Son parfum enivre très vite, ses idées entassées les unes sur les autres créent un boucan et une pagaille pas possibles, mais quel charme ce brûlot explosif contre la société. Cette société gangrénée par l’ennui et la routine. The Man Who Stole The Sun en est le génial brûlot parce qu’il ironise à grand renfort de séquences spectaculaires (aussi bien bis que dignes des meilleurs actioners) cette société, ces personnages typiques (le jeune beau gosse intelligent, le représentant de l’Ordre) qui font, animent cette société, ce pays gouverné par des incompétents qui ne savent pas quoi faire de l’argent entre leurs mains : « on peut même vous offrir 5 milliards, le gouvernement est habitué à gâcher de l’argent » lance l’inspecteur de police (excellent Sugawara Bunta) au terroriste de Tokyo Sawada Kenji. Gros spectacle courant plusieurs lièvres à la fois, le film de Hasegawa (au titre génial) est encore aujourd’hui important parce qu’il démontre avec talent l’alchimie possible et jouissive du cinéma d’auteur et des séries B populaires.
D’une grande rigueur formelle et narrative malgré les étapes de la création de la bombe A tournant un peu trop en rond, The Man Who Stole The Sun convainc parce qu’il effleure les genres avec sérieux : derrière son parqua blindé de dynamites, on y trouve tout l’attirail d’un grand film à suspense (les filatures téléphoniques, le tic tac de la bombe) et d’amour (la relation entre le terroriste et Zero, une animatrice radio), gorgé d’idées narratives et de mise en scène efficaces (la venue plus ou moins avérée des Rolling Stones, le final sur le toit d’un building) et dont ses principaux acteurs ont tout de suite quelque chose d’identifiable (le chewing-gum de Sawada, le débit de paroles de Zero, et le fait que Sugawara campe le rôle d’un flic que rien n’arrête), les rendant ainsi attachants. Aussi, le film jouit d’une bande-son impressionnante. S’il avait l’énergie de sa seconde partie depuis le début, The Man Who Stole The Sun aurait pu être plus marquant encore, mais reste un classique du cinéma japonais de la fin des années 70 à découvrir absolument.
Voir dans The Man who Stole the Sun une forme de baroud d'honneur d'une certaine idée seventies du cinéma populaire japonais et du cinéma populaire tout court, c'est une chose. Tout simplement parce que la plus grande qualité du film, c'est d'abord d'être un film porté par son époque, ces années 70 où les commentaires sociaux les plus explosifs et provocateurs traversaient en contrebande les produits de studio japonais ou italiens de l'époque. Décennie où l'on traitait des sujets "chocs" sans sombrer dans la pose de petit malin et/ou la poudre aux yeux du cinéaste qui croit que montrer une situation "coup de poing" suffit et dispense d'avoir un regard, un point de vue sur celle-çi. Décennie où la provocation se faisait sans second degré facile tout en y ajoutant ce petit piment de l'inventivité visuelle qui donne au cinéma populaire seventies sa saveur unique. En cela, The Man who Stole the Sun est bien le cousin nippon de ces westerns spaghettis utilisant le trompe l'oeil de la révolution mexicaine pour évoquer l'Italie de leur temps et le petit frère cinématographique sur un mode plus mineur des chefs d'oeuvre de Fukasaku et Gosha.
Et de fait le film baigne tout entier dans un Japon pré-explosion économique eighties, une tentation de réponse à l'exaspération face au capitalisme (s'incarnant dans la scène de la manifestation) par le chantage terroriste qui nous rappelle que le film se déroule à l'époque des Brigades Rouges et de la Bande à Baader. A cette époque, le rock pas encore mercantilisé se faisait l'écho des frustrations de la jeunesse seventies. La figure jusqu'au boutiste, sans repères d'un Kido utilisant son pouvoir nucléaire pour cracher son ennui à la gueule de la société est d'ailleurs la définition-même du no future, un concentré explosif de punk attitude. Cette dimension punk explose d'ailleurs surtout à partir du moment où Kido a enfin construit son arme nucléaire, dans la série de rebondissements tous plus étourdissants les uns que les autres. On passe ainsi de la romance à la comédie, du polar psychologique classique au film d'action spectaculaire et au film politique avec une inventivité dans le mélange des genres évoquant le meilleur cinéma de Hong Kong. L'usage des déguisements par Kido comme ressort d'un jeu du chat et de la souris à la sauce polar sera d'ailleurs repris par Johnnie To dans Running out of Time. Le tout amenant à un final délicieusement amoral et ambigü. Le film réussit ainsi la parfaite synthèse entre divertissement populaire et nihilisme punk. A propos, il faut mentionner que le film a été scénarisé par Leonard Schrader, frère de Paul Schrader et résident au Japon.
Dans toute cette seconde moitié de film, la mise en scène d'Hasegawa Kazuhiko (futur producteur exécutif de the Crazy Family d'Ishii Sogo) oscille entre inventivité visuelle -les plans du haut du ciel entre autres- et simple savoir faire terrassant d'efficacité -les course poursuite et globalement toutes les scènes d'action-. Le rythme est alors haletant et les choix musicaux très particuliers du film (plus atmosphériques que porteurs de dramatisation) fonctionnent très bien parce que délestés de la coloration téléfilm policier des années 70 de la première partie du film. Mais avant cela il faut subir une mise en place beaucoup trop longue souffrant de l'usage des accélérations aussi indigne que chez n'importe quel tâcheron hollywoodien confondant cinéma et vidéoclip. La mise en scène se borne alors à compiler de façon paresseuse les clichés visuels du cinéma japonais des années 70 sans construire un projet de mise en scène cohérent à partir de tout cela. Et surtout comme mentionné plus haut les passages musicaux finissent toujours par ressembler à cause des arrangements à un score de téléfilm plus qu'à un vrai score de cinéma. L'autre élément posant problème dans cette première partie, c'est qu'après un démarrage en trombe elle se traîne lamentablement en longueur, un comble vu la présence à l'écran de gueules aussi charismatiques que Sawada Kenji et Sugawara Bunta.
Le tout donnant au final une oeuvre contenant assez d'éléments explosifs dans tous les sens du terme pour justifier le statut culte du film mais pas assez maîtrisée pour prétendre au statut de chef d'oeuvre du cinéma populaire nippon comme peut l'être un Lady Snowblood Blizzard from the Netherworld ou un Combat sans Code d'Honneur. A moins de vouloir absolument souscire au lieu commun cinéphile de "la scène ou le dernier plan qui transforme un film en chef d'oeuvre". The Man who Stole the Sun n'est qu'un de ces films populaires nippons seventies emportant le morceau malgré leurs défauts cinématographiques pas négligeables, c'est déjà beaucoup.
Tokyo, la fin des années 1970. The Man Who Stole The Sun de Hasegawa Kazuhiko prend racines dans un Japon nouveau. Un Japon qui se passionne pour le Base-ball et les Rolling Stones, un Japon où les élèves ne respectent plus les professeurs, un Japon où l’empereur n’est plus qu’une figure symbolique et lointaine, un Japon post soixante-huitard qui a vu les manifestations d’étudiants être écrasées par la police, un Japon égoïste où bien peu voient plus loin que leurs nombrils, un Japon en pleine perte de repères où les mouvements radicaux se multiplient, un Japon où l’on continue de se donner la mort exponentiellement,un Japon encore traumatisé par Hiroshima et Nagasaki mais qui ne détient toujours pas le feu nucléaire ; le Japon d’une génération désabusée qui, perdue dans ce nouvel archipel livré sans mode d’emploi, ne sait trop quel sens donner à sa vie…
Ainsi, quand Kidô Makoto, un simple professeur de sciences un peu paumé, construit une bombe atomique dans son petit appartement tokyoïte, c’est à se demander s’il sait seulement pourquoi il le fait. Sa première exigence est d’ailleurs tellement dérisoire qu’elle prête à rire (il obtient du gouvernement, sous la menace du terrible engin de mort, que les matchs de Base-ball ne soient plus coupés par les informations télévisées…). Il pourrait donc apparaître comme un simple fou, un psychopathe terrifiant et pathétique à la fois. Pourtant, le personnage (interprété avec brio par le fameux Sawada Kenji, alors considéré comme une véritable icône pop) est extrêmement attachant et si le scénario l’oppose dans la centrale nucléaire à des gardes aux faux airs de Bioman, comme pour rappeler qu’il est du côté du mal, cet antihéros emporte vite l’adhésion et l’identification du public ce qui n’est pas rien pour un individu aussi menaçant. Face à lui, l’adversaire qu’il s’est choisi, espérant un duel qui insufflerait quelque épaisseur à sa vie, un super-flic (dans la peau duquel se glisse Sugawara Bunta pour le plus grand plaisir de ses fans de la période Fukasaku) prêt à tout pour sauver Tokyo, cette « ville morte » comme le dit le film.
A mesure que Kido joue avec les pouvoirs et prend conscience du sien, sa posture vis-à-vis de l’existence se fait de plus en plus désespérée, nihiliste. Plus rien ne compte et tout pourrait sauter que cela ne ferait rien. Ses tentatives visant à donner un peu d’envergure à son personnage et son monde sont tristement vaines et échouent assez pathétiquement. Nul ne peut rien pour lui et cela le désespère, d’autant plus qu’il se sait condamné. Reste à soigner sa sortie…
Mais le film du très talentueux Hasegawa (dont la réalisation, ample et pleine de souffle, confirme les promesses de son premier film The Youth Killer et témoigne d’un réel talent pour créer la durée) n’est pas si désespéré qu’il n’en a l’air. Bien sûr, il fait le portrait doux-amer d’une génération en plein mal-être au sein d’une société qu’elle se refuse à reconnaître comme elle a évoluée, néanmoins, The Man Who Stole The Sun est plein de dérision et de petits ressorts dramatiques qui ne rendent que plus agréable la vision du film tout en maintenant l’intérêt du spectateur à son plus haut niveau.
Ainsi, au fil des quelques deux heures et demi du film, le réalisateur s’ingénie par exemple à parodier ou envoyer quelques clins d’oeils appuyés à la série B dans ce qu’elle a de plus populaire. De ce fait, tous les genres y passent : de la poursuite automobile avec sauts spectaculaires à la clef, aux polars dont les héros sont des supermen déguisés en flics, en passant par le mélo romantique, on assiste avec délice au défilé de nombreux clichés de la production mainstream nippone. Enfin, cerise sur le gâteau : ce ton parfois un peu décalé qui s’insère à merveille dans un scénario parfaitement construit et qui confère à The Man Who Stole The Sun une belle part de son statut d’œuvre majeure de la série B nippone.
On pourra éventuellement arguer que le film exploite trop de clichés pour être sincère, mais la tendresse qu’Hasegawa porte tangiblement à son personnage et les nombreuses qualités de l’œuvre portent The Man Who Stole The Sun hors de portée des quelques reproches que l’on pourrait formuler et qui ne sauraient être de toute façon que de vaines admonestations.
Gigantesque film protéiforme, The man who stole the sun est un gros morceau totalement culte et mythique. Portant les stigmates d'une époque cinématographique particulièrement enragée (Misumi, Fukasaku), ce polar-thriller d'action a eu le temps de faire plusieurs fois le tour de la planète avec ses sorties vidéo plus ou moins officielles, ses apparitions furtives en festival ou en émissions télé confidentielles. Et si le grand public n'a jamais entendu parler de lui, une armée de fans n'est pas restée insensible à son message révolutionnaire et son récit furieux semblant sortir d'une bonne vieille bande dessinée d'aventures.
Le "héros", Kidô (Kenji Sawada), est le jeune révolutionnaire de service. Particulièrement doué (il est prof de sciences et fabrique lui-même sa bombe) -mais lui seul le sait-, silencieux, lunatique et surtout solitaire, il se fait le porte-parole dans l'ombre de cette jeunesse désabusée dont la voix ne compte pas. Shooté à la pop-tv-culture, il ne cherche pas la reconnaissance, ni ne défend une cause benladienne (comprendre une cause de #@!&). Disposant de la plus puissante arme qui soit (oui bon y'a la bombe H), il utilise cette opportunité pour faire savoir qu'il existe. Et son premier chantage est que les matches de base-ball ne soient plus coupés à la TV !
Cheveux longs, jeans à la mode (des 70's bien sûr), il a en face de lui le super flic de service, la super star de la crim', l'inspecteur Yamashita, interprété par un Bunta Sugawara impressionnant. Costume impeccable, cheveux coupés au laser, le chasseur de criminels est son anti-thèse parfaite, l'homme dévoué, consciencieux, toujours au service de la société, peut-être même au détriment de l'individu. Au milieu, Zero, interprétée par Kimiko Ikegami qui mériterait l'oscar de la voix la plus sexy allié au visage le plus angélique. Toujours à l'affût du scoop, elle n'hésite pas à transgresser la loi. A travers ces trois personnages, Kazuhiko Hasegawa livre un récit politiquement fort et très loin d'être grossier.
En effet, son discours coup de poing sur la désillusion n'entâche en rien le rythme de ce qui reste un formidable film de genre bourré jusqu'à l'os de séquences fulgurantes : courses-poursuites madmaxiennes, mexican stand-ups furieux, casses audacieux, filatures et enquêtes à la Kurosawa. Le film est à la fois un film policier, un film d'action, un thriller nerveux d'une qualité telle que son remake non-officiel Running out of time ne peut rivaliser. Et le tout est si bien fichu, que comme dans American psycho, on ne peut s'empêcher de se demander si tout ne se passe pas dans la tête de Kidô, qui a tendance à s'endormir un peu n'importe quand, rappelons-le. De plus, tout comme le rigolo Pat Bateman, il vit des scènes (surtout d'action) tellement irréelles et hallucinantes qu'elles contrastent avec le début du film, avant qu'il ne pète les plombs.
Passionnant de bout en bout, The man who stole the sun est donc réellement un morceau d'anthologie qui s'inscrit dans la même veine qu'un Fukasaku, en moins rigolo mais aussi mémorable.
"The Man Who Stole The Sun" contient beaucoup de choses.
Déjà, pour le mélange des genres : on passe du polar à la romance (et quand je dis "romance", ça implique une scène où Sawada Kenji et Ikegami Kimiko s'embrassent sur une jetée lors d'un coucher de soleil, avec la mer en arrière-plan), en passant par l'action pure et dure, avec la scène de course-poursuite sur la route, très spectaculaire.
Et puis c'est truffé d'idées originales et osées, qui font qu'on a jamais de grosses baisses de rythme et qui assurent au film une intensité ascendante, alors que la première demi-heure se révelait plutôt perfectible. Par exemple, comment ne pas prendre son pied lorsque Sugawara Bunta, suspendu à un hélicoptère en plein vol (!), tire en contrebas.
On a parfois droit à des situations exagérées, surtout à la fin, lors du duel entre Sawada Kenji et Sugawara Bunta, où ce dernier, en flic tenace qu'il est, ne lache pas le morceau même après s'être pris une dizaine de balles dans le corps. Mais c'est tellement génial qu'on en redemanderait !
Cependant, le fait que le film aborde des sujets plutôt "graves", comme le terrorisme (avec beaucoup plus de finesse qu'un "Battle Royale II"), et que le jeu du chat et de la souris n'a rien à envier aux meilleures réalisations du genre - de Kurosawa à Mc Tiernan - fait qu'on a pas l'impression d'assister à un film parodique pour autant.
Au niveau de la réalisation, il y a quelques effets malvenus dans la première demi-heure, après ça devient plus sobre et maîtrisé, notamment dans les scènes d'action. Les prises de vue en hélico ou sur les toits d'immeuble ajoutent au côté spectaculaire du film. Mention spéciale au lacher de billets et aux scènes de manifestation en pleine rue.
La musique, quant à elle, donne un petit cachet "seventies" qui n'est pas pour me déplaire - en plus de la dégaine de Sawada Kenji et Sugawara Bunta.
Bref, j'ai été plutôt conquis par ce film. A noter que le "Running Out Of Time" de Johnnie To (un de mes préférés de To, justement) en a repris certaines idées.
La fin d'une époque, on ne saurait mieux dire : un héros dérisoire et démodé dans un Japon qui s'applique à démolir ce qu'il a reconstruit parce qu'il a oublié pourquoi, dans un monde envahi de niaiserie et de ketchup où le disco détrônait la pop et où la politique s'effaçait devant le commerce... Du grand art, trop noir pour être drôle.
ce film,c'est les 70's.
c'est a dire l'époque bénie des dieux du cinéma,ou l'on osait tout faire.
films de genres extremes et décomplexés,ou on mélangait tout (et quelques fois n'importe quoi malheureusement)....
"the man who stole the sun",qu'est ce que c'est?
c'est godard qui se met a reflechir au film de genre japonais.
c'est fukasaku qui a pris du LSD.
c'est suzuki...euh,sobre....
bref,un film cynique et nihiliste qui offre une vraie reflexion.
en fait,pour faire cette critique,je ne sais par quoi commencer...d'ailleurs j'aurai du mal a resumer le scénario.
donc je n'aurai qu'une seule chose a dire: TROUVEZ LE!!!! c'est un chef d'oeuvre.
Je n'ai vu "The Man Who Stole The Sun" qu'une fois, en dvd japonais collector ramené de Tokyo (un peu introuvable en France). Dvd collector double à 60 Euros faut-il préciser, mais j'étais trop séduit par l'affiche psychédélique et le titre ultra-ambitieux (sinon prometteur).
Je ne vais donc pas trop m'aventurer dans ma critique car il est un film qui nécessite une deuxième vision au minimum, tant son symbolisme ardent se mêle à un semblant d'onirisme décalé baignant dans une atmosphère post-apocalyptique et désespérée au milieu de laquelle se joue une histoire d'amour improbable et folle assassinée par un duel à mort acharné et biblique sur fond de lutte des classes, de révolution imminente et de fin d'une époque (pour faire court).
Vous l'avez compris, "The Man Who Stole The Sun" est un film si plein, si profond, si ambitieux dans sa forme comme dans son fond, et si allumé qu'on ne peut pas faire trop d'affirmations le concernant (comme pour un film de Zulawski).
Enfin, si, quelques unes: Kenji Sawada, chanteur d'un groupe punk allumé des années 70, est un tueur... il n'est pas acteur; il est fou; et sa folie outrancière, mesurée par certains moments de calme blanc (composition?) porte son personnage à un sommet de véracité à la fois docu et symbolique (c'est pas non plus du Miike). Bunta Sugawara, le super-flic de service, rend son personnage de gentil antipathique au possible, avec une hargne remarquable; on est en droit de se demander s'il n'a pas fait la guerre du Pacifique. Kimiko Ikegami, sous ses allures de potiche sans valeur, apporte à son personnage (symbolique lui aussi d'une ère déchue) un brin de folie, d'imprévisibilité, et sa voix malicieuse. Le trio, part son originalité et sa diversité, se fait l'acteur du monde, representant d'une société en mal de vivre.
Le scénario le vaut bien: fouillé, documenté, réaliste, cynique, amoureux, passionné, fêlé, totalement barré, osé, pessimiste au possible, il donne une nouvelle info à la seconde; si on a déjà vu aussi original, on a rarement vu aussi travaillé dans l'originalité. Les scènes d'action ultra-inventives se succèdent, ainsi que les coups d'éclats dans les relations entre les personnages, à la fois bourrines (voire clichées) et subtiles. Rien n'est convenu, rien n'est attendu, et tout part pourtant en crescendo, et le script, va t-en guerre absolu bluffant dans son contexte (putain ça date d'il y a 25 ans!), ne finit pas d'en imposer par sa maîtrise "bordélique" du sujet.
Mention spéciale à la scène du chat sous sédatifs.
L'atmosphère 70's est pour quelque chose dans le charme fatal de l'oeuvre, ainsi que la musique, loin des clichés du cinéma de l'époque (instrumentalement parlant); le tout est exposé de manière barbare par une photo psychédélique à l'image de l'affiche originale.
La réa, très pro, efficace et lyrique, m'a cependant semblée écrasée par le poids du scénario; je me ferai une idée concrète à la deuxième vision.
En définitive, une oeuvre unique en son genre (quel genre?), un chef d'oeuvre recelant de scènes d'anthologies, dont la première vision est indispensable, que l'on aime ou pas.
A suivre...