Amusant par moment, mais globalement décevant
Il ne fallait pas attendre grand chose de cette suite probablement signé par un Alan Smithee à la Hong Kongaise. On murmure qu'il s'agirait d'Aubrey Lam, ce qui est d'autant plus décevant. Le résultat est hélas à la hauteur des attentes: là où le premier opus réussissait à se montrer à la fois original et drôle malgré des problèmes de rythme, cette suite se montre beaucoup plus convenue et surtout un peu prétentieuse par moment. L'ambiance film noir du premier film a ici complètement disparu pour laisser à la place à de la comédie beaucoup plus lourde. On rit lors de certains passages, on sourit à d'autres, mais globalement pas de vrais gros moments de franche rigolade, malgré le casting une nouvelle fois assez étoffé. Le film tombe également parfois dans la facilité en servant quelques parodies de récents films à succès (Election(s)).
Plus embêtant, plutôt que de rester dans la comédie pure, cette suite cherche évidemment à apporter un peu de fond sur les relations amoureuses. Avec Aubrey Lam au scénario, on aurait pu s'attendre à quelque chose d'un minimum intéressant, mais hélas l'ensemble reste très superficiel et sans véritable intérêt. Le film n'ose donc pas vraiment aller au bout de son humour mais reste désespérément politiquement correct.
Au final on ne peut conseiller cette suite qu'aux accros du cinéma HK et/ou autres fans des membres du casting. Film de commande réalisé sans aucune originalité,
Men Suddenly in Black 2 confirme une fois de plus le manque d'ambition de l'industrie cinématographique locale.
Moins intéressant que le premier et pas vraiment comique
L'idée de départ d'inverser les rôles par rapport au premier film était plutôt bonne, mais celui-ci est beaucoup plus conventionnel. Il faut dire qu'Edmond PANG Ho-Cheung a été remplacé à la réalisation par ... par qui au fait? un inconnu? un nom de couverture?... enfin de toute façon le résultat est assez probant puisque que les belles envolées d'Edmond Pang cèdent ici la place à une ambition plus proche de la TV à heure de grande audience.
Restait alors l'aspect parodique pour rattraper la chose. Certes on a droit à quelques citations de Johnnie To parfois amusantes, mais là non plus l'esprit de parodie systèmatique du premier est oublié au profit d'une comédie bien classique, amasante parfois mais rarement drôles (2 bons passages à mon goût, ça fait peu). Coté interprétation rien de particulier à signaler même si c'est toujours un plaisir de retrouver Teresa MO Sun-Kwan. Au final, le final n'est à conseiller qu'en cas de forte disette comique et de toute façon à distance du premier qui l'éclipse sur tous les plans. Mauvaise nouvelle, vu la fin du film et le relatif succès au box-office local, on risque d'en avoir un troisième d'ici quelques temps... Pourvu seulement qu'il retrouve un réalisateur digne de ce nom...
11 novembre 2006
par
jeffy
Les femmes se rebiffent
Nouvelle aventure de nos hommes en noir qui n’ont toujours pas abandonné l’idée de passer du bon temps de manière extra conjugale, Men Suddenly in Black 2 / Da Zhang Fu 2 (2006), cette fois-ci réalisé par Zhong Qing met en scène les mêmes acteurs vus précédemment à quelques exceptions prêt.
Men Suddenly in Black 2 est un film inégale. Si certaines scènes prêtent à sourire, d’autres sont d’un ennui profond. Cette même profondeur dont souffre cette réalisation, celle d’un déséquilibre frappant. Cette réalisation (1er ?) de Zhong Qing qui avouons-le n’a pas le talent d'Edmond Pang Ho Cheung peine à atteindre son but. Il est certes plaisant de voir que c’est au tour des femmes d’être volage en se vengeant ainsi de leur mari infidèle. Ces derniers n’ayant toujours pas comprit la leçon, elles décident de leur en donner une en les obligeant à endosser le rôle qu’elles avaient dans le premier volet.
Pourtant ce Men Suddenly in Black 2 est bel et bien en deçà du premier film du même nom où la parodie est plus forte. Ainsi dans le premier volet, c’était les codes de genre qu’on injectaient dans la mise en scène et qui donnait sa singularité. Cette fois-ci, on fait appelle à la parodie de bas étage en pompant notamment des scènes tels que le diptyque d’Election de Johnnie To. Ainsi, il y a ce petit quelque chose qui fait que l’ensemble ne fonctionne pas, ne prend pas. On n’assiste pas un véritable divertissement qui vaut le coup d’œil.
En définitive, Men Suddenly Black 2 est à oublier malgré le fait que ce volet s’intéressait aux sorts des femmes. Le film valait le détour rien que pour ça mais malheureusement l’ensemble est mal exploité et le revirement final contraste trop avec le reste du film.
une petite comédie entre comique parfois bien lourd et moments plus graves; quelques parodies de johnnie TO, un casting sympa, voilà donc un divertissement qui remplit sa fonction première. un bon petit film du vendredi soir quoi.
Egalité des sexes
Si l'on retrouve avec un certain plaisir quelques-uns des protagonistes, la finalité en soi du premier épisode rend l'entreprise de cette suite quelque peu surprenante – et vaine!
Le prédécesseur avait déjà largement fait le tour de la question quant de cet antagonisme entre hommes et femmes du principe de la fidélité. Sur un postulat finalement assez dramatique (quasiment inciter le spectateur à prendre parti pour la bande de pieds nickelés de réussir dans leurs maladroites tentatives de tromper leurs femmes le temps d'un soir), la comédie réussissait à faire rire tout en évitant de tomber dans la facilité ou dans de la vulgarité graveleuse pour aboutir à un dénouement un brin moralisateur, mais qui abordait franchement le caractère douteux de toute cette entreprise.
Cette suite n'apporte rien de plus, mais se contente de reprendre la formule du premier – jusque dans une copie quasi conforme de quelques scènes du premier, lorsque les femmes vont tenter de revoir d'anciens "ex" – et de pointer avec un plus gros doigt moralisateur sur le fond de la problématique. On en arrive à un très pénible et lent dénouement avec ralenti et chanson sirupeuse sur les pleurs désespérés d'un personnage normalement très fort.
Pire, tout le discours du film est anéanti lors d'un épilogue (en cours du générique final), qui ouvre sur une possible autre séquelle…alors qu'un point final semblait finalement avoir été mis à toute cette histoire.
Le remplacement de Chapman To, Candy Lo, Spirit Blue et Tiffany Lee par Wong Yau-Nam, Gia Lin, Cheung Tat-Ming et Josie Ho importe finalement peu: tous les personnages ne sont que très superficiellement traités et ne réussissent pas à ressusciter cet esprit de "groupe" du premier.
Sans doute en manque d'inspiration, des nombreuses scènes plagient les deux "Election" – parfois pour le meilleur, souvent pour le pire (la scène des chiens; la scène finale).
Les caméos sont une nouvelle fois légion – avec Sandra Ng remplaçant avantageusement l'apparition de Tony Leung du premier.
Quant au réalisateur / à la réalisatrice, le mystère plane effectivement au-dessus du / de la responsable, quelques rumeurs affirmant qu'elle reviendrait à Aubrey Ma, - également au poste de scénariste. Se cacher derrière un pseudonyme pour "protéger" son nom en tant "qu'artiste" du cinéma HK avec ses autres films serait encore honorable; mais manquer à tel point de sensibilité dans ce délicat sujet et dans le portrait très superficiel des femmes ne parle certainement pas pour elle, ni tout autre personne à la mise ne scène.