Bien foutu, ridicule, prenant, gonflant...ça fait beaucoup, non?
On commençait par le savoir depuis le temps, Johnnie To est bien un jongleur. Fait vérifié une fois de plus avec son dernier film, tout du moins serait-on tenté de dire "l'un de ses derniers", le bien nommé mais extrêmement décevant Mad Detective qui compile à peu près tout ce qui a déjà été vu dans son cinéma période Milkyway, période faste d'un cinéaste devenu producteur et donc en pleine possession de ses moyens. Le problème est tout autre, ici, hormis la redite cinéphilique d'un metteur en scène qui aime le cinéma calibré, ce cinéma où l'on fume le cigare et où les mafieux de Hongkong portent des lunettes noires et des impers, mais de retour avec son ami Wai Ka-Fai, le Johnnie To que l'on connaît depuis PTU semble être devenu risible, risible parce que son postulat de départ misait trop franchement sur l'aspect fantastique et dégénéré de l'oeuvre, voulu assurément par Wai Ka-Fai (repensons au sujet très typé science-fiction du superbe mais inégal Running On Karma) qui démontre une fois de plus qu'il ne lésine pas sur les idées barges mais néanmoins cohérentes. Car dans sa finalité, Mad Detective est une oeuvre malade, mais cohérente, et si la thématique a de quoi rebuter au premier abord parvenant même à rendre le film plus ridicule qu'il ne l'est, il reste d'une logique implacable. Dès l'introduction, Mad Detective pue le ridicule. Lau Ching-Wan, étrange, livre une grosse performance mais son personnage est simplement désolant. La faute au script? Sans doute, car l'acteur n'a plus rien à prouver rayon charisme et prestance. Le voir découper un cochon et se glisser dans une valise pour reconstruire ce qu'a subi la victime de cette enquête rapidement expédiée rappelle les prologues des vilaines séries télés, et voir apparaître une seconde fois un très Z "écrit et réalisé par Johnnie To et Wai Ka-Fai" fait mouche niveau suffisance. Dans le genre grand retour gagnant, on attendait mieux. Pourtant, cette introduction est amusante et donne rapidement le ton employé dans Mad Detective, qui n'a de mad que l'inspecteur Bun et les fameux démons peuplant un récit très classique. Cet inspecteur de police, qui offre ses oreilles à ses supérieurs hiérarchiques, est capable de voir le ou les démons qui sommeillent en chacun et peut ainsi interagir avec eux tandis que ses coéquipiers restent bouche bée devant ses actes : ce sont d'ailleurs les seuls éléments capables de nous décrocher un sourire du coin de la lèvre.
La première apparition des sept démons de l'inspecteur Ko, soupçonné de meurtre avec un ressortissant indien, offre une petite bouffée d'air frais à cet ensemble très suffocant : très proche du registre Tsai Ming-Liang version La Saveur de la Pastèque en ré mineur, la séquence est proche de tomber dans les relents de la comédie musicale mais se taira plus vite que prévu, dommage le résultat aurait pu être dantesque et encore plus couillu que ne laissait imaginer les premiers screens et teasers du film. Johnnie To et Wai Ka-Fai jonglent donc tous deux avec les genres, épousant les styles et les saveurs du polar HK moderne dans sa conception des quelques scènes d'action où montage nerveux et plans rapprochés témoignent d'une belle virtuosité. Le couple démontre aussi qu'il est encore possible de marier comédie assumée avec cette introduction gore, la ballade en moto de Bun et le démon de sa femme, l'accumulation des plats commandés dans un restaurant, et claustrophobie de tous les instants comme cette séquence remarquable dans les toilettes d'un restaurant ou ce final plastiquement intéressant. Mais Orson Welles faisait mieux avec le final jubilatoire de La Femme de Shanghai, soixante ans plus tôt, l'épate chez Johnnie trouve donc ses limites même si le cinéaste se hisse tout de même bien au-dessus du tout venant policier Hongkongais. Mad Detective aurait pu donc éviter de faire du neuf avec du vieux, éviter les poncifs les plus paresseux et encore plus choquants compte tenu d'un tel cinéaste du "neuf", comme ce plan des appartements de Bun tapissés d'articles de journaux vu des dizaines et des dizaines de fois au cinéma. L'amateur moyen ricanera toujours devant le caméo de Lam Suet, toujours aussi inutile mais marquant parce que c'est Lam Suet et pas un autre, s'indignera lorsqu'il devra subir l'ignoble et désolante musique de Xavier Jamaux, mais se réconfortera face à la belle mise en scène du duo de cinéastes, toujours aussi efficace même après des années de redite. En sortant de la projection du dernier film de Johnnie To on se pose des questions, et pas souvent les bonnes : comment peut-on avoir pris plus de plaisir durant les 30 dernières minutes de Triangle, toujours réalisées par Johnnie To, que durant Mad Detective dans son entier?
Ghosts of HK
Arriver à coller plein de bouts des films de
Johnnie To ensemble pour en faire un nouveau, il fallait oser ! Surtout quand certains des films cités sont des fantômes du passé, comme tout le final du
The Longest Nite alors co-signé
Patrick Yau, « exilé » depuis des différends artistiques sur le continent chinois pour y pondre des dramas TV ad vitam eternam. Pourtant, oui madame, « Mad detective » est un bon polar, construit dans l'idée de fêter les 10 ans du binôme To/Ka Fai et de la
Milkyway Image, fameuse boîte de production de Johnnie To. C’est roublard, ça n’est pas fait par des billes et roule ta bille. Tout droit. Pourquoi se fesse ? Parce que mon cu… hum, parce que mon curriculum vitae de Johnnietophile y voit là un beau résumé de carrière en plus d’une parabole intéressante du mystère Johnnie To. Est-il un réalisateur de génie ou bien ce producteur gentiment tyrannique sachant formidablement s’entourer de talents tout aussi formidables ?
A gauche : confrontation compliquée dans des toilettes ; à droite : affrontement guère plus simple dans une pièce remplie de miroirs.
Le dernier vrai film en date de
John Carpenter, c'est
Ghosts of mars, pelloche qui synthétise joyeusement une bonne partie de l’œuvre de notre Maître du fantastique. Il s'agit du chant d’amour envers une carrière, en grande partie du déjà vu et pourtant une torgnole jouissive. Le ressenti est le même ici : on prend son pied devant un polar hargneux, violent, retord à souhaits mais blindé d’auto-citations. « The Longest Nite » est la plus flagrante parce qu’à ce point identique qu’elle nous pousse à penser qu’elle est excessive. La plupart des critiques sur le final de "Mad Detective" nous refont le coup du « Ooooh,
La dame de Shanghai ! », déjà largement évoquée sur « The longest… » à cause de son climax fait de miroirs brisés et de coups de feu assourdissants avec comme ajouts chez Mr To quelques portables révélateurs. Pour la forme. Ce qui ne l’empêche pas d’encore s’étonner de ce rapprochement et de dire qu’il va bien lui falloir le voir ce film d’
Orson Welles. Mais comment peut-il encore s’en étonner ? Voilà donc un doublon, avec cette fois la musique discrète du français
Xavier Jamaux, a priori par trop anecdotique, qui nous fait d'abord regretter les scores épiques de
Raymond Wong avant de finir par nous enchanter de petites notes aériennes bien trouvées. Pour le reste, des policiers dans un escalier évoquent
PTU à la faveur de ce décor identique, le postulat du flingue perdu également même si
« Mad Detective ne fait jamais référence au Chien enragé d’Akira Kurosawa » nous affirme To, un film au concept de départ pourtant très proche. Quant à la partie « I see karma » du personnage de
Lau Ching Wan et à ces scènes de verdure, elles impliquent
Running on Karma, déjà bien Wai ka Faïsées en son temps.
Lorsque Johnnie To est interviewé, et il l’a été de nombreuses fois en France lors de sa récente visite, il me semble à chaque fois entendre les réponses d’un producteur.
« Quand on coréalise un film, Wa Ka-Fai est souvent sur le plateau et nous formons une seule et même personne. Il est le cerveau et je suis les membres du corps, les jambes, les pieds, ce que vous voulez. Il réfléchit, j'agis. »… On peut également se demander s'il n'est pas excessivement cynique quand il affirme que:
"aujourd’hui, le vrai problème du cinéma hong kongais, c’est la relève" alors que lui-même a longtemps clamé son tutorat sur plusieurs artistes désespérement en retrait. Vieux débat, vieilles questions, injustes ou non, c’est à voir mais quand il dit à propos de "Mad Detective" :
« je ne sais même plus dans quel autre film il y a eu des scènes qui se passent dans une forêt » on se demande soudain s’il est vraiment sur les lieux de tournage de ses propres films. Des forêts ? En veux-tu en voilà dans « Running on Karma » ! Et shoote le sniper d'
Exilé dans un bois ! Et pisse contre un arbre dans
A hero never dies ! Peu importe puisqu’en effet, "Mad Detective" est un bon polar. Un véritable pool d’artistes a officié sur cette oeuvre, les idées sont là, la créativité idem, la prise de risque également et l’ensemble relayé très efficacement par notre troupe d’acteurs habituels.
Johnnie To à la Cinémathèque de Paris en mars 2008. Il se paye un cigare après un bon footing...
« Mad detective » est sacrément puissant quand il déballe ses démons. Leur arrivée musicale où on les voit siffloter tous les sept ensemble est très culottée ; la scène violente dans les toilettes, complexe et aboutie, fait office de nouveauté de taille au milieu de toutes ces redites. Il en va de même de ce bref moment de terreur, époustouflant, quand tous sont réunis dans une voiture autour d’un enfant apeuré. Ou quand le grotesque devient terrifiant tout comme l’était
Le Locataire de
Roman Polanski, qui jouait déjà sur cette même corde raide de l’absurde effrayant, tellement proche du ridicule pour qui ne sait pas raconter la chose. L'atout majeur du métrage ce sont eux. Ca marche, le talent est là et malgré un sentiment de déjà vu prégnant du début à la fin du métrage, de la filmographie de Johnnie To à quelques autres pièces venues d'ailleurs, que ce soit le
Victim de
Ringo Lam, impossible à passer sous silence tant la prestation de LCW y fait écho, l'immigré indien qui fait écho au nègre usuellement bouc émissaire chez l'écrivain
James Ellroy, une récurrence du polar facile, ou l’américain
Identity de
James Mangold qui schématise lui aussi une schizophrénie galopante, on obtient un divertissement haut de gamme non dénué d’une thématique passionnante. Johnnie To et ses démons, Johnnie To et ses nègres, Johnnie To et ses faire-valoir, tous cachés derrière lui. Qui sont-ils ? Sa batterie de scénaristes :
Wai Ka Fai mais aussi
YAU Nai-Hoi, tous deux réalisateurs à leurs heures, et le petit dernier :
Au Kin Yee, sans compter les acteurs, la valeur ajoutée du charismatique
Lam Suet, indéniable.
Un proche sait la vérité, un proche a les pouvoirs de Bun, le personnage joué par Lau Ching-wan : il voit les anges et démons cachés derrière l’homme, ceux crédités au générique ou non pour une tâche peut-être minimisée par rapport à son apport réel. Et si Johnnie To brise à son tour le miroir, l’objet reflète alors tous ces hommes et femmes qui lui – et nous – apportent tant. Dame de Shanghai et hommes de Hong-kong. Extrapolation injuste, peut-être, car n'ignorons ce talent tout particulier qui consiste à en regrouper d’autres. La troupe de Johnnie To est une équipe que l'ont suit désormais comme celle d'une série télé. "Les experts à Hong-Kong". On s'y attache, on vieillit avec eux, on apprend à les reconnaître, à les aimer, ce qui est une raison supplémentaire de fêter les 10 ans d'une Milkyway Image toujours en activité et à même de pondre des bons films. En cela, Mad Detective est un évènement adapté, une synthèse parfaite.
Plutôt confus par moment mais globalement appréciable
Toujours à la recherche de nouveau scénarios, Johnnie To et Wai Ka-Fai ne souffrent pas de problème d'imagination. Bien au contraire. On ne cherche plus chez eux d'oeuvres réalistes ou terre-à-terre, mais plutôt des films à l'esprit un peu décalé mais sur des bases toutefois concrètes. Mad Detective nous emmène sur une enquète où les méthodes simples ne marchent plus, et où les profilers n'arrivent pas à dresser de portrait du voleur qui utilise l'arme d'un policier disparu pour ses méfaits. Un jeune inspecteur va alors chercher l'aide d'un profiler un peu timbré à la retraite, qui n'hésitait pas à rentrer dans la peau des victimes, par le biais de séances de transe, pour comprendre la psychologie du meurtrier. Son truc : il voit les différentes personnalités des gens autour de lui. L'état d'esprit du pesonnage est bien décrit et ne laisse aucun doute sur l'apparence bien tarée du personnage, par contre, le scénario qui se développe autour de ce personnage est parfois confus. Les aller-retour sont nombreux et on ne se perd un peu dans la trame. En outre, l'histoire de sa femme, interprétée par Kelly Lam, apparait au début plutôt futile, mais prend finalement son importance et se conclut avec un bon suspense et sans en faire trop. Pas mal d'humour, sentant bien la marque de fabrique du duo. D'autre part, les interprètes sont tous bons ou au moins correct, et le tout a son petit charme malgré le léger fouilli. Bref, un divertissement sympathique, loin de leurs chef d'oeuvre, mais bien original.
Perte de repères, perte d'équilibre...
Fort d’une mise en scène impeccable, subtilement soutenue par la très belle musique du français Xavier Jamaux, Mad Detective brille avant tout par son scénario tortueux, insinuant le doute jusqu’à la dernière minute dans l’esprit du spectateur.
La recherche de la vérité impliquant de fouiller dans une réalité ici sans cesse remise en question, l’apparition de notre propre doute face aux agissements du personnage de l’excellent Lau Ching-wan ne fait que renforcer cette perte de repères qui induit finalement une perte d’équilibre… un vertige.
My gun is yours
Ce n'est pas un des meilleurs films de Jonhnie To mais il se laisse tout même apprécier à sa juste valeur.
Un peu lent à se mettre en place, malgré quelques confusions au niveau du scénario, Jonhnie To semble peu inspiré par rapport à ses films précédents. Ce qui ne l'empêche pas pour autant de maitriser sa mise en scène. Les acteurs sont bons également.
Par contre le dernier quart d'heure est magistral.
Un film complétement barré qui a le mérite de l'originalité, et qui bénéfice d'un excellent Lau Ching Wan, plutôt inspiré ! Un bon moment !
Dans la Moyenne
Un Thriller dans la moyenne, qui nous fait douter jusqu'au bout sur l’assassin présumé.
Ce doute et en grande parti du à l'excellente prestation de Lau - Chin Wan, dans le rôle d'un ex flic mentalement atteint qui se base sur ses visions pour mener à bien ses enquêtes(effectuant les même actions que le voleur/tueur pour cela). La relation qu’il entretient avec sa femme peut paraître anecdotique au début, mais elle apporte des passages touchant et surprenant sur la fin. Quand au reste du casting, ont retrouve les habituels du réalisateur, et il s'en tire tous avec les honneurs.
Après le film par un peu en vrille sur la fin, mais cela ne l'empêche pas de se suivre avec intérêt jusqu'à sont dénouement, le film étant assez prenant.
UN POLAR BIEN TARABISCOTER
Pour ce nouveau polar made in HK, johnnie To reprend ses bonnes vieilles recettes qui fonctionnent plus ou moins bien. Un casting classique, une trame qui l'est tout autant sur fond de mysticisme. Le mélange prend assez bien je trouve. Le jeu d'acteur est plus que correct avec un Lau Ching Wan en plein dans son personnage de "fou".
Pourquoi changer une recette qui gagne? Peut etre pour renouveler un peu le genre qui sait...Mais le résultat est la et le film est convainquant. Un bon cru pour Mister TO
Voila un petit polar qui peine a nous tenir eveillé, l'intrigue est inexistante dommage car l'idée de depart était bonne et aprés un introduction plutot réussit, notre "mad detective" devient presque ridicule voir risible... Bref, Y'a pas grand chose en dire de ce film si ce n'est que c'est regardable mais pas plus que ça.
16 juillet 2008
par
aucun
Un bon thriller même si un peu décevant de la part du duo
Malgré un scénar brouillon un peu lourd, le film se suit bien surtout si les athmosphères Milkyway sont acquises à votre cause en fait (c'est toujours aussi impeccablement original et classieux quoi). Les deux réalisateurs livrent des scènes assez surréalistes de poésie comme le dîner où Lau Ching Wan pense être à côté de sa femme...
Notons l'arrivée du français Xavier Jamaux à la bande son qui fait un très bon boulot. La direction d'acteur est toujours aussi impecacble.
Malgré l'originalité du scénario, ça commence tout de même à sentir un peu le réchauffé et au final ce n'est clairement pas mon Milkyway préféré...
Sympathique comme toujours mais bon...
Un nouveau film de Johnnie To suscite toujours de l'intérêt . Comme d'habitude, son précédent film a été réalisé la semaine juste avant, et le prochain sortira la semaine d'après. Donc évidemment, la qualité s'en ressent un tantinet. Mais bon, il reste suffisament doué pour apporter quelques idées sympa à chacun de ces films de telle sorte qu'il reste toujours au dessus de la moyenne.
Cette fois cependant, même si ce Mad detective reste tout à fait acceptable, je ne peux pas m'empêcher de penser que seuls les fans inconditionnels peuvent objectivement apprécier le film. Personnellement, à l'époque de Fulltime killer, je regrettais les Longest nite ou Odd one dies. A l'époque de PTU, je regrettais Fulltime killer. Eh bien, à l'époque de Mad detective, je pense que je vais regretter PTU. Tout ça ne va pas tout à fait dans la bonne direction.
Si seulement Johnnie To pouvait tourner un peu moins vite, ne livrer qu'un film sur trois et de préférence Election ou Breaking news, il resterait le meilleur réalisateur actuel à Hong-Kong.
Non, Johnnie...
Que ? Qui va là ? Ah, mais c'est ce bon vieux Lau Ching-Wan ! Le magnifique interprète de
Full Alert semble avoir pris quelques rides et perdu quelques grammes avec les années. Quoi qu'il en soit, le fait de le voir mutiler son oreille droite pour l'offrir à son boss qui part à la retraite, administrer des coups de boule à ses collègues, uriner sur son voisin de pissoir et manger une dizaine de fois de suite le même repas copieux avant de rendre une partie de son festin ne laisse guère indifférent. Les seules scènes plus ou moins excitantes de ce tiède ersatz compilant un peu tous les To réalisés et/ou produits que l'on connaît bien (le diptyque
Election pour le dépouillement et la froideur de la mise en scène,
Running on Karma et
Expect the Unexpected pour les ruptures de ton,
The Longest Nite pour le gunfight des miroirs, le passage des flics dans les escaliers qui renvoie direct à
PTU, et on en passe et des meilleures), à vrai dire. Car au-delà de ces quelques gags pas piqués des vers, le dernier cru du (de l'ex ?) maître du néo-polar HK – flanqué de Wai Ka-Fai – distille une désagréable odeur de fiasco. On ne blâmera pas plus que ça l'éclairage souvent hideux qui plombe la photo dans ses – louables – tentatives d'épurement, tout comme la transparence des seconds couteaux et le score clinquant de Xavier Jamaux dont certains thèmes restent agréables à écouter faute de marquer l'esgourde. Non, ce qui cloche réellement dans
Mad Detective, c'est son intrigue tarabiscotée face à laquelle on décroche vite ainsi que cet anticonformisme poussif d'un To se complaisant dans le foutraque de pacotille. Si un
Election 2 présentait quelques longueurs en début de parcours, il faisait au bout du compte preuve d'une impressionnante maîtrise narrative, du moins assez impressionnante pour captiver jusqu'à son terme. Si un
Exiled n'inventait guère la poudre au niveau de la thématique propre à son auteur, il s'avérait virtuose dans sa forme au point que l'on pouvait facilement fermer les yeux sur un scénario pas toujours palpitant et inspiré. Ici, on cherche désespérément ce qui pourrait encore produire la petite étincelle, ce qui aurait matière à éveiller l'intérêt, y compris celui du plus gros inconditionnel de Johnnie To. En vain.
Mad Detective déçoit, ennuie et donnerait presque par moments l'impression d'une parodie mal digérée où le cinéaste responsable du fabuleux
The Mission fait joujou à vide. À voir pour les pitreries d'un Lau Ching-Wan définitivement capable de se fondre dans n'importe quel rôle et... c'est tout.
Un peu court... mais frais
Bah, un peu déçu tout de même, je pense que c'est le sentiment un peu partagé. Un bon petit moment surtout sur grand écran, mais c'est pas la claque annoncée, certainement plus faute de temps qu'autre chose. L'ambiance (nottament sonore) alliée à une mise en scène harmonieuse pour mieux etre abrupte lorsque nécessaire déconstruisent un scénario shyamalanesque vraiment désagréable dans cet univers HK bien connu. Mais malheureusement le film est un peu bridé (pas de mauvais jeux de mots) par sa courte durée et un gout de trop peu qui à la fin déçoivent, faut dire que TO fait tout pour... A tel point que le THE END pourrait etre traduit par un "c'est fini maintenant tu te d'emm...des avec ce que tu as eu. S'il y avait une petite édition Director's Cut de derriere les fagots, avec une demi heure de plus de meme accabit pour recoller les morceaux et creuser les personnages (magistralement incarnés), le film y gagnerait énormément...
Le personnage de Tony shaloub fait des émules même à hong Kong!
En effet, comment ne pas penser à l'attachant ancien inspecteur de police Adrien Monk, dès la première scène de "Mad detective", lorsqu'on est confronté à un Lau Ching Wan autiste cherchant à découvrir la piste d'un tueur par mimétisme?
Car s'il n'est un secret pour personne depuis les différnetes BA du film que le personnage de Lau, ancien flic aux méthodes surprenantes possède un don surnaturel, on a beaucoup moins parlé de ses méthodes d'investigation, extrêmement proches, pour ne pas dire quasiment identiques à celles du personnage créé par le grand Tony Shaloub.
Une parenté qui même si elle n'a pas été clairement réclamée par les auteurs, sont tout à leur honneur. En effet, on a connu bien pire comme source d'inspiration.
Comme Tony Shaloub, Lau Ching Wan interprète son personnage avec élégance et irradie la pellicule de sa présence. C'est bien simple, on ne voit que lui. Pourtant, les autres acteurs ne déméritent pas, mais ils ne peuvent rivaliser avec cet interprète hors norme, qui donne vie à un personnage fascinant et profondément attachant.
La musique, discrète, accompagne l'action avec panache. Très réussie, elle n'evahit jamais trop l'écran, et permet d'apporter une petite touche en plus aux différnetes scènes.
On retrouve en grande partie le cast habituel de Johnnie To, de Lam Suet à Lam ka Tung, en passant par Kelly Lam. Mais on a surtout le plaisir de voir Andy On dans autre chose qu'un film d'action, et il s'en sort très bien. Son rôle n'est peut être pas assez creusé cependant. Il ne peut pas être le complémentaire de Lau comme Sharona est le complémentaire de Monk. C'est certainement le défaut du film. Trop axé sur son personnage principal, le récit peine un peu à rendre les autres personnages aussi intéressants.
Ce n'est pas trop dérangeant puisqu'on est subjugué par le mad detective, mais c'est un peu dommage. Le personnage du garçon faible, très bien interprété (une fois de plus) par Johnathan Lee (3ème collaboration avec To, et sans doute pas la dernière s'il continue d'améliorer son jeu), aurait mérité d'être davantage exploité par exemple.
L'intrigue est finalement plutôt simple, et sans doute la principale différence avec la série "Monk", où chaque meurtre est imaginé et chaque meurtrier découvert avec une ingéniosité incroyable. Mais l'intérêt réside ailleurs. En effet, où est la vérité? Qui a raison? Qui ment? Le mad détective est-il réellement fou, ou bien juste un peu particulier? Possède-t-il réellement ce pouvoir, ou bien imagine-t-il tout?
Autant d'interrogations qui rendent le héros encore plus intéressant et procurent au film un véritable suspense, magnifié par la fin. Si la scène des miroirs déçoit (surtout quand on repense à celle de "the longest nite" avec le même LAu Ching Wan), la résolution finale est très intéressante et se révèle à la hauteur.
"Mad detective" n'est pas le film inoubliable qu'il aurait pu être cependant. Sa simplicité est en effet une force, mais aussi une faiblesse. On en attend plus. Reste un très bon film, interprété brillamement, et prenant, sans posséder un rythme trépidant.
A voir pour tous les fans de Lau ou de To, ou juste ceux qui cherche un polar qui change un peu de l'ordinaire.
The Missing Gun
Nouvelle collaboration entre Wai Ka-Fai et Johnnie To pour la première fois en 4 ans, "Mad Detective" renoue également sans aucune peine avec leur coup de maître signé par leur dernier, "running on Karma", à savoir une œuvre extrêmement hybride, portée par un scénario ma-gni-fique. Ce n'est ni un polar, ni une comédie, ni un quelconque genre défini et le ton sera donné dès les premières séquences totalement décalées; mais contrairement à un "Running on Karma", le film gardera le ton de ses débuts tout au long d'une intrigue jusqu'au dénouement tout à fait logique. Forcément, on adore ou un déteste et toutes les scènes du début ne livrent pas leur secret tout de suite; il faut alors se laisser happer par l'ingéniosité du scénario, au risque de se perdre avant de mieux se retrouver. Il y a malheureusement un léger coup de mou en milieu de film, quelques raccourcis scénaristiques, qui desservent la superbe des débuts et une fin finalement assez peu spectaculaire (et le jeu des miroirs est pris de foultitude d'autres plus grandes œuvres cinématographiques); mais "Mad Detective" prouve une nouvelle fois la superbe de Johnnie To a enchaîner les genres les plus divers ("Sparrow" et "Linger" tous deux réalisés la même année n'auront rien à voir avec ce "Mad Detective") et à "oser". L'addition a été payante, "Mad Detective" ayant été – malgré sa classification en CAT. III – l'un des plus beaux succès 2007 – bien mieux que celui – pourtant attendu – du médiocre "Linger", entièrement façonné pour plaire à un large public.
un bon cru
Johnnie TO, ici en duo avec WAI ka fai, confirme une fois de plus qu'il est LE réalisateur hong kongais. En regardant sa filmo il y a certes un peu de déchets mais surtout des films marquants, et ce MAD DETECTIVE en est un lui aussi, de par son originalité et sa réussite.
On navigue là dans le style de films tels que PTU ou VICTIM de ringo LAM, à savoir le thriller/enquête teinté d'une aura mystérieuse.
Pas de scènes d'actions impresionnantes, un rythme sans accoups mais régulier et prenant, et surtout une ambiance sombre, surréaliste et un LAU Ching wan dans une très belle prestation, il tient le film sur ses épaules et ça fonctionne. Ctait sûrement le plus adapté pour ce rôle (évidemment avec un John SHAM et réalisé par WONG jing on imagine bien le résultat).
J'ai aussi oublié de dire que le scénario était bien travaillé sans être trop complexe, et que la bande son était superbe, de même que l'image etc etc.
Depuis le départ de John WOO, la quasi mort de Kirk WONG, les déceptions de Ringo LAM, et les délires pas toujours réussis de TSUI Hark, Johnnie TO semble régner en maître sur le cinéma HK actuel, par défaut et aussi car il fait régulièrement des films assez bons pour maintenir son image de marque.
En plus ça redonnera peut être à WAI ka fai l'envie de refaire des bons films!