Avant que des bêtises ne s'initient au sujet du prochain film de John Woo - "Paycheck", avec Ben Affleck, Uma Thurman et quelques autres -, un petit post pour plaider grâce : ne pas recomme'ncer l'opération de propagande négative dont avait été victime "Windtalkers", grand film que l'efficacité grognonne mais aveugle de certains m'avaient fait renoncer à aller voir - ce n'est qu'il y a quelques semaines que j'ai franchi le pas, à ma plus grande satisfaction.
Autrement dit : "Paycheck" devrait sortir dans trois semaines (en tous cas sur les écrans belge), alors ALLEZ LE VOIR avant que les tartuffes ne se mettent à entamer des débats pourris sur "John Woo c'était mieux avant", ou "Un blanc dans un film du maître du polar hong-kongais quel scandale" (cela s'appelle racisme positif, et c'est très fréquent chez les amateurs de cinéma asiatique), ou encore "Pourquoi Hollywood vampirise-t-il tout le monde" (rien, d'ailleurs n'est plus faux).
Je fais le pari que pour ceux qui savent encore REGARDER un film - et non pas consommer des repères identitaires -, il y aura matière dans "Paycheck" comme dans tous les autres film du rondouillard amateur de ralentis. Et n'oubliez pas : laissez le "fan" au placard. On a passé l'âge des adorations tumultueuses...
J'ai entendu des mauvaises critiques sur ce film, mais je suis d'accord avec toi sur ces débats. Ca commence à bien faire d'entendre les gens, si je puis dire parce que tout se passe derrière un clavier, parler de "untel corrompu par le fric", alors qu'ils n'ont pas idée de ce qui se passe sur ce genre de production. Je sais pas si j'irai le voir, mais je ne vais pas entamer des débats de ce genre sans avoir vu. Donc soit on va le voir et on en parle, soit on va pas le voir et on en parle pas.
Hollywood c'est l'Eldorado pour John Woo. Il ne pouvait pas rêver mieux qu'aller là-bas. Il n'existe nulle part au monde d'équivalent qui soit et crée des rapports de force aussi propre à devenir des moteurs de création. D'où que l'homme en question est immigré. Si les exemples ne manquent pas de réalisateurs expatriés qui ont presque tout perdu ou plutôt rien gagnés, il est inutile de continuer à gloser sur cette soi disante machine à laver que représenterait hollywood, et surtout ses producteurs. De tous temps hollywood à été plus ou moins dirigé par des imbéciles (souvenez vous de Manckiewicz), mais elle a permis de voir le jour au plus beaux films que le cinéma n'a jamais su faire. A hollywood il faut savoir se battre, baisser la tête, accepter des compromis, parfois pour le pire et bien plus. C'est une véritable leçon de vie qu'hollywood. Tout comme c'est le territoire absolu de l'ultra mondanité, des égos sur-dimensionnés avec lesquels il faut savoir jouer aussi bien que perdre. Et on ne peut que féliciter Woo (un bon chinois qu'il est, il est pragmatique, il saît s'y prendre) d'avoir su avec le temps plier le dos au bon moment pour mieux avoir la tête haute humblement plus tard (Face Off - Mission Impossible 2 - Windtalkers, parcours sans fautes). Hollywood c'est une partie de poker, il faut savoir bluffer. Jouer avec son talent, le plier, le mettre au placard parceque deux trois idiots ont tout compris au cinéma (et surtout à ce que des kids veulent entre leur burger coca). Pas facile. Et c'est beau ! Alors que regardez la France, où le "cinéaste" est roi, où le monsieur ultra mondain à le champ libre pour excercer tout son talent ! Du pipi, tout ce qui nous reste. Des cinéastes jouant à touche pipi tient ! (mis à part Guiraudie hein, lui Dieu le garde. D'ailleurs il a très bien compris tout ça, il le dit lui-même.)
France Vs U.S.A j'ai choisi. Inutile de paraphraser la victime d'une vendetta délirante de la Gallimard high school des arts et des lettres.
Il faudrait aussi qu'un jour ce culte maudit de l'authenticité à la noix nous lâche les baskets. Cette idéal bêta de l'artiste non pervetit par l'argent ou les compromis, c'est idiot à la fin. Ce jansénisme de fortune dans lequel on vient tromper son ennui comme ses cigarettes russe dans son café le dimanche après-mdi chez grand mère, qu'il nous lâche nom de Dieu ! Quel cinéaste de la trempe de John Woo ne pourrait rêver d'excercer son talent à Hollywood ? Avec les moyens, les possible de cette grande machine à refaire du monde ? Si un Tsui Hark s'y est cassé les dents, c'est bien la preuve qu'il n'avait plutôt rien à y faire, tout simplement.
Hollywood c'est ce qui a permis la même année de voir deux films cousins et pourtant antagonistes tel que "Pirates des caraïbes" et "Master and commander" ! L'un disneylandisé, l'autre grande fresque épique d'un autre temps. Hollywood c'est ce qui a produit la trilogie de Jackson pourtant pour laquelle je n'ai aucune affection, mais qui a permis à des centaines de millions d'individus de délirer sur la tombe de Tolkien. Holywood c'est l'épicentre sur lequel tout le monde à les yeux tournés. C'est ce qui motive encore à quelques contrebandiers à faire un cinéma marginal et confidentiel. C'est ce qui engendre d'autre cinémas, d'autre propositions de cinéma. Qu'on les aime ou pas. Hollywood est une incroyable machine de séduction-répulsion (pour certains).
C'est aussi l'acte de re-naissance de l'amérique. Sans Hollywood jamais le génial Jonas Mekas n'aurait dépensé autant d'énergie, de courage et d'amour pour faire valoir son petit cinéma expérimental, grande et bouleversante cartographie de l'intime et de la pop culture. Jamais Warhol n'aurait été Warhol tel qu'il l'a été.
A Hollywood même le plus minable des seconds rôles sera toujours plus convaincants que les deux tiers de nos acteurs hexagonaux. Hollywood, l'amérique c'est le cinéma, du cinéma, rien que du cinéma. Toute l'amérique est une fiction passé, filtré par le cinéma. Même Bush et son équipe de durs à cuirs en viennent à se passer des films (français) sur la guerre d'Algérie pour comprendre leur situation en Irak ! Aucun pays au monde n'a été aussi important pour le cinéma. C'est là-bas qu'on a acceuilli les Hitchcock, Lang, Murnau. C'est là-bas que sont nés les Ford, Hawks, Mc Carey, Walsh, Scorsese, De Palma, Jarmusch, Spielberg et autre Tarantino. Même notre bonne vieille nouvelle vague qui à tant influencé du japon à la corée en passant par les U.S.A en retour ne rêvait que d'amérique. Elle qui chérissait entre deux gonflants et essentiels Rosselini sur lesquels tonton Bazin s'astiquait en théorie, ne pensait qu'amérique. D'où qu'elles viennent les comédies musicales acidulés de noir de Demy croyez-vous ? Qu'est-ce qu'il y a regarder chez Godard entre ses cut up innovants et ses aphorismes lumineux triomphants ? L'Amérique ! Hollywood. Formidable machine à fantasme, échaffaudage permanent d'un monde en perpétuel construction. Que sa télévision au gré de ses séries ne cesse désormais de radicaliser à coup de concepts parfois géniaux ("24" saison 2, formidable concentré médiatique et politique post 09/11 -moins la 3, un peu décevante malgré ses volontés de déconstruction- "Alias" saison 2 et 3, "Six feet under" etc).
John Woo à Hong Kong c'est du passé. Une autre histoire, des souvenirs. C'était de sacré films (Inoubliable "Une balle dans la tête"), mais aussi un autre rapport, aux lieux, aux acteurs, à la production, au cinéma tout entier. Désormais son cinéma à muté, il s'est adapté, propose d'autres Voies. Il nous demande de voir autrement, d'arrêter de rester coltiné à ce qui n'est plus et qui ne sera JAMAIS comme avant. Personne ne peut refaire cent fois la même oeuvre. Quel intérêt ? A quoi bon ? Et surtout pourquoi en débattre ?
1/ Exemple d'artiste non perverti par l'argent et les compromis: Richard Wagner. Et il y en a plein d'autres.
2/ "A Hollywood même le plus minable des seconds rôles sera toujours plus convaincants que les deux tiers de nos acteurs hexagonaux." Ca c'est une affirmation complètement gratuite.
3/ Warhol n'est pas un artiste, c'est un clown.
4/ Contrairement à La Nouvelle Vague, le néo-réalisme ne me semble rien devoir à Hollywood...
Je suis d'accord sur le fait qu'il ne refera jamais ec qu'il a déjà fait, et parfaitement qui plus est. Pourquoi dire "The Killer" c'était mieux, moi je ne veux pas qu'il refasse le même film à chaque fois, il a assez traité ses thèmes fétiches en quelques polars à HK.
Mais de là à dire vivement Paycheck, c'est un film de commande, moi je n'en attends pas plus que MI:2. Surtout que MI:2 et Windtalkers m'ont convaincu qu'il ne savait pas vraiment s'entourer (trop gentil? c'est bien possible). Il en résulte des films très regardables, mais trop faibles sur bien des niveaux. Donc Paycheck, un film d'action sympa, peut-être, mais je n'en attends rien de plus. Et puis quand bien même il ne ferait plus que des films d'action sympas, il n'appartient pas à ses fans, à choisir entre rester à HK, et partir avoir une vie plus que confortable aux USA après avoir fait les films qu'ils voulaient, j'aurais fait la même chose que lui. Tout le monde aimerait que ses idoles refassent les memes choses en permanence, mais ils ont aussi le droit de changer, de se la cooler douce ou de tout arrêter pour élever des poules dans le Larzac s'ils veulent. Le principal est avant tout qu'ils s'amusent dans ce qu'ils font. On a tout de même trop tendance à critiquer le travail de ces gens ("ouah Van Damme, quel gros naze", n'empêche que j'aimerais bien avoir fait ce qu'il a fait moi...).
Wagner: artiste doublement! puisqu'à la fois compositeur et écrivain.
Mais l'on s'éloigne clairement du sujet.
Concernant "Paycheck", gardons-nous des jugements hatifs et espérons qu'il sera plus proche de "Volte Face" que de "Broken Arrow" (qui n'a pas été mentionné).
Si je suis évidemment d'accord avec Jérome sur le fait qu'Hollywood est l'épicentre du cinéma mondial, son propos me semble parfois bien outrancier (et simpliste).
Que penser de Festen - qui ne doit rien à Hollywood - , d'Almodovar qui n'est pas intéressé par les sirènes d'outre-Atlantique, de la quasi autarcie du cinéma indien, des films financés par le fond européen du CNC...
Et si un Renoir est parti à Hollywood (et s'est mal adapté d'ailleurs), les Grémillon, Carné, Clouzot, Duvivier, Becker etc sont restés, me semble-t-il? "Les enfants du paradis" ou "Casque d'or" ca vaut bien plus que toute l'oeuvre de de Palma :-)
De toute façon, pourquoi dénigrer Hollywood alors que les films HWDiens sont une grande partie de nos belles expériences de cinéma (en tout cas pour moi). Autant comparer "les idiots" à dumb & dumber", rien à voir mais les 2 ont leur charme. Je sais pas moi, je demande pas à Woo de refaire ce qu'il a déjà fait, "à toute épreuve" ne m'a pas satisfait parce qu'il n'apportait rien par rapport à "the killer", je lui demande simplement de me surprendre, de m'apporter des sensations, voir des émotions, et là j'attend. N'importe quel film peut m'apporter cela, qu'il soit d'Hollywood ou de Tsaratanana.
>Si je suis évidemment d'accord avec Jérome sur le fait qu'Hollywood est l'épicentre du cinéma mondial, son propos me semble parfois bien outrancier (et simpliste).
Oui évidemment, il schématise un peu, mais en tant qu'usine à rêves, Hollywood erst quand même une référence, c'est surtout le dollar roi qui pervertit un peu le système. Mais je mets au défi quiconque de ne pas accepter de faire quelques concessions sur son travail quand on aligne une série de 0 sur un chèque. C'est humain hélas, on vit dans une société très matérialiste, et si je me plairais bien à faire Cinémasie tout la journée, cette satisfaction personnelle ne me permet hélas pas trop de payer mes factures à la fin du mois. Donc si on me proposait 5000 € par mois pour faire un site web qui vante les qualités du prochain Roland Emmerich, évidemment certains me traiteraient de traître, mais je le ferais.
Donc je comprends très bien ce qui profite du système hollywoodien pour s'en mettre plein les poches, on ne sait jamais quand la roue va tourner. Et un petit blockbuster de temps en temps, ça fait pas de mal, et il ne faut surtout pas oublier que le cinéma, pour 95% des personnes c'est un DIVERTISSEMENT, pas un art. Evidemment il y a 5% de couillons qui s'époumonent "Michael Bay salaud" "Laissez John Woo tranquille", mais est-ce que dans votre job vous écoutez le client qui représente 5% de votre chiffre d'affaire, ou celui qui représente 95% ? Soyons clair, un film coûte des millions, on ne peut pas trop se permettre de le faire sans penser à comment le rentabiliser, sinon c'est un studio qui coule et des milliers de personnes au chomage... On ne peut pas faire Titanic et ne pas penser à comment rentabiliser son film quand deux studios ont accepter de financier votre brouzin...
Il me semble avoir mentionné nulle part (mais je suis peut-être trop "simpliste") que c'est TOUT le cinéma qui s'est définit par Hollywood. J'ai parlé d'Hollywood, et de son influence. Le cinéma européen, c'est une autre histoire.
Quant à dire que "Les enfants du paradis" vaut bien plus que toute l'oeuvre de De Palma, ceci ne concerne que toi. Et j'ai franchement pas envie de te prouver le contraire.
> J'ai parlé d'Hollywood, et de son influence.
Oui mais pas uniquement. Des cinéastes touche-pipi dites-vous?
Les plus beaux films ont été faits à Hollywood? C'est oublier "Rome ville ouverte", "L'intendant Sansho" ou "Les enfants du paradis". Quant à "cet idéal bêta de l'artiste non perveti par l'argent ou les compromis, c'est idiot à la fin", moi j'y crois encore dans une certaine mesure.
> ceci ne concerne que toi
On peut dire ça pour tous les messages de ce forum, de tous les forums et mêmes toutes les opinions en général. Bref, on est pas très avancé...
> Et j'ai franchement pas envie de te prouver le contraire.
Et tu aurais bien du mal, car c'est pas un théorème.
A savoir si on peut dire ça de tous les messages, il me parait à peu près clair que non, et je ne vois même pas pourquoi tu fais cette remarque. C'est un malentendu, ou j'ai encore été trop "simpliste".
Si je ne voulais pas te prouver le contraire, c'est parce que tu as l'air convaincu, et qu'il ma paraît inutile d'en discuter. De toute façon c'est le genre de chose dont il est typiquement inutile de tenter de débattre sur un forum internet.
Sinon, tu as dis que Warhol était un clown. Ceux-ci ne m'ont jamais fait rire, je ne les ai même jamais aimé. Warhol par contre c'est autre chose, et il a prendre bien plus au sérieux qu'il n'y paraît.
Crois tu sincèrement que si je croyais définitivement que les plus beaux films n'ont été faient qu'à hollywood je prendrais la peine de passer de mon temps sur ce site ?
Les cinéastes touche pipi ? Oui, le cinéma français actuel (en comparaison avec hollywood). A quelques exceptions près bien entendu.
En conclusion une phrase de Jonas Mekas "je regarderais n'importe quel Stallone". Et il n'y a là aucune ironie.
> Les cinéastes touche pipi ? Oui, le cinéma français actuel (en comparaison avec hollywood). A quelques exceptions près bien entendu.
Mais non 'faut pas dire ça, quand on voit l'apport immense de Luc Besson et ses potes qui essaient de copier Hollywood, on se dit très clairement que Hollywood a une influence bénéfique sur le cinéma mondial, en particulier sur ces idiots de Français qui continuent de faire du cinéma "touche-pipi" (à part Breillat je vois pas vraiment un film français qu'on pourrait qualifier de "touche-pipi"...).
D'ailleurs Stallone est un mec sûrement trop sympa et qui a dit Oui à un tas de projets qu'il aurait du refuser, mais qui est sûrement à la fois plus artistique et honnête qu'un Scharzennegger qui s'est transformé lentement en homme d'affaire pour finir encore pire, en homme politique.
Ecouter Arnie vendre T3, c'est écouter un homme politique en campagne, ça me fait sois rire, soit gerber, selon mon humeur. Il n'a JAMAIS pris de risque dans sa carrière passés ses premiers films, alors que Stallone a écrit des films, en a réalisé, a tenté avec plus ou moins de succès de changer de registre (vous voyez Arnie dans Copland vous? Tu parles, la seul fois où il joue un personnage un peu limite, c'est End of the Days, où il finit par péter la gueule au diable et sauver le monde). Bref, j'ai bien plus de respect pour Stallone que pour Arnie en tant que personne, je ne parle pas de la qualité des films. Même chose pour Vandamme qui dit mal les choses, mais qui les dit, ça change des acteurs à la Schwarzenegger justement qui ne savent rien dire à part "Mon film est formidable, le réalisateur est talentueux, j'adore les autres acteurs".
Arnie a été élevé dans cet esprit, 1 seul objectif, être maître du monde (6 x Mr Universe). Depuis toujours, il bosse pour ça. Regardez "pumpin iron", son premier film docu sur le milieu du culturisme, très édifiant et révélateur du personnage, tellement sûr de lui, près à tout pour être champion. Arnie, c'est du champion en barre, du 100% master of the world. Aucun compromis ne peut l'arrêter. Il ne cherche pas à être un artiste, il veut être Mr Universe pour de vrai.
Ya pas de lézards, Jérome. Je suis assez d'accord avec ton message sur Hollywood, je le trouve juste un peu excessif ("simpliste" était trop péjoratif, désolé). D'ailleurs c'est bien normal de grossir le trait quand on veut susciter des réactions...
Tout à fait. Juste que je ne suis pas certain (Jérôme corrigera) que le terme de "réaction" soit le plus approprié. L'outrance, si elle sert à quelque chose, vise peut-être d'abord à provoquer quelque chose en plus - et non pas une retraite sur quelque chose qui existait déjà avant (ce que serait, me semble-t-il, la réaction). Au risque de passer à nouveau pour un deleuzien bon marché, je rappellerais la distinction que Deleuze fait entre "actuel" et "virtuel". Ce que l'outrance - qui n'est donc pas, de ce point de vue, "simplisme" - permet, c'est de rendre des choses possibles, pour autant que cette outrance trouve des lecteurs à sa hauteur. En ce sens, l'outrance ouvre à une multiplicité de virtualité dont on ne peut par avance délimiter le contour, le nombre ou le contenu. A l'inverse, le simplisme n'est en effet qu'une façon de décevoir le désir de nuance là où l'on sait déjà tout - là où nous nous trouvons dans le régime du probable, c'est-à-dire aussi de l'actualité. Autre distinction de Deleuze, d'ailleurs : "possible/probable" recoupant assez la distinction "virtuel/actuel".
Je pense donc, au risque de passer encore pour pédant, que le message de Jérôme possède davantage d'intérêt s'il est lu comme une tentative de nous poser la question suivante : "Que faire avec Hollywood aujourd'hui ; que faire de son héritage aujourd'hui ; quels sont les possibles que Hollywood, son histoire, son 'image', son héritage, etc., ouvrent POUR NOUS ICI ET MAINTENANT." Il ne s'agit donc évidemment pas de révisionnisme historique, d'encore et toujours débattre de ce qui a ou aurait "réellement" eu lieu, etc. Laissons cela aux comptables. L'histoire du cinéma ne nous intéresse, me semble-t-il, qu'en ce qu'elle PERMET, pas en ceci qu'elle codifierait nos pratiques - comme un dictionnaire codifierait notre lexique et une grammaire notre syntaxe ;-)
Autrement dit : nous avons encore à construire notre propre rapport à Hollywood, pas à nous laisser imposer celui qui a été construit par ceux qui nous précèdent. "Quel rapport avec Hollywood voulons-nous ?", voilà une question qui me semble intéressante - c'est-à-dire déployant une multiplicité de possibles, ouvrant un agencement de virtualités...
Tout à fait d'accord sur ce coup là. Il n'y a pas à discuter d'hier ou des sous de la grosse machine mais plutôt à attendre et espérer ce que l'avenir d'Hollywood peut nous apporter grâce à son énorme bagage : et là j'attend.
Je te trouve même moins pédant sur cette belle explication qu'à l'habitué Maggielover, c'est dire. ;)
Inutile de corriger, c'est à peu près ce que je voulais susciter. Je dis peut-être car ce que j'ai écrit n'était nullement calculé, pesé dans la manière, mais peut-être tout simplement un peu réfléchi. Il fallait que ce soit vivant (outrancier est un terme que j'accorderai aussi), et donc nécessairement un peu excessif (en apparence), pour que cela puisse nous donner à penser. Dumoins c'est ce que je voulais essayer de provoquer. Un peu de matière. Et Hollywood, dans son genre, est une belle matière à penser bien au-delà du néant. Il fallait bien tenter de s'en sortir, quitte à prendre des raccourcis (et puis je ne cherchais pas non plus à faire un exposé) sur cette question hollywoodienne qui en taraude plus d'un, des spectateurs aux producteurs, en passant par les universitaires. Tout le monde quoi est concerné par hollywood, tous ceux qui vivent plus ou moins dans des sociétés industrialisés. Et même ceux qui n'y participent pas, il arrive que parfois hollywood vienne les chercher sans leur avoir demander leur avis. Ou presque. Donc, plus ou moins tous le monde est concerné par hollywood, même si l'on pourrait croire que le contenu de ses films nous dit le contraire. Résultat : hollywood c'est nous sans moi. Non ce n'est pas un paradoxe.
Bien sûr il s'agit de penser hollywood comme ce qu'elle permet, mais aussi peut-être au travers de ce qu'elle a permis. Prendre ce qu'elle a été dès maintenant, c'est à dire tel qu'elle est, donc comme un processus, un rapport de force et de séduction, un moyen de transformé du Monde et du Réel. La question étant bien entendu comme vivre avec (ou sans, mais cela revient au même) hollywood ? Et surtout comment dépasser la vision qu'elle à d'elle-même, ou qu'on a pu lui donner ? Comment dépasser l'héritage juste bon pour les musées d'une certaine vision d'hollywood (son age d'or par exemple -Todd Haynes a d'ailleurs tenté de répondre à cette question) ? Comment faire ensemble qu'Hollywood ne sombre pas dans le nihilisme ? Question d'autant plus difficile que l'on pourrait croire que n'ayant aucun pouvoir sur ses fonctions nous serions obliger de la subire. Mais je crois que cette idée est fausse, un trompe l'oeil. Je veux croire qu'il est possible de changer notre rapport à Hollywood en tentant d'abord de changer notre manière de l'appréhender. Par exemple et très simplement en abandonnant le discours ronrronant (très prisé en france pour divers raisons) sur l'éternelle fatuité des blockbusters ou de certaines productions américaines (discours que les Cahiers sont entrain de reprendre doucement en force depuis l'arrivée de la dream team du Monde, qui sait y faire lorsqu'il s'agit de critiquer les usa). Il faudrait changer se rapport, ces idées qui sont devenus des archétypes de la pensée, voir des grilles d'analyses. Où chacun, malgré lui parfois, sans qu'il n'ai pourtant rien demander à personne, se retrouve à chipoter par-ci par-là. Mais est-ce que nous sommes si sûr que la vérité est là ? Et si tel est le cas, alors il n'y aurait plus rien d'autre à dire, à attendre, créer ? C'est comme ça. Triste fin, ou plutôt, triste éternel recommencement. Nihiliste donc si je ne m'abuse (les spécialistes me corrigeront).
05/02/04 10:05 RE: Chèque, argent, John Woo, cinéma
par little_buster_isaak
Tout à fait d'accord pour Stallone, il a pas été acheté par Bush pour le moment.
Et pareil pour van damme, on se fout de lui n'empeche que son discours n'est pas ridicule, c'est juste les termes qu'il emploie par moment. et comme la mode c'est de se foutre de lui, maintenant quoi qu'il fasse ou quoi qu'il dise on se moque de lui.
Exemple son dernier film "in hell" je ne l'ai pas vu, mais j'aimerais bien parce que ça a l'air pas mal, et que son travail avec ringo lam m'a assez convaincu jusque là, de plus les critiques montrent que malgré les défauts il y a du bon. Mais les gens en voyant "le nouveau van damme" réagissent tout de suite en disant "il est aware", délire qui était amusant au début, mais qui ne justifie pas k'on humilie sans arret quelqu'un (enfin sa femme l'a humilie dans une interview sur canal en disant qu'il devrait faire des remakes de louis de funes, mais là c pas pareil).
Pour ce qui est du debat hollywood, j'ai personnellement adopté l'attitude de ne pas me poser la kestion est ce un film hollywoodien ou non, et de ne pas me fier aux pubs et aux promos, mais simplement à l'instinct, ou aux discussions que je peux avoir avec d'autres personnes qui peuvent me donner envie de voir un film pour telle ou telle raison. Après que ce soit hollywood ou non... comme de toutes manières de nos jours c'est de plus en plus dur de voir un film qui ne soit pas un peu americain (au moins les producteurs par exemple) ce n'est pas la question que je me pose.
>et comme la mode c'est de se foutre de lui, maintenant quoi qu'il fasse ou quoi qu'il dise on se moque de lui.
Le pire c'est pas tellement ça. C'est plutôt que tout le monde en profite grassement, pour faire des émissions de télé (l'audience c'est du bénef pour eux), voir même des bouquins "Parlez le Jean Claude", où on voit bien que le pauvre auteur n'y connaît rien et pond une biographie assez nulle.
Moi à choisir entre ce que dit vandamme avec ses mots mal choisis et ce que disent 99% des acteurs américains 'mon film est bien, je suis très heureux d'avoir travaillé avec ce réalisateur, et ma partenaire est bourré de talent', j'ai vite choisi.
Quant à In Hell, c'est sûrement pas un film "aware", c'est très sérieux et peu tourné sur l'action. Simplement le scénario est un peu bancal, et y a pas de moyens. Dommage, VanDamme joue assez bien.