Le film de 2005
Cho-Won est autiste ; et comme tous les autiste, il lui est impossible d'avoir de vie sociale réelle ; il retient tout mais ne peut pas trier les informations correctement. En dehors de ca, il aime 3 choses : la viande de porc, les zebres et... courrir. C'est au travers de cette dernière activité qu'il arrive à s'épanouir, grâce à sa mère qui l'encourage à poursuivre cette voix. Mais l'ambition de voir son fils courrir un vrai marathon lui fait oublier son état réel et elle engage un entraîneur spécial qui ne croit pas en ses chances. Cette histoire, adroitement racontée, montre comment un autiste comme les autres arrive à, en quelque sorte, se socialiser et s'épanouir au travers du sport, reprenant pour cela le véritable exploit d'un autiste de 19 ans ayant courru un marathon en moins de 3h (arrivé 49ème sur plus de 2000). Ainsi le film décrit le comportement attentionné de sa mère à son égard, alors qu'elle est aveuglée par son ambition, et aussi l'entraîneur qui, sans réelle surprise, a de plus en plus confiance dans les possiblités du garcon.
Evidemment on ne peut pas parler de l'autiste sans parler de la performance admirable de Jo Seung-Wu, vraiment parfait ; je ne l'avais auparavant jamais trouvé ni formidable ni mauvais, mais là il faut avouer qu'il est vraiment remarquable ; tous ses gestes ont l'air automatiques et non forcés ; il a du tout changer pour rentrer dans le rôle, a commencer par sa voix, sa facon de parler, jusqu'à sa facon de marcher et de courir, ses différentes gestuelles. J'ai été complètement scotché par son interprétation qui ne manquera certainement pas de le faire vraiment reconnaître comme un grand acteur. A coté de ca, on peut noter l'excellente prestation également de Kim Mi-Suk, qui ne fait pas une fausse note.
Le film est incroyablement touchant, très émouvant. La musique n'est pas trop présente également et le drame n'est pas ainsi trop renforcé par ce moyen et donc plus naturel. Enfin, il était impossible de ne pas faire de lien avec Rain Man, qui jusque là était un des rares films à grand public parlant de l'autisme d'une facon si émouvante ; sur ce coup Marathon accède sans problème au rang de chef d'oeuvre à ses cotés, tellement il est touchant, et que ses acteurs sont admirables. Le film de 2005
Sensible et plein d’humanité
Marathon, est-ce le Rain Man coréen ? Dans un sens, oui, tant les 2 films nous montrent combien l’autisme peut être handicapant pour s’insérer socialement, mais aussi combien la personne souffrant d’autisme peut être attachante. Cependant, Marathon ne célèbre pas l’amour fraternel, mais l’amour filial entre une mère et son fils, avec tout ce que cela comporte d’interrogations : quelle voie professionnelle va suivre mon fils ? Que va-t-il devenir sans moi ? Car outre le portrait de Cho-won, impeccablement interprété par JO Seung-Wu, c’est aussi le portrait d’une mère qui est mis en valeur, une mère courageuse certes, mais qui fait aussi des erreurs contre sa volonté en s’accaparant trop son fils et en ne le laissant pas apprendre la vie comme il le devrait.
Emouvant mais plein d’espoir, Marathon est une belle réussite dans son genre.
Regardable.
Oh lala les gars,
Marathon ne mérite pas un tel débat, c’est quand même moins énorme(ment nul) que
Taegukgi… Aux adorateurs de la chose, rappelons que l’autisme est assurément le sujet tire-larmes par excellence, il est bien triste de succomber à la facilité du sujet en abdiquant toute réflexion critique. Un autiste, c’est mignon comme un petit enfant et étrange comme un extra-terrestre, le pain béni pour la fiction. Mais cela ne veut pas dire pourtant que tout film avec autiste ou débile sympa va toucher le spectateur peu regardant, car le sujet est aussi un des pire piège du cinéma et surtout une arnaque pour acteurs en mal de performance. Dustin Hoffman / Rain Man en faisait quand même des caisses, Jodie Foster s'est aussi vautré avec son Nell où elle faisait la folle surdouée, ce n’est rien à côté de Sean Penn en overdose de cabotinage dans le navet culte
I am Sam. Comparé à cela, la composition de Jo Seung-Wu est modeste, souvent drôle, ça tient en de petites idées dans les coins, quand il scotche sa télé en tailleur sur sa table basse ou regarde sa nouvelle boite de chaussures sous tous les angles. Pour le reste,
Marathon s’avère étonnement regardable. La musique est dans la moyenne des scores coréens (quand même basse…) mais n’est pas tartinée comme sur les films américains. Il y a de longues plages silencieuses bienvenues, de la vie qui ne vire pas systématiquement au chantage à l’émotion. Le scénario est évidemment prévisible comme la plupart des films de sport (vous savez quoi ? Il va gagner), mais ça roule bien. Et, surtout,
Marathon se permet quelques échapées poétiques qui, sans avoir le culot d’
Oasis, ne sombrent pas dans le ridicule. Ainsi ce beau moment de suspension au milieu de la route lors de la dernière course. Bref, ça aurait pu être tellement pire. Le meilleur produit hollywoodien made in Korea en 2005?
Rien que du désert (de cinéma), pas d'Oasis...
Pas la peine de s'étendre sur Marathon. Rien n'y dépasse jamais le téléfilm sur grand écran idéal pour un Dossiers de l'Ecran sur l'autisme. La mise en scène n'y sort presque jamais d'une affligeante banalité. D'une absence d'ambition thématique ne passant pas au vu de son sujet, le scénario ultraprévisible n'est prétexte qu'à une suite de procédés faciles pour émouvoir. Facile ce recours à un score mièvre, facile ce recours au pathos dans le jeu des acteurs pour un sujet qui n'en avait pas besoin, facile ce recours quasi-systématique aux bons sentiments, facile de chercher à faire pleurer plutot que creuser un sujet aussi grave. Quant à Jo Seung-Wu, il se révèle incapable de donner à son personnage le caractère attachant offert par Sol Kyung Gu à Jong Du dans Oasis. Du drame à Oscars gentillet.
Injustement méconnu et sous-estimé
Certains critiquent ce film pour ses bons sentiments et son côté guimauve, et ce sont les mêmes qui s'étonnent de l'état du monde .
boulversant
Difficile de ne pas se laisser entrainer par cette histoire menée par d'excellents comédiens.Et pourtant le sujet pourrait facher,encore le theme du handicap...mais ici on s'interesse à l'autiste, et non à sa différence, comment lui faire exprimer ses peurs ou ses joies? par la course bien entendu!
Certes cliché mais dans le genre "autiste / handicapé" difficile de sortir des sentiers battus.
De plus, une belle histoire + inspiré d'une histoire vraie = ça va larmoyer dans les chaumières !
Cependant, et c'est finalement un peu le même reproche qu'on peut faire à cette catégorie de film : trop de pureté et naïveté touchante sur l'autisme à la "Huitième Jour", et pas assez de lumière sur les autres formes d'autisme qui sont évitées car trop peu comprises par le spectateur qui préfère du bouleversant séant, du mélo délicat...
Enfin bon, à part cette petite parenthèse, rien d'autre à redire si ce n'est souligner l'excellente performance de l'acteur principal JO Seung-Wu pour le rôle clé.
Un bon film donc, mais au thème bien typé et convenant.
Run, Cho-won, RUN !
Le film gagne en qualité au fil des visions.
Il ne faut surtout pas s'attendre à la force d'un "Oasis" - film moins sur l'handicap, que sur les limites de la réalité à la fiction - mais "MArathon" reste tout de même supérieur à un "Rain Man" ou la ribambelle de films sportifs à succès japonais. Drôle d'hybride, le film convainc surtout par le sensible portrait d'une mère se battant de toutes ses forces pour l'intégration sociale à jamais impossible de son fils, puis son premier pas à lui accorder quelque liberté pour avancer seul dans la vie. Pour quelqu'un ayant déjà eu des contacts avec les autistes (ma femme travaille dans le milieu en ce moment), la représentation est une nouvelle fois très édulcorée. Si la notion de partage est effectivement absente dans bien des cas d'autisme - comme le souligne d'ailleurs à plusieurs reprises le film - il est d'autant plus surprenant de voir Cho-won finalement partager sa bouteille d'eau. Son appel déchirant à l'intention de sa mère est certes déchirant et déclencheur des séances de larmes en fin de film, mais totalement irréaliste.
Abstraction faite de ces quelques imperfections, on ressent l'engagement du réalisateur ayant passé près d'un an auprès du véritable Cho-won, dont l'histoire est inspiré. Pléthore de petits détails dépassent le simple statut de comédie dramatique et sont merveilleusement rendus par son acteur à l'écran. Les séquences comiques avec l'entraîneur sont irrésistibles et font regretter la dernière partie versant dans un mélo par trop facile et appuyé.
Reste que l'ensemble transpire d'un positivisme bienvenu et révèle au grand jour le talent certain de son réalisateur, qui semble le confirmer avec son second long métrage à être sorti le 04/11/2005 sur les écrans coréens et largement défendu par la profession comme un authentique chef-d'œuvre. A suivre...
Bien entendu, "Marathon" est l'un de ces films
well-made coréens qui remplissent leur contrat technique et narratif avec efficacité. Et celui-ci plus que d'autres, de par son sujet, saura sensibiliser le spectateur lambda.
Mais reste que pour voir du cinéma doté de plus de prétentions artistiques et des autistes, on se tournera vers "Oasis" de Lee Chang-Dong et "A quiet life" de Itami Juzo.