J'ai vu la bande-annonce sur de dvd de the blue and the black et je dois dire que j'ai été assez étonnné(dans le bon sens). En fait, ça se passe durant l'occupation japonaise apparemment et malgré que y'a évidemment un peu de kung-fu y'a aussi des éléments empruntant à d'autres genre comme le western, surtout via une séquence de course-poursuite où l'armée japonaise poursuit à cheval un train où sont juchés David Chiang et Ti Lung. En tout cas, cette BA a suffisament titillé ma curiosité pour que je songes à l'acheter(mais pas dans un futur proche parce que je dois encore mater les SB que j'ai achetés)
"...et malgré que y'a évidemment un peu de kung-fu..."
Tu sais Alain, chez Chang Cheh toute l' action est martiale. Ne t'attend pas à voir des bagarres à la cow-boy. Un chef d'oeuvre comme Boxer From Shantung par exemple raconte l'histoire d'un va-nu-pied (bare-footed kid) qui arrive en ville pour travailler et gagner sa vie. Il fréquentera des gens du milieu et finira par vouloir à son tour gravir les échelons de la hiérarchie maffieuse. Ce qui se soldera par des combats d'une violence ahurissante... Toi qui est un fan des Y&D, tu pourras constater que les triades chinoises usent souvent de haches pour régler leurs comptes, et bien dans Boxer... la scène finale est constituée d'une baston à la hâche qui a la particularité d'être très affûtée (la baston toute comme la hâche d'ailleurs). J'entends par-là que ça charcle sec :). Je parle de Boxer From Shantung, car j'estime qu'il est un classique du bon cinéma de Chang Cheh. D'ailleurs ce film à la particularité d'être une co-réalisation avec Pao Hsueh-Li.
The Anonymous Heroes semble agir dans un contexte similaire à celui de Boxer... c'est pourquoi j'ose imaginer un rapprochement. Mais celà je ne pourrais le dire qu'après sa vision.
Pour Jérôme : de la première fournée j'oserai te conseiller Come Drink With Me de King Hu et Killer Clans de Chu Yuan, deux classiques du Wu Xia Pian. Le second est réalisé par le troisième "larron" du wu xia pian mandarin après Chang Cheh et King Hu, les deux maîtres du genre. Chu Yuan (Chor Yuen en cantonais, tu sais le méchant dans Police Story...) est connu pour avoir réalisé plus de 150 films, dont plusieurs wu xia pian. Tu peux également prendre Tea House avec l'immmmmense Chen Kuan Tai (ce n'est pas qu'un simple bastonneur) et The Warlord du vétéran Li Han Hsiang qui a la particularité de révèler un certain Michael Hui (Mr. Boo), un acteur comique pas que comique qui fera à une époque exploser le box-ofice HK et se permettra même de foutre la pâtée aux films de Bruce Lee...
Dans la nouvelle fournée, toi qui je pense aime le chambara... ? ;) n'hésite pas à sauter sur The Magic Blade, le fameux wu xia pian de Chu Yuan avec un Ti Lung qui dégaine son épée comme Clint Eastwood dégaine son flingue chez Léone... ainsi que Kidnap un polar avec Lo Lieh, réalisé par Cheng Kang le papa de Ching Siu-Tung et réalisateur du mythique et bientôt (je l'espère) édité 14 Amazons.
Voilà.
Et personne ne parle de Twinkle Twinkle Little Star ? Je l'ai vu hier soir et j'ai adoré. C'est une comedie parodique avec plein de clin d'oeil dont un magnifique combat au sabre laser (et même au nunchaku laser) à la Star Wars, des vaisseaux spatiaux style "Rencontre du troisième type", des passages de comédie musicale, le tout chorégraphié en partie par Ching Siu Tung. Bref, je le recommande !!
Iron:
Ma phrase était mal tournée, je voualis dire que je m'attendais à du kung-fu mais ce sont plutôt les autres aspects du film qui m'ont étonnés car inattendus de fait, ça m'a donné une impression de kung-fu "minoritaire" vu que j'y suis habitué
Jérôme:
Si t'aimes les vieilles comédies musicales américaines, tu peux toujours choper HKnocturne, c'est tout à fait dans le même style. Sinon je dirais Love In A Fallen City d'Ann Hui mais j'ai pas encore regardé à part les interviews. Puis y'a peut-être le dyptique The Blue And The Black qui d'après une des interviews est une sorte de Roméo&Juliette durant la seconde guerre mondiale.
A noter que depuis la deuxième fournée(celle d'anonymous heroes, blue and the black et cie), les interviews en cantonais sont sous-titrées.
Merci à vous pour vos réponses. J'ai acheté Come drink, dont j'ai regardé le début et qui se présente vraiment très très bien. La qualité du transfert est presque trop parfaite, mais c'est une autre histoire.
J'ai vu la bande annonce de Hk nocturne. J'ai effectivement été intrigué, mais plus par curiosité. Si je devais me diriger vers le musical, je commencerais plutôt par combler mes lancunes envers Minnelli avant d'attaquer quelque chose comme ça.
Iron je vais suivre tes conseils, Magic Blade me tente, le peu que tu en dis me paraît convaincant. Kidnap aussi ; j'ai bien envie de tenter des genres différents autre que le wu xia pian.
On me dit le plus grand bien de all men are brothers, golden swallow, duel of fists ou vengeance (suite à la rétro à la cinémathèque), vous savez pas si ça va être dispo ?
Je prends bien note de tous les titres que tu m'as cité, je vais y aller tout doucement, mais tout cela me paraît bien alléchant.
pour Jérôme:
Concernant les films de Chang Cheh que tu cites, je ne les ai pas vus dans le planning des rééditions pour le moment (mais vu le rythme ça ne saurait tarder). Pour janvier et février les seuls Chang Cheh prévus au planning sont Blood Brothers (un grand Chang Cheh à la vraie ampleur romanesque) et Heroes two (pas vu). Anonymous Heroes a ses moments ( quelques combats,l'attaque du train, la fusillade finale qui fait beaucoup penser à Peckinpah) mais il manque le plus souvent de la force dramatique et des thèmes forts des meilleurs films du cinéaste. On peut en dire autant d'un Heroic Ones divertissant mais quand même mineur. Les Chu Yuan qui sont sortis (Killer Clans, the Magic Blade) sont par contre à la hauteur de leur réputation culte: scénarios alambiqués, introduction d'éléments du film noir dans le wu xia pian, belles idées visuelles (le champ de bataille transformé en échiquier de Magic Blade entre autres).
Les 2 Chu Yan valent vraiment le coup. Ils comportent assez d'idées visuelles et de fantaisie pour faire dix films. Les scénarios sont alambiqués à souhait même si l'histoire est en fait assez simple.
Je ne sais pas quelle est la différence de qualité avec les dvd mais les vcd m'ont vraiment surpris, le rendu est au top.
Bon, la situation se complique, mes finances ne vont pas tenir le coup. J'ai commandé Anonymous heroes (j'amais vu de Chang Cheh, je me suis dit pourquoi pas pour commencer, si de plus il y a des références à Peckinpah ça tombe bien, c'est un des plus grands cinéastes de l'histoire du cinéma), mais ce que tu me dis sur Magic blade est particulièrement alléchant (Killer clans aussi). Je crois que je vais me laisser tenter, et le mois prochain je ferais une nouvelle offensive en m'attaquant à Blood brothers (qui était à la cinémathèque, mais pas moi).
Une précision : je ne sais pas si ça peut avoir une quelconque importance quant aux films cités, et ceux à paraître de la Shaw bros, mais je n'ai pas aimé The sword, qui semble être très bien considéré, très estimé dans le genre. A prendre en considération ou non par rapport au sujet qui nous intéresse ?
Qu'est-ce qui t'a déplu dans the Sword? The Sword est plutot un wu xia pian de rupture avec le cinéma de studio des années 70, une vision glacée, distanciée, dépourvue de dimension chevaleresque du genre et qui en dehors des chorégraphies de Ching Siu Tung est plutot dépouillé au niveau visuel. Pas genant que tu n'aimes pas vis à vis du cinéma de Chang Cheh qui en est l'opposé total: un cinéma de surenchère de sang, de violence, de figurants avec des éléments annonçant le cinéma de Woo (chevalerie, amitiés viriles, fidélité, trahison). Le film de Patrick Tam n'a rien non plus à voir avec l'approche de Chu Yuan qui est distanciée mais où la dimension héroique est encore présente. Quant à Ho Meng Hua (dont deux films sont prévus pour janvier/février), il est souvent considéré comme le cinéaste "bis" de la Shaw.
J'ai eu du mal à situé The sword, n'ayant pas en tête les notions nécessaire pour le juger dans l'histoire du Wu xia pian. Ce qui m'a gêné, c'est que dans chaque scène il était question d'un évènement d'une dramatisation intense, comme si chacune d'entre elle devait être le véhicule d'une émotion dramatique nouvelle. La vision de Tam était peut être glacée et distanciée, il n'empêche que le scénario fait la part belle à une sucession d'évènement où le personnage semble être systématiquement traversé par des tourments fatidique.
Qu'est-ce qui t'a gêné, la dramatisation (ce n'est quand même pas du Woo ou du Chang Cheh loin de là) ou le fait que des situations qui te semblent dramatiques n'aient pas été traitées de cette façon?