Boring Hell
Une nuit, une famille est sauvagement massacrée. Seules la grand-mère et sa petite fille autiste en réchappent. N’ayant plus de parents directs, les deux survivantes sont placées dans une famille de lointains cousins. Accueillies à bras ouverts par leurs hôtes, elles ont néanmoins un comportement troublant et Yasu, un jeune handicapé, devient rapidement la proie de leurs persécutions, toutes plus cruelles les unes que les autres. Pendant ce temps, un journaliste, intrigué par un fait divers sanglant dont la coupable serait une vieille dame, décide de mener l’enquête.
Il faut bien peu de temps à Living Hell pour décevoir son spectateur. Après un pré-générique riche en épanchements hémorragiques pleins de promesses, la désillusion s’installe en même temps que le film et son scénario. Là où l’on pouvait attendre le prolongement logique de la série de massacres perpétrés dans les premières minutes du film, on retrouve un entrelacement de deux intrigues poussives, cousues de situations éculées heureusement entrecoupées (beaucoup trop rarement pour faire le prix de ce film pataud) de saillies plus ou moins gore qui viennent rompre la monotonie qui colle à ce scénario maladroit. En effet, on peine à imaginer ce qui pourrait faire l’intérêt du film s’il n’y avait les scènes (particulièrement réjouissantes) où le pauvre Yasu est tourmenté par les deux harpies sans pitié.
De plus, là où on aurait sans doute préféré un montage alterné plus rapide, le réalisateur fait le choix de tresser les deux fils de l’intrigue en compilant de gros blocs narratifs issus de chacun d’entre eux ce qui nuit grandement au rythme du film. Et si la scène de la révélation finale laisse à penser que tout cela finira mieux que ça n’a commencé en invoquant assez clairement le Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper, cette idée tourne court quand ce dernier tableau qui aurait peut être pu épargner à la fin du film l’indigence dans laquelle on végétait jusque là vire au plus grand n’importe quoi au point qu’on se demande comment le réalisateur va faire pour s’en sortir et mettre un point final à cette mascarade. L’ultime twist, « fightclubesque » avec mauvais goût, ne parvient même pas à surprendre le spectateur puisque celui-ci a déjà décroché depuis longtemps et n’attend plus que le terme de ce fantastique ratage que sa réalisation ne sauve pas plus que son scénario puisque elle n’échappe à l’académisme le plus total qu’en usant à outrance d’angles tarabiscotés. Au final, on ne peut que nourrir des regrets vis-à-vis de ce qui aurait pu être un bon film gore si le réalisateur avait joué la carte du second degré. Car ce qui préserve le semblant d’intérêt de ce long-métrage pauvre en idées neuves, c’est tout de même les éclats de rire qui viennent ponctuer les scènes où l’on cherche à nous terrifier.