Rien de neuf sous les tropiques
Si vous avez vu PHONE (disponible chez HK Video dans une superbe édition double-DVD, que je vous conseille fortement), vous savez déjà que An Byeong-ki attache beaucoup d'importance à l'esthétique de ses films. Il en est de même pour NIGHTMARE, qui est très réussi visuellement (photo, lumières, décors...), mais qui reste cependant, côté scénario, un film d'horreur tout ce qu'il y a de plus classique. Je pense qu'il plaira aux novices qui ont vu peu de films du genre, les autres peuvent passer leur chemin... même si NIGHTMARE est loin d'être mauvais. C'est à vous de voir, selon vos priorités
un des films coréens les plus nuls de l'histoire des films nuls coréens
Un sous-produit totalement dépourvu du moindre talent, dont seuls les acteurs, en roue libre, arrive à assurer un spectacle au minimum aussi divertissant qu'un Hollywood Night des mauvais jours.
Navrant.
Quel cauchemar - The (other) Record
1999. Un petit film d'horreur sans aucune prétention secoue durablement le box-office d'un cinéma coréen en plein renouveau. Le succès de "Memento Mori" va même jusqu'à instaurer une véritable "période de l'horreur", fixée durant les chauds mois de l'été pour faire agréablement (ou pas) frissonner ses spectateurs.
En 1999 sortait également "Ring Virus", un remake presque plan par plan du "Ring" original, les films japonais souffrant toujours d'un embargo suite à la douloureuse période d'occupation du pays du Matin Calme par les nippons jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. Non seulement, le film d'horreur avait donc connu un hiatus de près d'une décennie (plus aucun film d'horreur n'avait été plus produit depuis les insuccès de quelques classiques du genre de la fin des années 1980), mais en plus le genre – contrairement à des nombreux autres pays – avait été relativement épargné par l'influence de "Ring" et de ses suites (et ersatz).
Ce qui ne voulait pas dire, que les coréens étaient dans une impossibilité absolue de visionner les films. Le marché noir tournait à son plein et des copies circulaient un peu partout. L'influence est très certainement visible dans ce "Nightmare", premier film d'un jeune réalisateur plein de promesses, Ahn Byeong-Gi. Véritable amoureux du genre, il s'inspire très largement de la figure de la petite fille aux longs cheveux (mais pas très sales dans celui-ci) et de ses apparitions terrifiantes; mais il mêle cette influence nipponne à celle plus occidentale (sont également revisités des nombreuses figures du croquemitaine, ainsi que les classiques du revival du genre du slasher, dont "Scream" et "Souviens-toi l'été dernier" en tête de file).
Honnêtement, quelques scènes sont des réussites en leur genre, dont l'ouverture, visuellement époustouflante, la scène de la poursuite dans la bibliothèque et même le premier meurtre graphique de la cabine téléphonique; c'est sur l'ensemble que le film ne tient pas du tout sa route.
La faute en revient à son horrible scénario. Ca commence comme un film mystère avec une histoire de camaraderie entre ex-étudiants (pas trop crédibles quand même le casting largement au-dessus de leur âge et ayant réussi – pour les uns – à devenir des top-avocats en moins de deux ans…) sur fond de chamanisme. Un postulat, qu'il aurait été intéressant de voir développé, surtout dans une Corée encore fortement marquée par les croyances ancestrales dans des petits villages loin des grandes villes. Mais voilà: au bout de 45 minutes parfois très longues, un premier secret est relevé et le film se mue en un petit slasher bien plus conventionnel. Un personnage revient hanter la bande de copains sous la forme de fantôme, fortement inspiré donc de "Ring", mais également de la figure thaïlandaise de "Mae Nak". Difficile de raccrocher les wagons après le premier véritable dénouement, en partie à cause d'une structure narrative, avec un retour au présent un peu flou et une évolution des personnages pas très explicite. La disparition progressive des personnages est assez conventionnelle et ne semble d'ailleurs pas beaucoup passionner le réalisateur, qui expédie carrément deux meurtres (sur trois) hors cadre!!!
Mais là, où le bât blesse vraiment, c'est dans le dénouement grand-guignolesque absolument grotesque et notamment dans une séance d'enregistrement, qui est purement impossible en l'état (faut le voir – ou non – pour le comprendre). Sans parler de la révélation d'un personnage, qui avait été prévisible à des lieues, mais est hautement improbable.
"Nightmare" donne donc l'impression d'un film d'horreur horriblement raté – même en sachant, que le genre était relativement neuf à l'époque en Corée. Il n'empêche, que certains segments du film sont franchement à sauver et témoignent d'un vrai talent de par son réalisateur…Ce qui deviendra d'ailleurs une véritable image de marque, car en-dehors d'un "Phone" de moyenne facture, tous ses films comportent quelques scènes diablement efficaces, malheureusement noyées dans une bonne dose d'ennui et de médiocrité.
un des pires films coréens jamais produit.
un vide effrayant, une sous-sous copie de Ring sans aucun interet, des acteurs lamentables..etc