The Mission 2, le retour
J'ai tout d'abord vu ce Jiang Hu comme une sorte de parodie de The Mission, d'un an son ainé. Ce parallèle est certainement non voulu mais il est bien présent au visionnage. On retrouve la fameuse scène du sniper, reprise dans une ruelle presque identique (la même ? Laquelle ?), ainsi qu'une maison qui ressemble à s'y méprendre au refuge du big boss traqué dans le film de Johnnie To. La présence de Roy Cheung en garde du corps massif souligne largement le clin d'oeil et on a même droit à un gunfight bien sympatoche ! Mais c'est davantage l'ironie légère qui survient lorsque les personnages partent sur des dialogues décalés qui finit par rapprocher définitivement ces deux bons films.
Avançons sur celui du jour. Il serait dommage de n'en retenir que cette parenté, les textes récités sont géniaux, ciselés et particulièrement excitants, servant aussi bien les délires comiques que les passages plus sérieux. Magnifiquement écrit, sur la corde pourtant raide et glissante du mélange des genres (qui est le sagouin qui a huilé la corde?), un concept casse-gueule accouchant plus souvent de films décevants que de bons, Jiang Hu est de ces films rares qui réussissent ce très dangereux numéro d'équilibriste. Le spectacle est tour à tour émouvant, amusant, burlesque, dramatique, doté d'une intelligence appréciable et de personnages très bien construits. La palme va à Tony Leung (celui de la photo, la ka fai, pas l'autre, le chi wai) qui nous sort ici l'une de ses plus belles prestations en parrain émouvant, par ses qualités et surtout ses nombreux défauts. Egoïste notoire en premier lieu. Quant à Sandra NG Kwun-Yu, elle n'est pas en reste et nous émeut déjà, un peu comme elle le fera plus tard dans le bouleversant Juliet in Love.
JiangHu : The triad Zone est un film d'apparence légère mais surprenant et marquant, un petit miracle comme il en existe très peu dans le genre, surtout à HK. Pour une fois qu'une comédie locale n'a pas le goût du gros cassoulet qui colle au palais...
Polar décalé et bienvenu
Rare est l'occasion de voir un polar sur les triades qui sort un peu de l'ordinaire. Celui-ci, avec ses dessous un peu décalés, apporte beaucoup de plaisir au visionnage, tout en gardant un vrai scénario de film de triades. En gros, ce n'est pas lourd à voir comme la plupart des films qui ne font que recopier ce que les autres ont déjà fait en changeant les noms de personnages, mais ajoute un style particulier, surtout avec le talent de Tony Leung.
13 février 2006
par
Elise
un polar inventif et réussi
Jiang Hu the triad zone est la bonne surprise hk de l'an 2000. C'est le polar milkyway que johnnie to n'est plus capable de faire. Comme chez To, des scènes inattendues dynamitent une histoire mille fois vue: un parrain apprend qu'il va être tué dans 24 heures, n'y croit pas et d'un coup un sniper invisible tire sur sa voiture au niveau des sièges arrière. L'ouverture avec une narration en voix off sur de superbes plans de Hong Kong de nuit rappele le Scorcese des Affranchis . On retrouve également le côté plongée quasi-documentaire dans Hong Kong qui a fait la force des meilleurs polars hk récents. Mais le dynamitage du genre provient surtout (et c'est la différence avec To) d'éléments parodies qui ne sombrent jamais dans le ridicule. Les personnages y sont encore plus obsédés par leur look que ceux de the mission et se vantent de ne porter que des fringues de marque. Une idée hilarante est l'arrivée impromptue d'Anthony Wong en Dieu sauvant les gangsters de la mort et leur faisant une leçon de morale. Les dialogues sont à mourir de rire et ont un humour noir tarantinien bienvenu (si c'est un mec qui a fait le coup, je le tue, si c'est une femme, je lui chie dessus"). Le film comporte malgré tout quelques longueurs mais juste quand l'ennui commence à se pointer une belle idée vient relancer le film. Quant au retournement final qui révèle l'identité du tueur, il est soufflant. Dommage que Dante Lam n'ait pas depuis confirmé la réussite de ce film.
La surprise de l'année 2000
Un des meilleurs polar-triades réalisé à HK après 1997 en dehors des films de la Milkyway. Comme pour les polars réalisés ou produits par Johnnie To, Jiang Hu: The Triad Zone est une déconstruction d'un genre convenu en nous montrant l'absurdité de certaines règles et actes au sein des Triades, à la différence que le réalisateur Dante Lam incorpore des éléments parodiques et de comédie pure à son récit tout en maintenant un côté sérieux, violent et avec un certain suspens.
Le mélange des genres est parfaitement maintenu et réussi tout au long du film.
Le film peut rappeler certains éléments de The Mission tout d'abord de par son scénario mais cette fois vu du côté du boss et bien sûr par la présence de Roy Cheung interprétant à nouveau le garde du corps avec une scène directement tirée de ce film.
Une des nombreuses qualités de ce film est son casting : autour de Tony Leung jouant avec perfection le rôle du boss, il y a un nombre impressionant de visages connus et tous jusqu'aux plus petits rôles jouent à merveille, Roy Cheung excellent acteur sous-estimé dans un de ses meilleurs rôles qui fera une révélation surprenante vers la fin du film, Sandra Ng interprétant la femme au fort caractère de Tony Leung, Chan Fai-Hung en conseiller discret et intriguant, Eason Chan en policier qui cache bien son jeu, un caméo hallucinant d'Anthony Wong qui vaut à lui tout seul le détour et encore Eric Tsang très touchant, Chapman To toujours en pitre, Ann Hui et bien d'autres.
La réalisation de Dante Lam est très réussie, très stylisée avec des effets clippesques appropriés et une cinématographie somptueuse, et les quelques scènes d'action très bien maîtrisées, cela dégageant une cool-attitude tout le long du film. Autre point fort, la musique orchestrée par Tommy Wai.
En résumé, un polar atypique qui arrive à mélanger les genres à la perfection, des acteurs servant le récit magistralement, une très belle réalisation, une bande originale mémorable, un film s'apparentant aux polars de la Milkyway tout en s'y démarquant, une petite perle. Recommandé assurément.
You got the hype!
Original, inventif, décalé & stylé; un polar-testament absurde et superbement foutu, porté par un casting énorme mené par le génial Leung Ka-Fai; le seul grand film de Dante Lam. Mention à la bande originale, chargée et lancinante.
Un film qui m'a vraiment surpris
Excellent film, mélange de genre: a voir absolument
je vois pas quoi dire d'autre: regardez le
Triade Blues.
Dans le sens purement artistique, ce film est une réussite formelle, les protagonistes sont magnifiquement interprétés, notamment Tony Leung Ka Fai dans le rôle du chef de clan, Sandra Ng interprétant son épouse dévouée "corps et âme", et Roy Cheung en bodyguard dont l'extrême dévouement cache en fait un secret plus "charnel" qu'il n'y semble, Anthony Wong faisant une apparition mémorable. Le tout est filmé sans effets vains et avec une véritable maîtrise de la part de Dante Lam. On passe de scènes hilarantes à des moments d'ultra-violence le tout filmé avec franchise et un sens émotionnel réel. Une vraie réussite.
"On a mission from god !!"
Dante LAM transforme avec bonheur - et bien plus de réussite que par la suite -son premier essai dans la comédie et de signer l'un des plus hilarants métrages HK de la fin des années '90s.
Parodie du polar par excellence, LAM se moque gentiment de tous les poncifs et stéréotypes d'un genre qui est loin d'être "mort" (et plus que jamais "ressuscité" avec peu de bonheur en 2004 / 2005). Tony Leung incarne un parfait membre de triades, dont la tête est mise à mort par un autre parrain du milieu. En même temps, il doit se dépatouiller avec une femme (merveilleuse Sandra Ng) incapable de lui donner un descendant et noyant son chagrin dans l'achat de produits de luxe; la révélation d'une épineuse affaire avec une maîtresse; deux jeunes chiens fougueux, l'un flic, l'autre apprenti voyou; un garde de corps tombé amoureux et ... le Dieu des mafieux en personne. Aussi drôle que sonnent ces personnages improbables est le résultat au final : un savant dosage d'extrêmes caricatures totalement réussies - un vrai moment de bonheur.
Le relatif insuccès de cette perle de son genre est d'autant plus injustifié - il est vrai que le public hongkongais préfère rire des frasques d'un Ronald Cheng dans "Himalayan Singh" ou des cabotinages d'un Chapman To en roue libre...
Ils ne savent pas ce qu'ils ratent !
très réussi
Ce film m'a accroché dès la première minute. Le style fait beaucoup penser à Wong Kar Wai avec l'abondance (l'abus?) de voix off pour exprimer les pensées des personnages.
Le tout est filmé de façon assez moderne, sans tomber dans les excès clipesques de
Tokyo raiders par exemple.
J'ai gardé le sourire au lèvres pendant quasiment tout le film. Tony Leung Ka Fai et son gang sont en fait assez attachants.
Seule la fin est un peu décevante, mais vu le ton du film, il n'était pas évident de conclure.
Un détail : lors du second passage à Londres plusieurs années après, c'est toujours la même affiche qui est collée dans la rue... Les britanniques sont décidémment très concervateurs!
Un polar atypique et attachant.
...Que dire si ce n'est que c'est sympa comme tout. A l'instar d'un Metade fumaca (chef d'oeuvre ! ) ou d'un Bullets over summer, ce film de l'inégal Dante Lam est un drôle d'objet à la fois compêtement bordélique et assez maîtrisé, une comédie jouissive dans ses dérapages surréalistes (les scènes avec Anthony Wong dans le rôle du Dieu des triades ) mais qui se révèle suprenante lorsque la tonalité ne prête plus du tout à la rigolade (les 10 dernières minutes du film).
On retiendra de ce Triad zone certains passages vraiment poilants (la scène avec le sniper, l'obsession des mafieux pour leur look: Le gilet pare balles Armani ! etc...), d'autres plus touchants même si toujours décalés (le bodyguard qui avoue son amour à son patron), une réalisation originale et énergique (bien qu'un peu "too much" à certains moments), une constante inventivité et, surtout, d'excellents acteurs tels que le couple Sandra Ng/ Tony Leung Kar-Fai, qui porte une grande partie du film sur leurs épaules...Sans oublier les apparitions des excellents Richard Ng (ça fait plaisir de le revoir !) et Eric Tsang.
Un bon petit film, drôle et original et qui, même s'il n' égale pas Bullets over summer ou Metade fumaca (pour citer des films à la tonalité assez proche) est symptomatique de ce que Dionnet nomme "les nouveaux territoires" c'est à dire ces petits films inventifs, "libres", un tantinet bordéliques mais frais et attachants.
Comme tout le monde j'ai vraiment apprécié le film, pour la prestation de Tony LEUNG Ka fai, acteur magnétique s'il en est, le casting aux petits oignons, et la réalisation dans son ensemble, soignée et réussie. Le ton qu'a trouvé Dante LAM sur ce film est une exemple de mélange de genres couronné de succès. Bien qu'il ait d'autres films sympa dans sa carrière ( Heat team, Beast Stalker récemment), il n'y a que Beast Cops à mon avis que l'on pourrait ranger dans la même catégorie. Un vrai plaisir!
Quand le ciné-foutoir HK paie son polar...
...ça donne ce "Jiang Hu", sous titré "The triad zone", juste entre le
Metade Fumaca (1999) de Riley Yip et le
Men Suddenly In Black (2003) de Edmond Pang.
Du premier, il possède l'émotion humaine avec sa galerie de gueules de polar en désabusion banale ; du deuxième, le sens du rythme et de la parodie stylée ; avec les deux, il partage un regard décallé sur le genre et l'ambition jusqu'auboutiste de divertir sans abêtir.
Parfois déboussolant par sa construction digressive mais assurément à voir.
Je dois dire que j'ais passé un bon moment à regardé ce film, ou il y a des passage qui mon bien fait rigoler, tournant en dérision le monde normalement obscure des triades.
Une bonne surprise bien dejanté en somme. Ce qui m'as vraiment surpris c'est quand Tony Leung .K.F ce fait sauvait par un Anthony Wong déguisé en guerrier chinois légendaire complètement loufoques, le réalisateur à bien déliré en réalisant certaine scènes de ce film. (J’avoue je m’attendais pas qu'il sois sauvé par un tel personnages). Et Il y a comme dans tout polar ça petite dose d'action.
Un polar à la fois drôle et violent, bénéficiant d'une apparition d'Anthony Wong en Général Kwan qui vaut son pesant de cacahuètes.