Ice Rain

Maxime.C

0.75

BIN GO !!

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BIN GO !!

Dans un pays qui vénère les montagnes où sont enterrés leurs ancêtres (70% du territoire) et où tout promeneur du dimanche en sentier balisé est sapé comme pour gravir l’Everest; je suis étonné qu’il n’y ait pas plus de blockbusters à flanc de montagne.

« Bin Woo » a donc de faite un public.. ajoutez-y deux stars du petit écran ..(cf.1) dans un début de mélo et une scène " émotionnellement forte " empruntée à Vertical Limit (qui en avait déjà drôlement abusé) et vous êtes assuré de faire recette…

L’histoire se résume à ceci : deux alpinistes escaladent une montagne d’Alaska en souvenir d’une femme qu’ils ont tous les deux aimés séparément et qui y a trouvée la mort (la scène ‘je coupe le cordon pour te sauver’). ET là c’est le drame !..ces deux alpinistes sont pris dans une tempête, blessés, ils se réfugient dans une grotte qui sera le lieu d’un huis clos.

Reste donc à tourner le film et c’est, outre les nécessaires difficultés de tournage en montagne,un véritable acte de bravoure; car il faut pouvoir soutenir le mélodrame (le trio amoureux ) et l’aventure montagnarde dans un montage alterné entre passé et présent jusqu'à cette "scène dramatique ".
Cette scène de studio- sur décor de papier mâché- est elle-même héroïque: les deux amoureux qui viennent de chuter, se tordent de douleur et d’amour, gigotent sur leur fil comme des asticots sur un hameçon avant que la jeune fille se sacrifie.

Mais le véritable acte de bravoure réside aussi dans les raccords, deux en particuliers atteignent des sommets, deux mouvements de caméra dans l’espace-temps:
. Le premier, un zoom qui traverse une photo de la montagne d’Alaska que regarde les deux amoureux dans le métro et qui nous fait atterrir sur les flancs de cette dernière. (digne d'un M.Snow !! cf. "Waves lenght").
. Le deuxième, un travelling, les deux rescapés dans leur grotte ayant trouvés une radio qui diffuse une espèce de musique tropicale qui nous transporte directement à la plage.
S’il n’était ces raccords hallucinants, on s’ennuie à la montagne comme à la ville.
Tout est prétexte à un beau mouvement de caméra et on peut penser que le but avoué du film est de réussir le zoom parfait : lentement sur un visage, une voix over doucereuse sur un piano solo Bontempiko-romantique.
Mais toutes les tentatives échouent…..
Si bien que finalement l’acte de bravoure, c’est sans doute celui rester éveillé pendant le film ou inversement de ne pas détruire sa télé à coups de piolet.