plus grand réalisateur

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13/06/08 09:08 

je me demandais qui, pour chacun d'entre-vous, était le plus grand réalisateur et, plus important, pourquoi ?
Il ne s'agit pas simplement de savoir qui on aime le plus, ou qui est le plus artistique ou le plus distrayant, mais d'établir le critère du cinéma qui nous semble le plus important  et qui nous semble le plus proche de cela.
S'il s'agissait du réalisateur qu'on aime le plus, je répondrais directement Wong Kar Waï, mais est-il à mes yeux le plus grand réalisateur ? En y réfléchissant bien, non.
La valeur la plus importante me semble être un mixte entre humanité et honnêteté. En prenant le problème à l'envers, Kiarostami est un des réalisateurs que j'apprécie le moins car son cinéma est trop didactique, trop faux, trop sophistiqué.
Le cinéma repose sur un principe d'illusion et son travers est donc de tomber dans le mensonge et la manipulation.
C'est pourquoi le plus grand des réalisateurs me semble être Victor Erice, car son cinéma respire l'humanité et est toujours d'une honnêteté désarmante. On comprend devant ses films que la simplicité est la chose la plus difficile à faire.



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13/06/08 10:31 RE: plus grand réalisateur

Kei Fujiwara, histoire de ne donner qu'un nom.
Avec trois francs six sous (et dix ans, certes) elle te fait des films vraiment monstrueux. Les autres réal devraient jeter un oeil à ses films, histoire d'avoir un peu honte de leurs croutes hyper thunées qui ne lui arrive pas au quart de la moitié du commencement de la cheville.

PS : avant que je ne te tombe dessus, t'entends quoi par "mensonge et manipulation" ? (juste parce que je pourais bien être d'accord, mais aussi pas du tout)



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13/06/08 11:12 RE: plus grand réalisateur

la forme la plus extrême de mensonge est celle que j'avais constaté dans Sex Crime. Sous couvert de suspense le film te montre des choses, la mort d'un personnage par exemple. Puis le film te montre le personnage en vie et te dire c'était pas vrai, il est pas mort. Mais ce n'est pas du suspense (genre à la Hitchcock). Ce n'est pas toi qui interprète mal des indices, c'est le film qui te montre le personnage mourir... j'appelle ça du mensonge. Personnellement, je déteste quand un réalisateur franchi cette limite. Pour que l'illusion fonctionne, il faut l'adhésion du spectateur (ce qu'on appelle le contrat de lecture) sinon rien ne marche. Je trouve mal honnête de la part d'un film ou d'un cinéaste d'abuser de ce contrat pour faire n'importe quoi.
Quand à la manipulation, elle reprend pour moi un peu la même chose, mais possède au moins un autre aspect: celui de te dire ce que tu dois penser. L'archétype pour moi est l'industrie cinématographique chinoise (presque au grand complet) avec comme digne représentant Zhang Yimou. Cette façon moralisante que des films ont d'amener le spectateur reconnaître la justice du pouvoir enplace et a perfidie des révolutionnaires. Ceci est vrai pour ceux qui font le contraire, je ne repproche pas à Yimou d'être partisan du pouvoir, mais d'utiliser le cinéma pour manipuler l'opinion des gens.
Kiarostami, sans être aussi extrême que ces deux exemples, joue sur les deux tableaux.
Je dois dire une chose pour être honnête: c'est le même événement qui m'a fait adorer Erice et détester Kiarostami: l'expo à beaubourg et le film correspondance.

Du reste, je connais très mal le cinéma japonais. Ce que tu dis de Kei Fujiwara me fait penser à Erice. Il lui faut dix à douze ans pour faire un film. Quand je reviendrais en France, il faudra que je trouve des films pour découvrir car il s'agit probablement du même type de cinéma.



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13/06/08 11:56 RE: plus grand réalisateur

Pour moi il s'agit de christopher nolan. Pour avoir vu ses 5 films, y compris le moins connu "the following", ainsi qu'un de ses premiers courts métrages doodlebug, je trouve sa démarche très intéressante.

En effet, on sait tout de suite qu'on regarde un film de lui, parc'il filme toujours dans l'intimité, au plus proche de ses personnages. Il explore les processus psychologiques; d'où ses montages souvent hors chronologie, qui permettent de saisir l'état d'esprit des personnages.

On observe que d'un film à l'autre, il parle d'obsessions: le héros de "the following" est obsédé par les autres, leonard shelby de "memento" est obsédé par sa quête qui lui permet d'avancer, bruce wayne est obsédé par la peur et la justice dans "batman begins", les personnages de "le prestige" sont obsédés par la gloire et surtout angier est obsédé par borden.

Je sais que françois par exemple, reproche au "prestige" de saper la magie en en montrant tout le mécanisme. Mais c'est un parti-pris complètement assumé, et c'est ce que j'aime chez nolan: il creuse jusqu'au plus profond de ses personnages et nous les rend proche. Certains ont égalementt rouvé que batman begins sapait un peu le mythe en démontant complètement le mécanisme psychologique qui l'a aidé à se construire, hors c'est ce qui en fait la richesse.

Les films de Nolan sont des films à personnages avant tout. Je trouve qu'il est très doué pour construire ses scénarios, qui sont toujours excellent, mais sa grande force, c'est sa façon de faire vivre les personnages de façon crédible.

Quant à ses talents de scénariste, il suffit de lire la nouvelle de son frère (brillante) de "memento" sur laquelle il s'est basée pour écrire le scénar du film: ça n'a presque rien à voir en vérité, hormis l'amnésie antérograde et l'auto-manipulation.

Même un film de commande comme "insomnia" porte sa amrque. je n'ai pas encore vu l'original (et c'est un tort), mais sa version porte indéniablement sa marque dans le traitement des personnages. Une de ses marques de fabriques est cette propension à utiliser des images presque subliminales.
Je trouve que cette méthode apporte un réel plus, car on est toujours dans l'interrogation et ça enrichit les personnages.

En fait, je trouve que rien n'est artificiel dans sa façon de filmer, et qu'il y a toujours une démarche réfléchie, une façon d'appréhender la psychologie des personnages.



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13/06/08 11:57 RE: plus grand réalisateur

ça c'est si je réponds à la question "le plus grand". Si je réponds à mon préféré, ça reste nolan, mais je mettrais quelques autres noms pas loin derrière... mais quand même derrière ;-)


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13/06/08 12:02 RE: plus grand réalisateur

Léo, tu explique bien ce que tu trouves bien dans son cinéma, ce que tu aimes chez lui, mais pas pourquoi tu le choisis.. Quel est la chose la plus importante dans le cinéma qui fait que tu le choisis lui ? un petit effort


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13/06/08 12:05 RE: plus grand réalisateur

Ce que je recherche dans le cinéma et la lecture, ps toujours bien sûr, mais ce qui me passionne avant tout, ce sont des personnages humains, crédibles, et de pouvoir me mettre à leur place, même s'ils sont à l'opposé de moi. Et c'est ce que je trouve chez nolan.


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13/06/08 12:06 RE: plus grand réalisateur

En fait, je trouve le cinéma de nolan tellement riche, que j'ai un peu de mal à exprimer tout ce que je ressens devant ses films, mais je pense en avoir donné un aperçu correcte.


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13/06/08 16:29 RE: plus grand réalisateur

MFL > je vois ce que tu veux dire (et d'ailleurs c'est pas spécifique au cinéma).
Quoique ton "mensonge" je le vois plus comme de la paresse, pour surprendre à peu de frais. C'est le lot de la quasi totalité des twists (probablement la figure scénaristique la plus gerbante qui soit, tout à fait entre nous) qui ne sont que des moyens faciles pour prendre le spectateur à contre-pied - "ahah ! t'as vu comme je t'enc*le à sec !". J'avoue que ça m'ennuie terriblement, d'autant plus quand c'est présenté comme une révélation fracassante et/ou quand tout le film tient dessus (qui ne tient donc sur rien).

De mon coté ce que je mettrai en avant c'est un cinéma de mise en scène (au sens large). Quite à aimer des oeuvres un brin pompière et autres films de clipeurs. En gros, des films où l'émotion et le sens ("puis le sens" je devrait même dire) passent par la mise en scène plutôt que par le didactisme ou un hors-texte fumeux (cf le thread sur Wonderful Town).
Alors ce qui me fait sortir de mes gonds ce sont ces films où tout ce que je suis sensé comprendre est asséné lourdement par des dialogues, où sous prétexte de représenter le monde tel qu'il est le gars se contente de poser sa caméra et de ne rien en faire, où on ne sait monter un dialogue qu'en champs-contrechamps, où le travail du son est inexistant ou se réduit à mixer des explosions en 5.1 pour que Robert ait l'impression d'en avoir pour son argent avec son home-cinema à 10 briques, et autres trucs très frustrants.
Choses sur lesquelles on passe volontiers dès qu'il s'agit de films tournés avec trois centimes dans pays du moyen orient par des types qui ont choisi le cinéma comme ils auraient choisi la littérature (ce qui n'aurait rien changé puisqu'ils n'exploite rien ou presque de leur support), sans vrai point de vue ni regard de cinéaste, mais c'est le monde tel qu'il est, n'est-il pas ?
Mais là c'est quasiment une fracture idéologique, plus qu'une simple histoire de "qualité" d'un film.



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13/06/08 16:45 RE: plus grand réalisateur

Je ne partage pas ton point de vue sur les twists. Je pense que selon les films, il s'agit plus d'un bonus que d'un élément central. Et dans d'autres cas, le scénario est suffisamment bien construit pour que le twist s'y intègre comme une logique cohérente plutôt que comme un effet imposé.

Je prends le cas d'angel Heart d'Alan Parker: Le twist fonctionne parce qu'il s'intègre dans les découvertes du héros et qu'il y a une logique, le récit fonctionne parce que la quête du héros est une quête identitaire autant qu'une enquête, et je vois mal le film se terminer autrement.

"Incassable" de shyamalan, qui est un magnifique film sur les comics, intègre le twist de façon cohérente et en phase avec l'esprit des comics, dans son récit. La question n'est même pas de nous surprendre, c'est plus de montrer que l'évolution de l'homme en héros s'accompagne forcément de désillusions et de remises en question de son entourage par exemple. En ce sens le twist est une fois encore un élément essentiel de l'intrigue, mais tout le film ne dépend pas de lui, car les personnages ont été bien développés jusque-là.

Autre exemple: "sixième sens". On parle beaucoup du twist, mais je trouve qu'il sert vraiment de bonus. Concrètement, il n'apporte pas tant que ça et ce qui compte avant tout dans ce film, pour moi en tout cas, c'est l'aspect humain qui en ressort et cette façon d'explorer les rapports singuliers mère/enfant et enfant/enfants. Le film fonctionnerait tou autant sans le final je trouve.

Est-ce que c'est présenté comme une révélation fracassante, dans les cas présents, c'est plus présenté comme une finalité à mon sens, et c'est le public qui en a fait un buzz finalement.



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13/06/08 17:31 RE: plus grand réalisateur

MLF:
je me demandais qui, pour chacun d'entre-vous, était le plus grand réalisateur et, plus important, pourquoi ?
Il ne s'agit pas simplement de savoir qui on aime le plus, ou qui est le plus artistique ou le plus distrayant, mais d'établir le critère du cinéma qui nous semble le plus important  et qui nous semble le plus proche de cela.

Impossible de répondre avec un seul nom, puisqu'il n'y a pas forcément un seul critère. Il n'y a pas qu'un seul cinéma pour moi, j'en apprécie plusieurs aspects, et donc des réalisateurs qui sont franchement différents, comme Paul Thomas Anderson, John Woo ou James Cameron.



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14/06/08 06:58 RE: plus grand réalisateur

François> c'est pour ça que j'insistait sur l'écart entre "le plus grand" et celui qu'on "aime" le plus. Mais c'est en effet la difficulté de ma question qui consiste à se demander ce qui nous paraît le plus imporant dans le cinéma et celui qui semble le plus proche de cela. Et je suis bien sûr qu'un cinéphile comme toi et attiré par un détail plus que les autres et que tu peux mettre en lien ce détails avec un cinéaste... ce qui ne signifie pas que ce soit ton cinéaste favori.

Epkit> Je vois ce qu tu veux dire et quand je parle de mensonge, c'est pour nommer ce qui me parait être le point de chute de ce type de dispositif. En même temps, dans Sex Crime c'est vraiment du mensonge.
Pour moi, le cinéma est affaire d'idéologie et de politique. Quelque soit le film regardé, celui-ci véhicule toujours une idéologie et une vision politique du monde. C'est d'ailleurs bien en ce sens que je posais ma question. Lors d'une rencontre, Kenji Yoshida expliquait que pour lui, faire du cinéma était tenir une position éthique.



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14/06/08 22:06 RE: plus grand réalisateur

MLF:
Pour moi, le cinéma est affaire d'idéologie et de politique. Quelque soit le film regardé, celui-ci véhicule toujours une idéologie et une vision politique du monde. C'est d'ailleurs bien en ce sens que je posais ma question. Lors d'une rencontre, Kenji Yoshida expliquait que pour lui, faire du cinéma était tenir une position éthique.

Que le cinéma véhicule une vision du monde, je n'en doute pas une seconde, mais qu'il soit affaire de politique c'est probablement aller vite en besogne. A moins qu'on ne considère comme certains que tout est politique, auquel cas la question ne se pose pas et n'a pas grand intérêt.
On pourait citer des cargaisons de films dont ni le propos ni l'approche n'est politique, ou encore des bataillons de réalisateurs dont la démarche n'a rien de politique. Qu'on s'intéresse à la psychologie ou à l'esthétique (pour ne prendre que deux exemples), on peut fort bien se passer du politique.


PS : dans le genre "plus grand réalisateur" je ne pouvais me permettre d'oublier Peter Greenaway.
Je l'ai pourtant fait, honte et infamie sur moi.



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15/06/08 15:20 RE: plus grand réalisateur

Martin SCORSESE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
en asiatique KItano peut etre mais là c'est plus difficile à trancher.




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16/06/08 06:55 RE: plus grand réalisateur

chronofixer > tu oublis le plus important. Pourquoi Scorcese ? la motivation est plus intéressante que le nom.

Epikt > sur ce coup là je suis loin d'être d'accord avec toi. Je considère en effet que la question politique est toujours présente quoi qu'il en soit et c'est justement pour ça qu'il faut la poser. Les questions esthétiques et psychologiques sont posées depuis longtemps, il est temps d'élargir un peu. On évite la question politique en la restreingant à la question du discours et il est temps que cela change. Le cinéma américain des années 30 ne serait pas ce qu'il est sans la crise de 29. La période de la guerre d'Algérie à donné un cinéma très marqué, La seconde guerre mondiale est toujours présente dans le cinéma, le cinéma américain des années 70 à 90 est marqué par la guerre froide, le cinéma sud-coréen s'est tranformé au fur et à mesure des évolutions politiques du pays... on peu multiplir à l'infini... tout ceci est lié à des questions politiques et qui plus est qui ne sont pas les mêmes. Le cinéma n'est pas que de la politique, mais la politique est toujours dans le cinéma.
On "se passe", je dirais plutôt on "évite" la question politique depuis bien trop longtemps à mon goût.



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16/06/08 10:01 RE: plus grand réalisateur

Pour paraphraser Dan simmons: "Le cinéma est le meilleur baromètre de la mentalité d'une époque. Durant la dépression nous allions voir des films sentimentaux. avant et pendant la seconde guerre mondiale, tous les méchants étaient des japonais ou des nazis. et aujourd'hui, nous sacrifions des enfants possédés du démon et des adolescents meurtriers. Notre génération est sans doute la première à haïr ses enfants au point d'applaudir les adultes qui les attaquent."


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16/06/08 14:03 RE: plus grand réalisateur

MLF > détendons un peu l'atmosphère : tu me fais penser au critique de Libé dans ce sketch des Inconnus.

Il y a une différence entre "[un film] véhicule toujours une idéologie et une vision politique du monde" et "le cinéma est le meilleur baromètre de la mentalité d'une époque" (je cite Léo qui cite D Simmons, mais cela me semble bien résumer ta position). Que l'art subisse des inclinaisons dans ses thématiques suivant les époques, les situations politiques et sociale, c'est évident. Mais c'est pas pour autant que le cinéma est toujours politique (la dimension politique d'un film comme Love Letter ?).

Quand tu ouvres ce fil, tu nous demandes de citer un réalisateur, bref, d'isoler une oeuvre individuelle. Puis quand tu affirmes que le cinéma est toujours politique (précisant que "
c'est d'ailleurs bien en ce sens que [tu] posais [ta] question") tu situes ton raisonnement en terme de tendances globales : n'y vois-tu pas comme une contradiction ? Tu fais une analyse globale de la situation du cinéma, et tu m'expliqueras probablement avec des raisons politiques pourquoi y a tant de comédies romantiques en Corée ces dernières années (et pourquoi pas), oubliant au passage que pris individuellement la plupart de ces films ont un contenu politique nul.
Il est possible que tu t'en sortes en allant pécher dans un vague contenu politique que je qualifierai d'exotique (de la même manière que, n'apportant rien à l'oeuvre, situer son histoire sur une planète lointaine peut être exotique) et cela ne me convainquera pas. Exemple : la prise d'otage par le déserteur dans My Sassy Girl (pour rester dans la comédie romantique) dont tu me diras probablement qu'elle évoque le service militaire obligatoire. Est-ce politique pour antant ? Non, car 1/ la scène fonctionnerait de la même manière si le type n'était pas militaire, juste déséquilibré, et 2/ même brievement les préoccupations du film ne font jamais écho à cette situation. Ici, le contenu politique qu'on pourrait vouloir trouver au film n'est qu'un verni exotique, anecdotique et dispensable (ce qui n'empéchera pas certains d'y trouver de quoi défendre le film qui sera "en prise sur les problèmes de son époque, etc", mais excusez-moi c'est du bullshit). The Unforgiven a un contenu et un engagement politique, My Sassy Girl non.

A moins
encore une fois que tu ne concidères que "tout est politique", alors comme je le disais ton questionnement ne sert à rien, d'autant plus si tu le réduis en faisant de cet engagement politique une caractéristique du cinéma.

(sans compter que bon, jetons un oeil aux critiques dans les mag, l'aspect politique est bien plus évoqué que l'esthétique, dont tout le monde semble se @!#$)
(autre exemple, le festival de Cannes qui récompense tout et n'importe quoi pour peu que ça soit un peu politique, chouette)



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16/06/08 15:57 RE: plus grand réalisateur

Epikt, on voit bien que tu ne connais pas encore MLF comme je le connais:

1/Il va te répondre que ton exemple de My sassy girl n'est pas juste, car si le désiquilibré n'avait pas été un militaire, cela aurait été une prise de position et par là même politique.

2/De même, le choix de situer un film sur une planète rouge évoque le communisme, commeon a pu le voir dans différnets star trek, oeuvre dissidente par excellence qui a échappé aux travers du Mccarthisme.

3/Enfin, pour love letter, le simple fait que l'amour soit déclaré par lettre est une approche capitaliste du sentiment, dans la mesure où ce morceau de papier a été produit par la société de consommation et que sans elle il n'existerait pas, et par conséquent, la déclaration non plus. En somme, il n'y a pas plus politique que love letter.



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17/06/08 09:25 RE: plus grand réalisateur

Avant tout, l'atmosphère est très détendue et j'ai grand plaisir à cet échange. C'est toujours passionnant les discussions d'avis contraires, réfléchis et argumentés...

Léo n'a pas tord, mais il me caricature un peu trop dans sa blague sur rouge = communisme. il me semble que le point fondamental qui va marquer notre différence de point de vue vient du fait que je n'ai pas de vision "auteuriste" du cinéma. bien sûr, je défrome le sens du mot auteur. tu orientes le mot politique dans un sens volontaire et partisan, selon ce que le réalisateur à voulu faire. C'est un aspect qui m'intéresse assez peu dans la mesure où un film, loin d'être du à un homme est le résultat de choix et compromis fait enun lieu et en un temps. Et donc oui, je te répondrais qu'il y a aquelque chose de politique dans My Sassy Girl et que, même si cette dimension ne devient pleinement visible qu'en croisant le film avec d'autres, elle existe néanmoins.
Je comprends tout à fait ta position, et il est vrai qu'il n'est nul besoin d'avoir une lecture politique d'un film pour l'appréhender. Je comprends plus difficilement la façon dont tu caricature mon propos à de "l'exotisme", sauf si ce n'est pour m'entrainer sur un sentier houleux où je ne pourrais que prouver tes dires. Le personnage dont tu parles dans My Sassy Girl est un soldat et pas autre chose. Si tu veux réécrire le film pour remplacer ce personnage par autre chose, libre à toi, mais ce n'est plus My sassy Girl alors ! De même, je ne vois pas pourquoi le fait que la présence d'un militaire puisse impliquer une dimension politique, oblige à caricaturer cette dimension dans un discour sur le service militaire. Il est impossible d'argumenter raisonnablement dans les détails d'un film sans avoir le film sous les yeux, sauf dans la caricature. Mais la caricature (comme celle que tu proposes) ne rend compte ni du film, ni de mon propos, seulement de la vision que tu as des deux. Bien que je sois convaincu que la dimension politique soit aussi présente dans Love Letter, je m'avancerais encore moins à en discuter, ce film est trop loin dans mes souvenirs.
Sinon tu as raison, il y a une différence entre véhiculer une idéologie, avoir une vision politique et être le paromètre d'une époque. Cela dit, mon propos ne rentre dans aucune de ces catégories ce qui rend bien sûr mon propos bancal puisque ça en fait un mix injustifié. "Etre affaire d'idéologie et de politique", n'est pas avoir une vision, ou tenir un discours. Je ne parle pas non-plus des mentalités d'une époque mais bien des contextes politiques. Un détail simple que tu pouras discuter à loisir. Pourquoi les dvd coréens sont ils si nombreux alors que les coréens en consomment si peu ? Et pourquoi y at-il tant de sous titre à disposition sur les dvd coréens depuis 1999/2000 ? Le gouvernement sud coréen a lancé à cette période une "politique" expensionniste afin de conquérir des marchés extérieurs. Les dvd sont avant tout destiné à l'exportation qu'au marché local. Les sous titres ne font pas de politique, ils ne sont pas engagés, ils n'ont aucune vision du monde, n'offre aucune idéologie en soit, peut être rendent-ils compte des mentalité par leur contenu, mais pas en tant que sous titre... cela ne les empêche pas d'exister pour des motivations politiques et de répondre à des choix et de décisions. Kim Ki duk n'est pas le réalisateur dont les dvd se vendent le mieux en Corée, tout ses films y sont pourtant édités. Dans la chronologie des éditions, il me semble que le premier était Adress Unknown, premier film du réalisateur rconnu en festival... en europe et possédant des sous-titres français. Tu peux aussi noter Nowhere To Hide qui fût réédité en Corée après la sortie du film en France pour y intégrer des sous-titres français.



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17/06/08 10:07 RE: plus grand réalisateur

Je ne parle pas non-plus des mentalités d'une époque mais bien des contextes politiques.
Comment peux tu parler des contextes politiques sans parler de la mentalité de l'époque?



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17/06/08 10:07 RE: plus grand réalisateur

Cela dit j'ai trouvé ma blague très drole, donc si elle m'a plus au moins à moins et que tu l'as appréciée aussi, je la considère réussie :p


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17/06/08 11:11 RE: plus grand réalisateur

ele était excellente


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20/06/08 17:53 RE: plus grand réalisateur

Bah oué elle est très drôle.
(et pas d'inquiétude sur l'ambiance, je me plais beaucoup ici ^^)

Il est bien probable que j'ais une vision "auteuriste" du cinéma. Pas au vraiment au sens "cinéma d'auteur", mais au sens où un film est l'oeuvre d'une personne (ou d'un groupe de personnes, j'inclue ici les producteurs et tout le tintouin), pas d'un environnement.

Au sujet de "l'exotisme" et de My Sassy Girl, mon but n'est pas de t'entrainer sur un terrain glissant (ou alors c'est inconscient, et voilà qui est très vicieux de ma part !) ni de dévaloriser une approche politique du cinéma (qui reste souvent pertinente).
Ce qui me gène, c'est d'aller chercher du politique dans n'importe quel film, quitte à capilotracter. C'est facile à faire, et cette scène de My Sassy Girl me semble un bonne exemple (j'avoue que c'est le premier exemple qui me soit venu en tête, mais j'en suis fier).
La situation du militaire fait écho à un "problème" contemporain et peut facilement appeler un commentaire politique (cf The Unforgiven). J'ai comme l'impression que le service militaire obligatoire est décrié par un certain nombre de personnes (pas étonnant, perso je suis pas mécontent de ne pas l'avoir fait ^^) et cette préoccupation laisse d'ailleurs des traces dans un certain nombre de films (ça c'est pour apporter de l'eau à ton moulin !). Dans My Sassy Girl c'est peut-être un "clin d'oeil" à ces préocupations. Mais c'est probablement davantage un soucis scénaristique : plus facile de mettre une arme dans les mains d'un militaire que d'un civil (les armes sont très controlées en Corée), de même que de faire intervenir l'armée (essentiel ou presque pour l'extravagence de la scène).
Si je parle d'"exotisme", c'est que sa qualité de militiaire (ce sur quoi on pourrait baser le caractère politique de la scène) est totalement accessoire et n'a aucune incidence sur le film (au dela des facilités scénaristiques). Ce n'est pas refaire le film, juste réfléchir à l'impact de certains choix du réal/scénariste, et d'ailleurs le "problème" c'est que justement si on change le militaire en forcené quelconque c'est toujours My Sassy Girl ! Cela ne changera pas du tout le reste.
Si ce sur quoi on pourrait fonder le contenu politique d'un film n'a aucun impact sur lui, il me parrait difficile d'en avoir une lecture politique.
(arf, j'ai pas l'impression d'être clair et j'ai l'impression de me répéter... je réessayerai la prochaine fois)

Bon, comme dirait l'autre "je reviendrai", je m'exprime mal et j'ai la tête comme une patate ^^


PS : Autre chose, rien à voir ou presque mais cela a un rapport avec le sujet du fil et cela explique en partie mon scepticisme à voir le politique intervenir ici (en premier plan en tout cas, car je ne reprocherais pas à un réalisateur de vouloir faire passer un message politique à travers son film).
Quand on me demande qui pour moi pourrait être considéré comme le meilleur réalisateur, la première question que je me pose est celle-ci : en quoi son oeuvre est-elle spécifique au cinéma ? de quel manière le fait qu’il ait choisi le cinéma pour s’exprimer (et non pas la littérature, l’opéra ou le terrorisme) est-il pertinent par rapport à son propos et sa manière de dire ? comment il exploite ce support et qu’est-ce qu’il en tire ? C’est ça qui fera qu’il est le meilleur réalisateur et pas le meilleur plombier. C’est à ça que je pense quand je cite Greenaway ou Fujiwara (au sujet de cette dernière s’ajoute aussi son coté DIY)(*) : quand on voit leurs films on sait pourquoi ils font du cinéma et pas du scrapbooking.
La plupart du temps dans un film le politique concerne bien peu le coté cinématographique, et inversement (contre exemple qui me vient à l’esprit, Yellow Hair 2 de Kim Yu-Min, bien que je n’en sois pas certain). L’immense majorité des propos politiques de films seraient les mêmes s’ils avaient été dressés dans un roman ou autre. Difficile alors de m’appuyer en premier lieu dessus pour choisir qui sera meilleur réalisateur.

(*) en passant, oui, monter un film de toute pièce de manière totalement indépendante est un geste politique - d’autant plus que chez elle ce n’est pas un choix par défaut mais un rejet des studios (elle a refusé d’y suivre Tsukamoto) et une position militante alternative. Mais qui ne garantit pas pour autant que les films qui en sortent soient eux-mêmes politiquement engagés (les films de Fujiwara peuvent l’être, plutôt Organ en fait, quoique pas au premier plan).



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21/06/08 17:27 RE: plus grand réalisateur

Pour moi, je dirais Brian de Palma. Pour moi, c'est un génie mais j'aurais bien du mal à expliquer mon point de vue. 



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22/06/08 18:27 RE: plus grand réalisateur

Ah il faut argumenter?
Alors pour SCORSESE, les arguments les plus parlants sont:
TAXI DRIVER, RAGING BULL, CASINO, LES AFFRANCHIS, KING OF COMEDY, bref ses films dégagent une puissance incroyable. Je n'aime pas "analyser" le cinéma, ni la culture en général.



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22/06/08 18:53 RE: plus grand réalisateur

Ne t'inquiète pas, tu n'es pas devant un examen de concours. Il est vrai que parfois, il est réellement difficile de dire pourquoi tel ou tel cinéaste est considéré comme "grand" à nos yeux. Je prend l'exemple de Andrei Tarkovski, ou Béla Tarr pour ne citer que ce dernier : la vision de Satantango est une expérience sensorielle, visuelle, viscérale. Peu de films peuvent se targuer d'être de véritables chefs d'oeuvre lorsqu'ils commencent par un plan séquence -presque fixe- de 10mn sur un troupeau de vache qui sort d'une etable. De même que, allez expliquer la dernière séquence des Harmonies Werckmeister, avec ce plan-séquence de 10mn où des hommes ravagent un hopital. Pourtant, l'étincelle est là. Le choc. Le respect définitif (un peu comme si Tarkovski pouvait être respecté à vie rien que par la séquence du rêve du passeur dans Stalker, et ce long traveling de bas en haut pour déboucher sur ce chien qui nous regarde fixement, ou bien cette femme qui se trempe les cheveux et qui voit les fondations s'effondrer sur elle dans Le Miroir). Il est dur parfois de trouver des arguments qui démontrent que celui là ou celui ci est un réalisateur cher à nos yeux.

Je suis aussi partant pour dire qu'un cinéaste peut arriver à être fascinant grâce à LA scène. Un film ennuyeux, ou mauvais, qui pourrait briller par une séquence sortie du paradis ferait de son auteur un mec passionant à mes yeux.

Sinon, dans le lot de mes cinéastes fétiches : Akira Kurosawa, Takeshi Kitano, Hayao Miyazaki, Yasujiro Ozu, Naomi Kawase, Shinji Somai, Tsui Hark, Park Chan-Wook, Apichatpong Weerasethakul, Sergio Leone, Andrei Tarkovski, Pedro Almodovar, Stanley Kubrick (dès 2001). Comprenons par là dont je me fais un plaisir de voir l'ensemble des films de ces derniers ou d'attendre leur prochain (quand c'est possible) avec la bave aux lèvres.



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24/06/08 10:38 RE: plus grand réalisateur

réfléchir une seconde sur ses propres goûts pour les présenter à autrui plutôt que de déblatérer des listes sans fin n'a rien en effet rien d'un examen. Il s'agit plutôt d'engager une discussion et non se limiter à une énumération stérile, répétitive et qui en vrai n'intéresse que celui qui l'écrit.

Il ne s'agit pas d'argumeenter son point de vue... tous les points de vue peuvent se défendre. Juste je trouve plus intéressant de savoir pourquoi l'un choisi de Palma, ppourquoi l'autre choisi Scorcese ? Il n'est pas question de dire que se sont de grands réalisateurs, tout le monde le sait. Il s'agit de savoir ce que Spider man appelle puissance, de savoir ce qui fait que tel réalisateur présente un intérêt particulier. On pourrait dire qu'il s'agit de présenter un réalisateur particulier à partir de notre propre sensibilité.

Epikt > je crois que je comprends bien ce que tu veux dire. Il ne faut pas donner un sens politique à tout. Mais ce n'est pas une question de politique. Il ne faut tout simplement pas aller trop vite en interprétation. Il est facile de déformer certains éléments pour les amener à dire quelque chose qui ne les concerne pas en vrai.

Pour ton exemple de Sassy, je dirais que la scène dont tu parles n'a pas forcément de portée politique. Je resterais prudent simplement parce que je n'ai pas vue le film depuis longtemps (je suis pas vraiment un fan) et que je ne veux pas m'avancer au hasard. Justement parce que tu as raisons, le sens politique qu'on peut donner à ce signe peut être une interprétation gratuite. A voir ton raisonnement, j'aurais même tendance à te faire confiance et à  dire que cette scène n'a probablement pas de portée discurcive. Cela dit, en bon tétu j'aime bien vérifier par moi même donc si je suis pris de masochisme à mon retour en France, je regarderais encore ce film.

Je suis tout à faire d'accord sur le fait qu'il ne faille pas donner une interprétation politique à tout. Ma position est plus simplement de dire qu'il y a du politique partout. Cela veut dire que même si ton exemple est un piège pour les naïf à interprétation gratuite (un peu fort, mais c'est le fond de ce que je pense), cela n'empêche pas le film dans son ensemble d'avoir des implications politiques. C'est pareil pour te dire où, il faudrait que je revois le film. Ce qui me plait dans l'analyse, c'et que justement, ce n'est pas de l'interprétation primaire et gratuite, c'est du travail (je crois que tu sais de quoi je parle) et qu'il n'y pas jamais de recette miracle, de formule qu'on appliquerait à n'importe quel film et qui marcherait à tous les coups. Metz à bien montrer certaines limites des méthodes sémiologiques et de la linguistiques dans l'ananlyse des films: si le cinéma fonctionne comme un langage, ce n'est pas une langue.

Je réalise que, contrairement à ce que dit une partie de mon discour, je suis aussi un peu auteuriste... puisque ma question initiale est qui est le plus grand réalisateur ? Et comme toi, mes choix vont ce porter vers dont on comprends que le support est un enjeu fondamentale. Ce n'est pas le sujet qui importe mais les moyens du médium.
Du reste, même si je pense qu'il y a du politique partout (ce qui ne veut pas dire que tout soit politique et que cela ne nécessite pas forcément un discour), ce n'est pas pour la valeur politique qui a orienté mon choix vers Erice... c'est la ensibilité, l'honnêteté, l'humanité, la générosité qui se dégagent de son cinéma (le contraire étant l'arrogance, la préciosité, le tape à l'oeil, l'égoïsme...)



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24/06/08 10:48 RE: plus grand réalisateur

> Plus grand réalisateur

Emerich il fait pas dans les 1.90 mètres ??...



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