateurs se sont partagé la tache,un coup c'est mou et sans saveur,un coup c'est dynamique et drolement bien foutu,avec effet clipesque appuyé(trop appuyé pour la scène avec EDISON CHEN et SHAWN YUE,où se dernier découvre son frere dans une mauvaise postue!),a ce titre,la scène finale est époustouflante(hormis un gros pompage du film coréen FRIEND!),filmé d'une manière complétement ahurissante,mais comment le réalisateur a pu arrivé a ce résultat,on a l'impression qu'il a utilisé la dernière caméra de chez SONY,tellement les images sont d'une beauté a couper le souffle,le montage aussi y est fulgurant!
Autre point positif,la musique,vraiment excellente!
Bref,a part ces quelques points positifs,le fim reste a mon gout médiocre(mais je voudrais le revoir tout de meme,car je reste sur ma faim!),trop ennuyé,les caméos sont les bienvenus,mais on ressent trop l'envie de profiter de l'énorme succès de la trilogie INFERNAL AFFAIRS(ils sont tous là,des fois pour rien!)!
Le réalisateur est a suivre,il y a vait de bonnes idées,mais parfois mal exploité,comme cette scène du diner entre ANDY LAU et JACKY CHEUNG,on les voit chacun dans un pan différent,et le réalisateur a voulu utilisé un effet qu'il voulait surement "original",mais c'est raté,c'est risible a souhait,en effet,on voit l'arrière plan bougé de droite a gauche,pour cela,ils ont fait bouger la table où se trouve nos 2 stars,mais manque de bol,c'est mal foutu,on voit les verres bougés,les acteurs peine a rester bien stables....bre,raté!
un bon film de mafia psychologique
autant prévenir, il n'y a que très peu d'action dans ce film, et ça se passe au ralenti.
JIANG HU lorgne plutôt du côté d'INFERNAL AFFAIRS (le2), THE MISSION, ou BEAST COPS, mais avec un côté plus lyrique et dramatique propre aux réal de SCORCESE.
certes ça n'atteind pas des sommets mais dans sa catégorie, c'est une très bonne surprise. je ne m'attendais pas à cette profondeur psychologique, qui ne fonctionne pas à tous les coups par rapport aux acteurs mais qui laisse une bonne impression globale.
la réalisation n'est pas extraordinaire, entre clacissisme et modernité (moins mîtrisée). JIANG HU est d'un niveau équivalent aux (bonnes) productions Milkyway, et c'est une des réussites du genre pour le crû 2004. (il y a pas trop de concurrence non plus...)
Ma fois ...
... C'est sûr que je m'attendais à mieux avec ce film, mais malgrès tout le mal qu'on a pu en dire, il y a tout de même de très bonne idées et il n'est pas si décevant que ça
C'est sûr que edison est horipilant, que ni lui, ni shawn yue n'est charismatique, et que le film n'a ni queu ni tête ou presque...
Mais Andy lau et Jackie Cheung sont, eux, charismatiques, et on a plaisir a voir leur look, et princiaplement celui de jackie cheung. On retiendra aussi la prestation de chapman to, celle d'eric tsang égal à lui-même, des plans de caméras inventifs, de belles "images", une musique plutôt bien choisie, et un final mémorable.
Un film déséquilibré
Polar esthétiquement réussi possédant quelques parti-pris intéressants, "jiang hu" souffre d'un déséquilibre flagrant entre ses deux parties. En privilégiant l'histoire des jeunes apprentis gangsters, le réalisateur pensait certainement rendre l'affrontement psychologique entre Jacky et Andy plus intense. Il est en effet important de connaître cette première histoire pour se laisser emporter par le final.
Mais à trop mettre en retrait les ainés, on finit par perdre de vue leur conflit, ce qui donne moins de force à la résolution. Possédant un rythme intéressant du fait des allers retours entre les différentes histoires, "jiang hu" finit en beauté avec un climax saisissant, visuellement très réussi, mais plus marquant dans sa version director's cut. Les acteurs remplissent parfaitement leur rôle et c'est un grand plaisir de retoruver Jacky Cheung dans un rôle surprenant.
Premier essai convaincant pour un réalisateur qui doit encore faire ses preuves mais qui est à surveiller.
Duo de choc
Jiang Hu... J'ai du le regarder 2 fois pour comprendre vraiment l'histoire. L'histoire construite en parallèle donne tout son charme au film. Andy Lau et Jacky Cheung, jouant impécablement leurs roles. c'est un plaisir de revoir le duo de As Tears Goes By, 16 ans après!
Shawn Yue et Edison Chan sont pas mal non plus dans leurs role de gangsters.
Poue ce casting de stars, l réalisateur n'a pas lésigné puisque qu' Eric Tsang, charismatique dans son role de chef des triads, apparait.
Le film laisse cependant en suspense jusqu'à la fin, ce qui permet au scénario de se développer autour de l'hisoire presque commune de ces 2 gangsters, devenuent chef des triads.
Retour vers le futur
""Révélé" par le tournage de son premier long métrage "Fubo", WONG Ching-po se voit confié la réalisation du premier blockbuster issu de al société de production d'Andyu Lau fraîchement créé. A la tête d'un ambitieux projet de 40 millions de dollars HK, le jeune réalisateur (29 ans à l'époque du tournage) dispose de 7 jours pour mettre le film en boîte. Pas du tout intimidé, ni par ses acteurs, ni par le budget colossal, il reste même fidèle à ses propres convictions et réussit à convaincre la vedette LAU d'accepter ses visions toutes personnelles. WONG continue donc à privilégier la forme sur le fond en réalisant une mise en scène ultra-lechée, flirtant dangereusement avec le clipesque. Il s'amuse également à travailler sur l'image et réalise notamment une étonnante séquence, où la table du dîner entre Andy LAU et Jacky CHEUNG se met à flotter au milieu de la pièce, au fur et à mesure, que les deux hommes sont de plus en plus saouls et que la tension entre eux monte.
Adepte de la de-construction narrative, racontant une histoire en alternant flash-back et flash-forward, parfois même à l'intérieur même d'une même séquence pour brouiller passablement les repères de ses spectateurs, WONG en fait cette fois le principal ressort du film.
Tourné dans la foulée du succès d'"Infernal Affairs", les quelques parallèles dressés entre les deux films n'en fotn pourtant pas des copies conformes. "Jiang Hu" s'inspire davantage de pléiade de polars HK sortis au cours de ces deux dernières décennies et ne se distingue finalement que par l'audacieuse mise en images d'une histoire somme toute basique. Il ne faudra pas s'attendre à beaucoup d'action, l'histoire étant plutôt basé sur le dialogue et la psychologie des personnages.
WONG Ching-po s'impose donc de plus en plus comme un personnage à part dans le paysage du film HK. Toujours fidèle à ses premiers acquis indépendants, il continue à creuser la mise en forme de ses images, mais donne également la part belle à ses comédiens; en revanche, il n'en a cure des stéréotypes du genre et dégage sa propre signature reconnaissable parmi toutes - et rien que pour ça, il a beaucoup de mérite au sein d'une production HK bien plus commerciale.