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moyenne
3.81/5
Fin d'automne
les avis de Cinemasie
3 critiques: 4.5/5
vos avis
22 critiques: 3.99/5
Automne Tardif
Sur une trame voisine de celle de Printemps Tardif, Ozu offre avec Fin d'Automne un film qui, s'il est plus maitrisé que ce dernier et symbolique du haut niveau de maitrise de son art auquel il est arrivé dans sa période terminale, n'en souffre pas moins du péché mignon du cinéaste, faire un peu trop long. On me dira que le rythme du cinéma d'Ozu est censé épouser celui tranquille de la vie et de l'écoulement naturel des saisons mais ce choix de lenteur se fait trop souvent chez lui au détriment de la tension de ses films. L'intéret de cet Ozu-là est d'ailleurs de montrer par défaut à quel point l'équilibre de ses meilleurs films est fragile et qu'il faut parfois très peu pour passer d'un Ozu juste grand à un Ozu grandiose parce qu'il émeut vraiment. Etirer ses plans quelques secondes de trop n'est pas grave en soi et le montage du film est d'ailleurs de bonne facture, faisant que l'on ne regarde pas la montre au milieu d'un plan. Mais l'accumulation de ces petits étirements finit par peser d'au moins une bonne dizaine de minutes sur la durée finale du film et à créer de fait une forte déperdition de tension. Petit défaut à mon sens non répété par ses deux derniers films où chaque plan semble coupé avec cette précision millimétrée pas toujours présente ici. On pourrait faire la meme remarque au rayon cadrage: c'est très bien cadré mais là encore pas toujours avec précision. Tout ceci est du détail mais c'est dans le détail que peut se nicher la puissance émotionnelle des chefs d'oeuvre, dans le détail que s'affirment les grands cinéastes. Une fois ceci posé, c'est du grand Ozu avec ses thèmes habituels des différences générationnelles, des mariages arrangés, de l'influence occidentale (incarnée ici par une allusion à Elvis Presley), du monde des salarymen nippons, avec la Ozu's touch, un sens consommé de l'ellipse (dont Kiarostami se souviendra) et une Hara Setsuko et une Okada Mariko à la hauteur de leur immense talent. SPOILER Et un film qui offre ses plus beaux moments de cinéma in extremis: le mariage avec la photo qui n'est pas sans évoquer Yi Yi et le constat final de solitude. FIN SPOILER
Peut-on rester à vous écouter?
Ce qui est étonnant avec Fin d'automne, c'est cette image de film presque familial, comme un immense cercle de personnages à la fois fragiles (certains salarymen) et forts (les femmes au foyer, en l'occurrence Hara Setsuko) que l'on prend plaisir à retrouver à chaque énième réalisation du grand Ozu. Cet aspect familiale et de la proximité des choses font que ce long-métrage, malgré ses longueurs, paraît d'une grande sûreté et sérénité, comme si nous nous retrouvions tous autour d'un verre pour discuter des choses de la vie, évoquer les problèmes de la vie de tous les jours, discuter des prochains évènements (le mariage de la fille, et pourquoi pas de la mère aussi) et que sais-je encore. Cette simplicité évidente on la doit au talent d'Ozu, superbe scénariste, nous offrant à chaque fois une montagne de nouveautés malgré une identité visuelle somme toute identique au reste de ses oeuvres réalisées courant 50 jusqu'à son décès. La qualité du cadre est évidente, les protagonistes semblent toujours être proches de nous lorsqu'ils discutent, jusqu'à croiser notre regard le temps d'une parole.
Cette proximité avec son public, Ozu était maître en la matière d'un point de vue purement cinématographique. Limite, on se sentirait gênés d'épier toutes ces conversations -privées- qui ne regardent finalement que les interprètes et rien qu'eux, tant l'objectif plein zoom capte la moindre de leurs émotions. On pourrait citer du monde, mais l'ensemble du cast (que l'on retrouve en quasi intégralité dans Fleur d'équinoxe) illumine l'oeuvre dans son ensemble, par des regards, des attitudes et des sourires que l'on aimerait retrouver encore une fois aujourd'hui. Mais Ozu n'est plus, et personne n'est prêt actuellement à s'approcher de ses éternels plans fixes et près du sol. Peut être qu'un Naruse aurait pu s'aventurer sur ce terrain, mais je préfère ne pas prendre de risque en le citant. Pour finir et affirmer une nouvelle fois cette proximité quasi familiale avec ses acteurs, on retrouve les deux mômes géniaux de Bonjour durant une petite séquence. L'air de rien, on les aura tout de même remarqués.
(Re)marions-nous
On aurait pu voir d'un mauvais œil l'éternel ressassement de thèmes de la part d'Ozu, qui depuis toutes ces années n'hésite pas à nous raconter la même histoire avec de menues variations d'un opus à l'autre.
Fin d'Automne aurait pu être le film de trop, surtout après une
Fleur d'Equinoxe de tiède mémoire, mais il vient au contraire nous reconquérir de la plus tendre des façons, recouvrant la fraîcheur de
Printemps Tardif ou du
Goût du Riz au Thé Vert, le glorieux Eastmancolor en prime. Deux heures et quelque durant, Ozu nous transporte au moyen de simples scénettes le plus souvent dialoguées côte à côte sur un tatami ou autour d'un bon breuvage alcoolisé, laissant la magie opérer comme si de rien n'était. Le réalisateur injecte une dose d'humour inhabituelle à nombre de situations (les private jokes entre hommes vers le début, les incessantes taquineries des gosses, les tics de certains personnages lorsqu'ils sont mal à l'aise), distillant un climat chaleureux et familier où l'on a un peu l'impression, à l'image de certains grands « petits » films hollywoodiens, de participer à la fête. Setsuko Hara a pris de la bouteille mais ça ne la rend que plus belle et gracieuse encore, tandis que la pétillante Mariko Okada en remontre large à ces messieurs (Shin Saburi, Nobuo Nakarama et Ryuji Kita) dont le manque de tact et de franchise se verra sérieusement ébranlé. La musique, essentiellement utilisée en fond sonore plutôt qu'à des fins dramatiques, contient quant à elle des partitions parmi les plus variées et entêtantes de la carrière d'Ozu. On connaît la chanson à force, et pourtant, on ressort de ce merveilleux crépuscule automnal la mine béate, comme pris au dépourvu par un cinéaste ayant plus de tours dans son sac qu'il n'y paraît. Cela s'appelle un chef-d'œuvre.
L'infirmation après "Le Goût du Sake", j'ai bien aimé le travail de OZU dans "Fin d'Automne".
La première chose qui m'a frappée pour ce deuxième film que je vois de ce réalisateur : mêmes décors, mêmes acteurs, même scénario (ou presque). Ainsi, dès les toutes première secondes du film (comme pour un Zatoichi de KATSU) on se sent chez soi, on connaît déjà tout le monde, on fait partie de "la famille" ! Ce sentiment est renforcé tout au long du film par le regard très intime de la caméra à mi-hauteur de OZU.
Le trio formé par les trois hommes agés est particulièrement excellent, un vrai régal de les entendre discuter entre eux. J'y ai trouvé beaucoup plus de camaraderie que dans "Le Goût du Sake" et donc à la fois plus d'humour et de coeur.
Cependant, bien que je me sois habitué au style narratif assez lent ainsi qu'une manière assez figée de filmer les scènes, je reproche toujours à OZU de manquer de courage à couper les passages superflus qui ne lui rendent ses films que longs inutilement. Pour celui-ci par exemple, je me serais bien passé d'un bon quart d'heure de trop selon moi.
Bref, une deuxième découverte de ce fameux réalisateur qui m'a donné envie d'en voir encore davantage. Le rendez-vous est donc pris pour "Fleur d'Equinoxe" et "Bonjour" :)
classique
c'est doux, c'est beau, c'est la vie.
Une simple histoire d'amour
Un film simple mais généreux. Une réalisation simple mais maitrisée (que des plans fixes et pas un seul mouvement de caméra). Pourtant malgré une histoire de concubinage qui pourrait paraitre naive de nos jours (sans parler de certains personnages), le film parvient à nous prendre par la main.
Au final, un film léger qui ne manque pas d'être interessant sur les conditions de la femme au Japon.