Un de mes cinéastes favoris. Il y a chez lui un gout pour une distanciation héritée de Brecht (parce que comme il le disait il ne voulait pas qu'un film empeche le spectateur de se révolter contre le monde qui l'entoure quand il sortait de la salle). Part de son cinéma qui peut rebuter et on peut risquer de trouver cela trop froid. Personnellement je trouve ça plutot malaisant. Dans la liste, j'aime énormément l'Année des 13 Lunes (superbe usage de A Song for Europe de Roxy Music notamment) mais c'est un Fassbinder très autobiographique et très noir. Je garde un bon souvenir de Lili Marleen qui est peut etre un de ses plus accessibles (c'était sa période de succès populaire, où il a pu avoir de gros budgets). Mais comme je l'ai vu il y a 15 ans je ne saurais le conseiller les yeux fermés. J'aime bien l'Amour est plus froid que la mort, polar assez statique qui pourrait se voir comme un cousin allemand du Godard des débuts. J'aime bien aussi le Marchand des Quatre saisons (beau sujet). Pas vu Prenez Garde... (film de tournage très inspiré de l'ambiance des tournages des films de Fassbinder) mais il a bonne réputation.
Dommage qu'il n'y ait pas dans la liste Le Mariage de Maria Braun, mon film favori du cinéaste. Gros succès populaire en son temps, il s'agit à mon sens d'un de ses moins froids, de ses plus accessibles, melant brillamment influence de Sirk et commentaire sur le miracle économique allemand. Et le beau portrait d'une femme prete à tout pour survivre dans le chaos de l'Allemagne d'après-guerre.
Dans l'ensemble une oeuvre très variée. D'abord dans ses influences formelles: le cinéaste est passé de celle de la Nouvelle Vague à un style plus sec, plus heurté hérité du cinéma de genre seventies -gros coups de zooms- pour finir avec une approche formelle plus stylisée. Et aussi dans les genres abordés: polar, mélodrame, huis clos, cinéma social... Un cinéaste très prolifique pour le meilleur comme le pire, à la fois admirateur de la Nouvelle Vague et nostalgique du cinéma populaire allemand d'avant-guerre, qui comme Cassavettes avait sa troupe d'acteurs. Et qui fut (avec parfois de la lourdeur) le brillant commentateur de la face noire du miracle économique allemand. Tant qu'on y est, j'en profite pour signaler qu'un des ses (excellents) chefs opérateurs Michael Ballhaus fut très souvent réemployé par Martin Scorsese. Et que le cinéaste est une influence revendiquée de Todd Haynes pour son Loin du Paradis.
"Un de mes chanteurs favoris. Il y a chez lui un gout pour une distanciation héritée de Brel (parce que comme il le disait il ne voulait pas qu'une chanson empeche l'auditeur de se révolter contre le monde qui l'entoure quand il sortait de la salle d'un concert de Téléphone). Part de son style qui, tout comme Kyo, peut rebuter et on peut risquer de trouver cela trop froid. Personnellement je trouve ça plutot malaisant. Dans la liste, j'aime énormément "cette année là" du mal aimé Cloclo (superbe usage du triangle du mésestimé Robert Molinos notamment) mais c'est un oeuf de Fassbinder très autobiographique et très noir. Je garde un bon souvenir du Lili de Pierre Perret qui est peut etre un de ses plus accessibles (c'était sa période de succès populaire, où il a pu avoir de gros budgets et ainsi bénéficier de guitares électriques). Mais comme je l'ai vu il y a 65 ans je ne saurais le conseiller les oreilles ouvertes. J'aime bien l'Amour est plus fort que la mort de Johnny, chanson assez (bu)colique qui pourrait se percevoir comme un cousin allemand du Ramstein des débuts. J'aime bien aussi le Marchand des Quatre saisons de Vivaldi (beau sujet). Pas vu Prends Garde à toi ... (Carmen très inspirée de l'ambiance des studios des essais d'Aznavour) mais il a bonne réputation.
Dommage qu'il n'y ait pas dans la liste Le Mariage de Maria Carey, ma chanson favorite du maître. Gros succès populaire en son temps, il s'agit à mon sens d'un de ses moins froids, de ses plus accessibles, melant brillamment influence du cirque et commentaire sur le miracle économique allemand. Et le beau portrait d'une femme prete à tout (sacrée Maria!) pour survivre dans le chaos de l'Allemagne d'après-guerre ("I can't live without you". et autres "Hero" ont d'ailleurs fait scandale en leur temps).
Dans l'ensemble une oeuvre très variée. D'abord dans ses influences formelles: le chanteur est passé de celle de la Nouvelle Vague des beach boys à un style plus sec, plus heurté hérité de la musique de genre seventies -gros riffs de Quincy Jones- pour finir avec une approche formelle plus stylisée. Et aussi dans les genres abordés: Reggae, slow, rock, révolutionnaire... Un compositeur très calorifique pour le meilleur comme le pire, à la fois admirateur de la Nouvelle Vague des Red Hot et nostalgique des chansons populaires allemandes d'avant-guerre, la gracieuse Bertha Bitleush, qui comme castagnettes avait sa troupe d'acteurs qui lui brouillait l'écoute régulièrement. Et qui fut (avec parfois de la lourdeur, 120kg à poil Bertha quand même...) la brillante représentatrice de la face hilare du miracle économique allemand. Tant qu'on y est, j'en profite pour signaler qu'un des ses (excellents) percutionnistes Michel Bat l'os fut très souvent réemployé par Martin Cors au pied levé, et que l'auteur-interprète est une influence revendiquée de Johnny Hallyday, dont les disques dispo chez Sony Music (pendant les soldes) pour pas un radis."
A n'en pas douter, seijuro saura faire le bon choix grace à Mr Shubby. Finalement, la mention d'Irréversible dans son avis sur Mind Game n'est pas un hasard: il aime autant le rayon farce et attrappes que Mr Noé.
Mince, encore un bug de la nouvelle version de Cinemasie. Non seulement elle balance des posts en doublons, mais en plus elle change les pseudos et rajoûte des mots.
Le progrès à un coût, notre honneur et notre intégrités s'en trouvent menacés. Soyons confiants en l'avenir, regardons ensemble l'horizon et ne nous préoccupons pas de ces inoffensifs accros, créés de toute pièce par une odieuse machine qui veut notre perte.
Ensemble nous lutterons, ensemble nous vaincrons. L'union est le seul mot d'ordre qui doit régner. Soyons courageux et volontaires, levons le menton et faisons face à la bête, qu'elle tremble de peur rien qu'à l'idée de nous affronter.
et france 2 a diffusé lili marleen mardi soir o_O
en vo en plus aparement. j'ai donc enregistré mais pas encore vu.
désolé pour les gens qui ça interessait de pas avoir prévenu avant....
en tout cas c'est plus qu'une petite rétrosp de 8 films y a carément la sortie de coffret dvd, de ses romans etc etc, à voir autour de beaubourg....
C'est sûrement trop tard, mais il y a un Fassbinder à ne pas louper : Querelle de Brest, d'après Jean Genet. J'ai beau être une vieille demoiselle coincée qui ne supporte ni la cruauté ni le hard, que Bataille choque, et que Genet horrifie, je l'ai vu trois fois, fascinée par du très très grand cinéma.